L’étrange match de Russell Westbrook

La saison dernière, Russell Westbrook n’a terminé qu’un seul match sous la barre symbolique des 10 points. C’était lors de la toute dernière nuit de la saison, pour du beurre donc, où il avait peu joué. Il n’a fallu attendre que le deuxième rencontre de la saison pour que le MVP en titre rate à nouveau le coche.

Cette nuit face au Jazz, il a vécu un véritable cauchemar. Maladroit de près, de loin, aux lancers-francs, incapacité à scorer en transition (l’une de ses rares opportunités s’est terminée en lay-up raté…), nombreuses passes à haut risque mal ajustées… Westbrook a été méconnaissable. Sa ligne de stat en atteste : 13 rebonds et 9 passes certes, mais 7 balles perdues et seulement 6 petits points (2/11 aux tirs dont 1/5 à 3 et 1/4 aux LF).

Bref, un très mauvais match à oublier comme il en connaitra d’autres. Mais le plus surprenant a été son attitude. Alors qu’il avait tenté et rentré le tout premier tir de son équipe, Westbrook a minute après minute « disparu » du match. En échec à chaque attaque de cercle en première période, le meneur a été transparent dans la seconde, et a parfois semblé faire preuve de nonchalance. Du type, remontée puis lâcher de balle puis… plus rien. Son attentisme est d’autant plus surprenant que son équipe a été à la traîne tout le match durant. Pas de révolte chez lui.

Refuserait-il de jouer ?

Aussi, dans le troisième quart-temps, après un écran sur une phase de transition, il a refusé un tir après avoir hésité un dixième de seconde. Une image rarissime chez lui. Même constat lorsqu’il a refusé de débouler en contre-attaque, alors que le terrain s’ouvrait grand à lui.

Résultat, quand lui ne prenait que 11 tirs, Paul George shootait à 19 reprises et Carmelo Anthony, 26. C’est la deuxième fois de suite que ses nouveaux coéquipiers terminent avec plus de shoots que lui. La saison dernière ? Ce n’était arrivé qu’à deux reprises durant toute la saison (sans compter les matches où il n’a joué qu’une mi-temps).

L’arrivée de deux All-Stars impose un évident ajustement à Westbrook, et voir les autres shooter plus que lui n’a rien de choquant. Mais risquerait-il de tomber dans un jeu contre-nature ?

« C’est la même chose que l’année dernière, se défend-t-il. Forcément, les joueurs sont différents mais c’est toujours le jeu qui te dit quoi faire. Si tu as besoin de marquer, tu marques, si non, tu ne marques pas. C’est très simple. Je joue mon jeu. Le jeu dicte les choses, peu importe qui shoote. Ça n’a pas vraiment d’importance pour moi. »

Pour son coach Billy Donovan, il n’y a pas de quoi s’inquiéter. Westbrook est en période de test.

« Il essaie de trouver le moyen de tirer le meilleur de ce groupe. C’est quelqu’un de vraiment, vraiment altruiste et un joueur généreux. Parce qu’aujourd’hui il se dit ‘ OK, comment dois-je aider l’équipe ? Comment je peux le rendre meilleur ? ‘ Je pense qu’il travaille dessus. »

Donovan pourrait peut-être lui donner un coup de main…