Meilleur duo de la ligue en termes de scoring depuis maintenant trois saisons, Russell Westbrook et Kevin Durant sont évidemment les locomotives de leur franchise du Thunder. Mais la limite entre les stars qui portent leur équipe sur leurs larges épaules et les divas qui phagocytent toute tentative de jeu collectif est parfois bien mince. Chez le Thunder, l’écart entre les locomotives et le reste des wagons est en train de diminuer.
Alors qu’il scorait 52 points il y a deux ans, le duo Durant – Westbrook apprend peu à peu à partager la lumière et à réguler son débit de tirs pour figurer cette saison à 47 points en cumulé. De moins en moins dépendant de ses deux vedettes, le Thunder se porte toujours aussi bien au sommet de la conférence Ouest. Comment peut-on expliquer cette transition ? Basket USA mène l’enquête.
La blessure de Russell Westbrook
On le dit souvent et la formule fait parfois office de vieux poncif du café des Sports, mais les grandes équipes se forgent dans la difficulté. Dans les blessures et les coups durs ! Le Thunder possède désormais ses deux expériences avec la sortie de route anticipée des derniers playoffs qui s’additionne à la désillusion des finales NBA en 2012.
L’absence de Russell Westbrook a été un véritable électrochoc pour bon nombres d’observateurs et de fans de la NBA : le Thunder n’est plus le même sans son diable de Tasmanie à la mène. Westbrook, c’est la flamme, c’est l’effort permanent, c’est l’infatigable défenseur. Il donne à Oklahoma City sa dynamique de match et il apparait en quelque sorte comme le baromètre de son équipe : quand il va bien, le Thunder va bien. Son attitude est garante de l’intensité de toute l’équipe.
L’évolution naturelle de Kevin Durant
Il l’a expliqué lui-même : Kevin Durant n’est plus obnubilé par ses pourcentages d’adresse comme l’an passé où il essayait (et a réussi) à décrocher une saison à « 50 – 40- 90 ». Désormais plus serein, Durant veut continuer à mettre en pratique un conseil de Larry Bird. La légende des Celtics avait effectivement expliqué que le plus important dans une équipe, c’est que son leader soit calme et posé. Qu’il irradie ses coéquipiers de sa confiance en lui, en somme.
Et pour celui qui était une brindille à sa sortie de la fac de Texas, c’est l’évolution naturelle du joueur. Durant est plus solide physiquement et il continue d’accroître son rôle sur son équipe, avec de plus en plus de contres par exemple. Il est également plus expérimenté avec des déceptions en finale NBA ou en playoffs l’an passé. Finalement, il est aussi plus serein, car il a déjà glané pas mal de records individuels qui l’ont rassuré sur son niveau.
La maturation d’un groupe élargi
Largement secoué par l’échange qui a envoyé James Harden à Houston, l’effectif du Thunder a en fait mis une saison entière à retrouver une identité collective. La greffe de Kevin Martin était intéressante dans l’idée mais elle n’a pas complètement prise pour deux raisons essentielles : d’abord la blessure de Westbrook, puis parce que Martin était, poste pour poste, amené à remplacer l’irremplaçable.
Sans paniquer, le Thunder a continué à couver ses jeunes pousses la saison dernière. Jeremy Lamb et Perry Jones étaient envoyés en D-League alors que leur copain Reggie Jackson était plus chanceux en étant même titulaire en lieu et place de Westbrook. Tous ont poursuivi une progression linéaire alors que s’est ajouté au groupe le prometteur rookie Steven Adams. Les rotations sont plus longues pour Scott Brooks cette saison et la continuité entre première et seconde unité n’est pas sans rappeler les bons souvenirs de 2012…
La continuité du projet Thunder
Comme on vient de le rappeler, le staff du Thunder a eu à affronter une période pas cadeau. Il a fallu gérer le départ de la coqueluche James Harden, puis s’avouer vaincu en playoffs malgré de belles performances individuelles (Durant, Jackson, Martin). Mais on a serré les dents et on a gardé le cap !
Petit marché contraint à piocher dans ses ressources personnelles, c’est-à-dire des bons choix de draft et une politique de formation des jeunes, la franchise d’Oklahoma City a fait le dos rond et semble avoir à nouveau le vent en poupe. Plus enclins à partager la gonfle, les deux All Stars laissent davantage briller leurs coéquipiers, Serge Ibaka et Reggie Jackson les premiers. Et puis, derrière, c’est solide avec les jeunes talents d’une part et les vieux briscards d’autre part.