« Je n’entendais que ça. Quiconque me donnait des conseils me disait : ‘Sois prêt pour le rookie wall, tu vas y être confronté’. Il fallait juste s’y préparer. »
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Paolo Banchero savait où il mettait les pieds en arrivant en NBA. Mais ces différentes mises en garde n’ont malheureusement pas empêché le numéro 1 de la dernière Draft de connaître le fameux coup de mou habituel des rookies, également connu sous le nom de « rookie wall », un mois et demi après ses débuts dans la ligue.
« J’ai la sensation de l’avoir en quelque sorte heurté [le rookie wall, ndlr] et de l’avoir franchi », juge-t-il ainsi. « C’était juste avant le passage à la nouvelle année. Je sentais mon corps et mon esprit fatigués. J’ai connu des matchs difficiles et des soirées compliquées au shoot, je ne me sentais pas aussi explosif [qu’à l’accoutumée]. »
Premier obstacle passé avec brio
En effet, Paolo Banchero a bien identifié le moment de la saison où sont apparues ses premières difficultés avec le Magic. De 22.6 points de moyenne et 47% aux tirs entre octobre et novembre, il est passé à 18.9 points de moyenne et 39% aux tirs en décembre. Avec notamment une période de trois matchs à seulement 13.3 points de moyenne et 29% aux tirs, entre Noël et le Jour de l’an.
Mais l’intérieur d’Orlando a su rebondir depuis, remontant à 20.5 points de moyenne et 45% aux tirs en janvier. Sans doute grâce à la manière dont il aborde chaque rencontre.
« J’essaie simplement de prendre les matchs les uns après les autres », explique-t-il à ce propos. « Tu vas forcément en réussir de mauvais, car tu ne peux pas marquer 25 points à chaque fois. Donc quand tu connais une soirée sans ou que l’équipe vit une rencontre compliquée, tu dois être capable d’aller de l’avant. Et c’est ce que j’essaie de faire. »
L’un des aspects particulièrement impressionnants chez Paolo Banchero, c’est sa capacité à marquer des points quel que soit son état de forme, et l’adversaire. En 41 matchs, il n’en a ainsi terminé que deux sous la barre des 10 points, malgré une bonne dizaine de rencontres sous les 40% de réussite au shoot.
La clé de cette régularité au scoring ? Un physique imposant (2m08 et 113kg) pour un joueur de son âge (20 ans), qui lui permet de se frayer facilement un chemin dans la peinture (quasiment 10 situations par match où il attaque le cercle), mais aussi d’attirer les fautes (près de 8 lancers-francs par match).
« C’est juste un bon moyen de voir le ballon tomber dedans et de trouver du rythme », raconte-t-il, au sujet de ses passages sur la ligne. « Les défenseurs accumulent des fautes, donc ils doivent défendre différemment sur vous. Je ne me focalise pas forcément sur la recherche des fautes, mais je veux plutôt aller vers le cercle de manière agressive et faire en sorte que cela se traduise par un panier ou une faute. »
Ses coéquipiers sont sous le charme
Certes inexpérimenté au plus haut niveau, mais déjà très mature et ambitieux, Paolo Banchero n’a logiquement pas mis bien longtemps avant de faire l’unanimité au sein de l’effectif du Magic.
« Ce n’est pas un rookie classique », estime Gary Harris, qui a notamment côtoyé Nikola Jokic et Jamal Murray à Denver. « Il n’est pas normal du tout, il a faim, il veut être grand, il est disposé à apprendre et il veut être coaché. Il découvre tout à la volée et il n’a que 20 ans, donc ça en fait beaucoup pour lui. Mais à mi-saison, je n’avais jamais vu quelqu’un débarquer dans la ligue de la même manière que lui. La façon dont il est concentré, mature… Il est déjà spécial, vraiment spécial. »
« Il comprend le basket, c’est aussi simple que ça », ajoute quant à lui Wendell Carter Jr, l’un de ses partenaires privilégiés dans la raquette floridienne. « Nous sommes à notre meilleur niveau quand il est agressif et il le comprend. Il comprend qu’il a beaucoup de poids sur les épaules en tant que N°1 de Draft, mais il est tellement calme et serein sur le parquet… »
Favori pour le titre de Rookie de l’année 2023, et finalement pas si loin d’une sélection pour le All-Star Game de Salt Lake City, avec ses 20.8 points, 6.4 rebonds et 3.8 passes de moyenne, Paolo Banchero est en tout cas bien parti pour devenir le 51e rookie de l’histoire à tourner à minimum 20 points par match.
Ce serait du jamais vu pour un joueur d’Orlando depuis… Shaquille O’Neal en 1992/93. Rien que ça !
Paolo Banchero | Pourcentage | Rebonds | |||||||||||||
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Saison | Equipe | MJ | Min | Tirs | 3pts | LF | Off | Def | Tot | Pd | Fte | Int | Bp | Ct | Pts |
2022-23 | ORL | 72 | 34 | 42.7 | 29.8 | 73.8 | 1.2 | 5.7 | 6.9 | 3.7 | 2.2 | 0.8 | 2.8 | 0.5 | 20.0 |
2023-24 ☆ | ORL | 80 | 35 | 45.5 | 33.9 | 72.5 | 1.0 | 5.9 | 6.9 | 5.4 | 1.9 | 0.9 | 3.1 | 0.6 | 22.6 |
2024-25 | ORL | 46 | 34 | 45.2 | 32.0 | 72.7 | 1.1 | 6.4 | 7.5 | 4.8 | 2.1 | 0.8 | 3.0 | 0.6 | 25.9 |
Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.