Jazz – Warriors : Simone Fontecchio, héros de l’un des plus beaux matchs de l’année

On se demandait à quoi allait pouvoir ressembler ce Jazz-Warriors avec la quantité de joueurs absents de part et d’autre. Stephen Curry, Draymond Green et Andrew Wiggins laissés au repos côté Warriors ; Lauri Markkanen (malade) et Mike Conley Jr. (pourtant attendu) côté Jazz. Au final, on imagine mal Steve Kerr s’excuser, cette fois, auprès des fans locaux au vu du spectacle proposé par les deux formations.

Un combat total qui ne s’est décidé qu’à la toute dernière seconde et où chaque équipe a su répondre à un gros temps fort de l’autre. La première réponse a été celle des champions en titre qui, après une première période parfaitement équilibrée (66-69), ont commencé à sérieusement subir les agressions au cercle de Jordan Clarkson. Celui-ci montrait également l’exemple derrière l’arc, d’où le Jazz a enchaîné un 9-0 (85-78) au cœur du troisième quart-temps.

Klay Thompson, qui signait son meilleur passage du match (malgré un gros « airball » alors qu’il était tout seul…), affichait du répondant mais les Californiens comptaient toujours trois possessions de retard à l’entame du dernier quart-temps (100-91). Il a fallu un grand, et costaud, Jonathan Kuminga dans les minutes suivantes pour que les Warriors s’accrochent au score.

Avec lui, le retour sur le parquet de Jordan Poole et un soupçon d’adresse inattendu de Moses Moody à 3-points, les Warriors repassaient devant à deux minutes de la fin (117-119). La jeunesse au pouvoir ! Après l’expulsion de Jordan Clarkson, les visiteurs comptaient encore quatre points d’avance (119-123) à 13 secondes de la fin.

Mais une série d’erreurs dans les derniers instants et la bataille livrée jusqu’au bout par les joueurs du Jazz ont finalement fait basculer la balance en faveur des locaux.

Nickeil Alexander-Walker a « strippé » Jordan Poole à l’instant clé, Malik Beasley soigné sa relance et Simone Fontecchio offert la victoire à son équipe avec un dunk au quasi buzzer.

CE QU’IL FAUT RETENIR

– Une fin de match électrique ! Jordan Clarkson avait à plusieurs reprises pris le dessus sur Jonathan Kuminga en pénétration. Sur cette action, à 24 secondes du terme, l’ailier des Warriors a décidé d’y aller plus physique, à la limite de la faute, pour contenir l’arrière du Jazz. Après un contre, le premier a réussi à récupérer le cuir tandis que le second s’accrochait à lui. De quoi provoquer une altercation entre les deux hommes qui ont dû être séparés. Les arbitres ont sanctionné l’Américano-Philippin pour son geste d’une faute flagrante de niveau 2, synonyme d’expulsion. Les mêmes officiels n’ont en revanche pas sifflé (ou vu ?) le coup de coude de Jordan Poole sur Kelly Olynyk, qui s’est écroulé, dans les secondes qui ont suivi…

– Erreurs fatales des Warriors. Comment perdre un match malgré quatre points d’avance à 13 secondes de la fin ? Il faut d’abord le lancer-franc raté par Jonathan Kuminga après l’expulsion de Clarkson. Puis la balle perdue de Klay Thompson, « strippé » par Olynyk sur une prise à deux, mais l’arrière des Warriors s’est racheté en contrant le tir à 3-points de Simone Fontecchio dans la foulée. Puis Jordan Poole a manqué à son tour un lancer-franc. Sur la possession du Jazz à 13 secondes du terme, les Warriors pensaient « offrir » le lay-up à Nickeil Alexander-Walker mais ce dernier, au dernier moment, a trouvé Malik Beasley tout seul à 3-points. L’écart qui « devait » être réduit à deux points est passé à une unité. On compte enfin ce dernier ballon perdu par Poole après une intervention physique de la défense du Jazz…

TOPS/FLOPS

✅ Jonathan Kuminga. Si Donte DiVincenzo s’est montré très actif des deux côtés du terrain, l’ailier a été le plus impressionnant des remplaçants californiens. Physiquement surtout. On rappellera son très gros passage à l’entame du quatrième quart-temps où, après un marcher sifflé, il s’est énervé en dunkant à deux mains devant Nickeil Alexander-Walker. Avant d’enchaîner avec une claquette dunk après un raté au cercle de Thompson.

✅ Jordan Clarkson. Son expulsion aurait pu coûter cher à son équipe… Avant cela, l’arrière s’est comporté comme un très bon leader offensif. Il a certes beaucoup shooté, mais a également été un moteur à la création, y compris après la sortie sur blessure de Collin Sexton (cuisse). L’arrière a fixé et ressorti quantité de bons ballons pour ses coéquipiers.

✅ Walker Kessler. Parmi la galaxie de joueurs du Jazz à mettre en avant, on choisit le pivot rookie qui signe son troisième double-double de l’année. Il a affiché une bonne entente avec Olynyk et donné beaucoup de fil à retordre à la paire JaMychal Green (souvent dépassé) – Kevon Looney en face. L’intérieur s’est également distingué par cinq contres, dont une grosse crêpe sur Poole en pénétration.

✅ ⛔Jordan Poole. Alors que Klay Thompson connaissait une nouvelle soirée compliquée au tir, à l’exception de son troisième quart-temps, Poole a fait une meilleure impression, notamment en première période terminée avec 21 points. Beaucoup moins présent par la suite, il a voulu prendre les choses en main dans le « money time » mais en forçant parfois. Ses déchets aux tirs et ses six pertes de balle, dont la dernière, fatale, gâchent le tableau d’ensemble.

⛔ Ty Jerome. Première titularisation de l’année très poussive pour lui. Maladroit et trop souvent tardif dans ses prises de décision balle en main.

LA SUITE

Jazz (15-12) : réception des Wolves, vendredi.

Warriors (13-13) : réception des Celtics, samedi.

Comment lire les stats ? Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; O = rebond offensif ; D= rebond défensif ; T = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; +/- = Différentiel de points quand le joueur est sur le terrain ; Pts = Points ; Eval : évaluation du joueur calculée à partir des actions positives – les actions négatives.