Les Finals, son avenir aux Pelicans, l’Equipe de France… Les réponses d’Alexis Ajinça

Aux côtés de Rudy Gobert, Alexis Ajinça domine facilement la gentille foule venue célébrer l’événement J-100 organisé par la Fédération Française de Basket-Ball. De retour au pays pour préparer l’Euro, le pivot remplaçant des Pélicans est revenu pour nous sur sa saison NBA, son avenir alors qu’il est free agent cet été… et évidemment son envie de porter le maillot bleu lors du prochain EuroBasket à la maison !

Alexis, ton équipe des Pélicans a été éliminée par les Warriors et les voilà désormais en finale NBA. Quel est ton pronostic pour ces finales ?

Je ne vois pas les Warriors arrêter LeBron James mais dans l’autre sens, je ne vois pas non plus les Cavs arrêter Stephen Curry. Ce sont deux jeux différents qui vont s’affronter. Je pense quand même que les Warriors vont réussir à gagner.

Pour les avoir joués, qu’est-ce qui t’a marqué chez cette équipe des Warriors ?

On sait qu’ils marquent beaucoup de tirs à trois points mais ce qui m’a vraiment impressionné, c’est qu’ils sont très constants en défense. Ils arrivent à tenir leurs adversaires sous les 95 points, je crois, sur les playoffs [après vérification, 4e meilleure défense avec 96,3 points encaissés en moyenne, ndlr]. En tout cas, contre nous, c’était ça. Défensivement, ils sont solides.

D’un point de vue personnel, quel bilan tires-tu de ta saison (6 points, 5 rebonds, 1 contre de moyenne, pour rappel) ?

« Il y a eu des hauts et des bas au niveau du temps de jeu mais je pense avoir montré de bonnes choses. J’ai discuté avec le coach plusieurs fois et c’était son plan. C’est très difficile à avaler mais bon, il faut respecter sa décision. J’ai essayé de rester concentré sur ma saison et j’ai continué à travailler pour être prêt quand mon nom est appelé. »

Est-ce que le licenciement de Monty Williams change quelque chose pour toi ?

« Non, ça ne change pas forcément les choses pour moi. La franchise des Pélicans a déjà exprimé son souhait de me garder, et j’ai également dit que je voulais y rester. Maintenant, je sais que je suis free agent. On va attendre le 1er juillet et voir quelle équipe sera la plus intéressée. Je vais étudier tout ça pour trouver la meilleure situation pour moi et ma famille. »

Comment tu définirais « une bonne situation » pour toi ? C’est une place de titulaire ? C’est en termes de minutes ?

« Titulaire, ce n’est pas moi qui vais le définir. Ce sera après si le coach a confiance en moi. Moi, ce que j’aimerais, c’est pouvoir jouer autour de 20 minutes en moyenne. Je pense que c’est possible. Un rôle de premier backup à 20 minutes serait très bien pour moi. »

De loin, en France, on regrette toujours de ne pas te voir jouer davantage avec tes qualités d’attaquant… surtout qu’Omer Asik est davantage un pivot défensif (pour rester correct)…

« Déjà l’année dernière, je pensais pouvoir apporter plus. Même avec 20 minutes. [Omer Asik] sortait et c’est moi qui rentrait directement. Mais cette année, il y a eu une option différente avec deux 4 en même temps sur le terrain, avec Davis et Anderson. On verra si le prochain coach reste sur cette optique-là. En tout cas, moi je serai prêt à offrir mes 20 minutes de jeu. »

« J’aimerais bien pouvoir jouer 20 minutes par match en NBA »

Est-ce qu’à l’entraînement, tu as déjà pu jouer avec Anthony Davis ? Parce qu’on aimerait bien vous voir associés plus souvent…

« Oui, c’est déjà arrivé avec les pépins physiques des uns et des autres. On a déjà été associé à l’entraînement. On se trouve bien, on sait de quoi on est capable. On a déjà joué ensemble en match mais c’est vrai qu’on aimerait le faire plus souvent. On peut l’un et l’autre s’écarter. Et pour lui, ça libèrerait l’espace intérieur car les défenses doivent respecter mon tir. Il y aurait moins d’aides défensives sur lui. »

Revenons à l’Equipe de France, comment tu abordes cette nouvelle aventure en Bleu ?

Je suis déjà très content de pouvoir participer à la préparation. On verra par la suite si je reste dans le groupe. J’ai hâte d’y être car il y a d’autres jeunes qui sont arrivés et qui poussent bien. Je n’ai pas peur de la concurrence. Chaque été, Vincent appelle tous les intérieurs et après, la hiérarchie se dessine au fur et à mesure des entraînements. Même s’il a forcément un plan en tête, c’est aux entraînements que ça se jouera. Et puis, j’étais content de voir Rudy prendre le poste de pivot et briller avec l’équipe pendant que moi, je profitais de ce temps-là avec ma femme pour assister à la naissance de mon fils.

Es-tu inquiet de la concurrence qui s’annonce très rude pour les intérieurs cet été ?

« Non, je ne suis pas inquiet. J’ai fait l’impasse l’année dernière mais j’avais dit à Patrick Beesley que je serai présent cette année, et les années suivantes. Mon objectif, ça a toujours été de jouer avec les Bleus. Je n’ai jamais raté un seul été avec les sélections de jeunes. J’en ai loupé un la saison passée mais je n’ai pas l’intention d’en rater plus. »

Est-ce que tu te vois jouer avec Rudy Gobert par exemple ? 

« Je pense qu’on est assez complémentaire. Lui il est plutôt défensif et en attaque on peut le trouver pour finir fort au dunk. Et moi, je peux déjà plus m’écarter mais aussi terminer au dunk. »

Comment s’est passée la transition entre la NBA et ton retour en France sinon ? Tu as pris un peu de vacances ?

« Je travaille à Strasbourg, avec le préparateur de la SIG. J’ai pris 15 jours, 3 semaines de repos et puis je m’y suis remis. Que ce soit pour monter le marches du Rhénus, la muscu ou le basket, j’ai repris le boulot. Je travaille surtout sur le mouvement des pieds, pour les écrans, ce n’est jamais facile pour les grands. Je travaille là-dessus et je vais continuer jusqu’à l’Euro. »

Propos recueillis à Paris