Défenseur du jeu en triangle, Shaquille O’Neal vise à demi-mots Carmelo Anthony

S’il y a bien un mot associé aux Knicks ces dernières saisons, c’est « triangle ». Du nom de la fameuse attaque que tente d’imposer Phil Jackson à la franchise new-yorkaise. À peu près tout le monde a son avis, positif ou négatif, sur la question. Jeff Hornacek la voit comme un possible atout pour les free agents, Kristaps Porzingis la vante, Derrick Rose est toujours frustré avec…

Phil Jackson vient de recevoir un soutien de poids, au sens figuré comme au propre, en la personne de Shaquille O’Neal. Les deux hommes ont remporté le triplé (2000-2002) ensemble avec les Lakers. Et pour le pivot, ce règne est en grande partie dû au célèbre système. Un système qui, selon lui, fonctionne quels que soient les joueurs impliqués.

« Vous entendez toujours dire : ‘Bien sûr le triangle fonctionne avec Mike (Michael Jordan), Scottie (Pippen), Shaq et Kobe (Bryant)’, ce qui est vrai », assure l’ancien pivot dominateur. « Mais si vous regardez tous nos matches, ce sont les autres qui nous propulsaient au niveau supérieur. »

Il fait ici référence aux « role player » des Lakers de l’époque, de Rick Fox à Robert Horry, en passant par Brian Shaw ou Derek Fisher, tous capables d’évoluer dans le triangle et de sanctionner à l’extérieur par exemple. Pour le Shaq, le triangle a fait ses preuves par le passé, chez les Bulls puis chez les Lakers.

Ce sont donc aux joueurs des Knicks de changer leurs habitudes.

« Quand vous êtes joueur, vous avez l’habitude de faire des choses d’une certaine façon. En apportant un système, beaucoup de gars n’aiment pas renoncer à leurs habitudes. Mais dans le triangle, le ballon doit être en mouvement. Il ne doit pas s’arrêter. »

Une allusion à peine cachée à Carmelo Anthony, dont la propension à casser le rythme collectif de son équipe et jouer l’isolation reste conséquente.

« Les gars sont bornés, et ça nous a aussi pris du temps pour rompre avec nos routines » se souvient le Shaq. « Quand on a commencé, c’était terrible. J’ai dû me regarder dans le miroir et me dire ‘Ok, je suis probablement l’un des principaux problèmes.’ Parce que j’aimais avoir le ballon et dire à tout le monde de dégager pour me laisser faire le travail, alors j’ai dû me dire : ‘Essayons ça ‘. C’est devenu plus facile pour tout le monde. »

À certains Knicks donc de se remettre en question pour pouvoir profiter d’un système dans lequel tous les joueurs sont censés rayonner. Le quadruple champion NBA pense d’ailleurs que les remplaçants new-yorkais sont en avance sur les titulaires. Ce qu’on a d’ailleurs constaté face aux Clippers.

« Regardez comment le second cinq joue le triangle, ces gars n’ont pas beaucoup d’expérience dans le jeu et d’habitude, ils courent beaucoup et obtiennent quelques possibilités en backdoor. Cela fonctionne vraiment. Regardez l’équipe qu’a constituée Phil, j’aimais ça : Porzingis, Carmelo, Rose, [Joakim] Noah. Je me suis dit : ‘Ok, ça va fonctionner s’ils comprennent le triangle. Mais une fois encore, le ballon ne doit pas s’arrêter. »

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