Mission numéro 1 des Warriors : sortir LeBron James de sa zone de confort

LeBron James continue d’impressionner à chaque finale NBA. Après avoir arraché la victoire en sept manches en 2016, terminé son dernier duel perdu face aux Warriors avec un triple double de moyenne en 2017 (33,6 pts, 12 rbds, 10 pds, une première dans l’histoire de la ligue), le King a livré une prestation plus-que-parfaite dans le Game 1 de cet acte IV entre les deux franchises (51 pts à 19/32 au tir, 8 rbds, 8 pds).

Voilà quatre saisons de suite que le head-coach des Warriors est confronté à la bête. Un vrai casse-tête, car même s’il a pu trouver en Andre Iguodala l’arme « anti-LeBron » parfaite lors de la première confrontation en 2015 (élu MVP des Finals pour l’ensemble de son œuvre), la donne a considérablement changé depuis. Déjà parce qu’Iggy n’est pas encore en mesure de jouer, et surtout parce que LeBron n’a cessé de progresser depuis, année après année, à l’image de son adresse à 3-points, passée de 22,7% sur la post-season 2015 à 41,1% en 2017 (35% sur la campagne 2018). Au delà de ses isolations à répétition face à différentes victimes, son tir à plus de 8 mètres à la façon de Steph Curry sera l’une des images de ce Game 1 qui restera dans les mémoires.

Trouver le juste équilibre

Ces dernières années, coach Kerr avait tiré profit de sa profondeur de banc pour essayer d’user LeBron James un maximum. Un choix toujours d’actualité, même s’il n’est pas forcément payant dans les chiffres.

«Ça n’a jamais été simple, a souligné l’entraîneur en chef des Warriors en conférence de presse. « Je pense que nous devons continuer à explorer les différentes façons de le défendre, en mettant différents joueurs sur lui. Je ne crois pas que nous avons été bons contre lui ce  soir. Il a été spectaculaire, mais on ne lui a pas vraiment compliqué la tâche. Et c’est toujours le défi lorsque vous jouez un joueur comme lui. Il y a cet équilibre, entre accepter le fait qu’il va faire ses stats, mais lui rendre la tâche difficile. Je n’ai jamais eu l’impression qu’on avait réussi à le sortir de sa zone de confort. Nous devons faire un meilleur travail dimanche ».

Dans la prolongation, coach Kerr a gardé sa philosophie en passant en mode small ball et en intégrant un peu de fraîcheur au quatuor Curry-Thompson-Durant-Green avec Shaun Livingston là où Tyronn Lue a remis le même cinq majeur sur le parquet.

« Shaun est l’un de nos meilleurs joueurs. En prolongation, nous avons juste décidé de mettre nos cinq meilleurs joueurs sur le parquet. C’est vrai, avec lui, nous jouons plus petit. Nous pouvons mieux occuper les espaces. Nous avons un autre meneur de jeu, mais aussi quelqu’un de frais. Kevon Looney était plutôt fatigué, et Cleveland a gardé les mêmes gars. J’ai pensé que c’était bien d’avoir des jambes plus fraîches sur le parquet. Shaun a fait deux énormes actions dans cette prolongation. Il a été génial ».

Une question d’adaptation

Comme dans une partie d’échecs, les deux coachs ont avancé leurs premiers pions et d’autres ajustements interviendront sûrement lors des prochains matchs pour continuer à essayer de perturber LeBron James.

« Dans l’ensemble, nous n’avons pas fait un bon travail sur LeBron, peu importe qui était sur lui. Il a eu les spots qu’il voulait. Encore une fois, c’est le Game 1. C’est donc une sensation différente. C’est le plus grand enseignement que j’ai tiré de ce match. Nous venons d’affronter Houston pendant sept matchs. Nous avons vu une attaque très spécifique à laquelle nous avons dû nous habituer. Celle-ci est différente, les hommes sont différents, et de toute évidence, les systèmes sont différents. Nous devons nous y adapter. Mais ce n’est pas un problème individuel, c’est le degré de concentration de l’équipe dans son ensemble et son agressivité qui doit changer ».

Pour l’aider, coach Kerr pourra peut-être compter sur le renfort d’Andre Iguodala même si ce dernier demeure incertain pour le Game 2.