Comme chaque année, Basket USA propose une présentation de la saison NBA et des 30 franchises sous la forme d’un compte à rebours, de la 30e place à notre favori pour le titre de champion NBA. Ce vendredi, place aux Clippers, toujours en lice pour les playoffs à l’Ouest malgré le début d’une nouvelle ère après le départ de Chris Paul cet été. Si Los Angeles a perdu un All-Star référence, l’effectif s’est étoffé en profondeur et possède encore de sérieux atouts.
Après des années à naviguer dans le Top 8 de leur conférence sans jamais parvenir à être une menace crédible quand les choses sérieuses débutent, Los Angeles ouvre un nouveau chapitre de son histoire. L’époque Chris Paul est révolue. Mais Steve Ballmer et son nouveau conseiller Jerry West se sont refusés à un grand coup de balai. L’effectif est certes grandement chamboulé, mais son coeur est finalement assez stable avec Blake Griffin comme nouvel homme fort.
Le show et les muscles |
Resigné à prix d’or, l’ailier fort doit être le symbole de ce petit renouveau. Autrefois machine à highlights, Blake Griffin a affiné son jeu et est devenu un des intérieurs les plus complets de la ligue. Pour cela, il est toutefois passé par deux saisons perturbées par les blessures, entre malchance et stupidité. À lui de se discipliner et d’être le socle d’un Lob City remodelé, où le spectacle ne serait plus l’ennemi de l’efficacité, voire d’un peu de dureté.
Très bon passeur, Blake Griffin semblait parfois bridé dans sa capacité de création par Chris Paul, et on attend de voir si le départ de ce dernier peut le libérer dans ce rôle d’ailier fort qui fait tourner le jeu de son équipe.
Doc Rivers a ainsi expliqué les deux grandes directions qu’il souhaite donner à son équipe : rapidité d’exécution et présence physique. « Je veux jouer à un rythme plus élevé. Je pense qu’on sera une équipe up tempo, qui tire vite. On sera une équipe très physique. » Avec autant de nouvelles têtes dans son vestiaire, le technicien a de quoi faire, surtout avec la contrepartie du départ de Chris Paul. De Houston sont ainsi débarqués des joueurs moins talentueux, mais de devoir et qui apportent une profondeur supplémentaire au banc des Clippers.
Nouveau titulaire à la mène, Patrick Beverley est l’exemple parfait de cette touche « nasty » qui manquait à un groupe trop fragile en playoffs ces dernières années, au point de sortir par la petite porte au premier tour et à la maison, la saison dernière, face à Utah. Le meneur sera chargé d’abreuver le bondissant DeAndre Jordan en passes hautes et devra donner le ton pour faciliter la tâche de dernier rideau de son pivot. Avec les arrivées de Danilo Gallinari en facteur X idéal et de Milos Teodosic pour la créativité, les principales rotations restent des plus solides, expérimentées qui plus est. Lou Willams débarque pour sa part en successeur naturel de Jamal Crawford en sixième homme.
Qui pour mettre les gros tirs ? |
Reste qu’aussi complet et costaud soit ce groupe, la perte de Chris Paul pourrait bien se ressentir dans les fins de matches, alors que l’Ouest n’a jamais été aussi surchargé en superstars. Nouveau shérif en ville, Blake Griffin est un joueur de très haut niveau mais pas un tueur de rencontres reconnu. Danilo Gallinari et Patrick Beverley sont des seconds couteaux de luxe, mais pas des habitués d’une telle pression. Quel joueur aura le cran et le talent pour faire la différence ?
Doc Rivers a donc encore de quoi se creuser le crâne durant la saison. Le coach de Los Angeles sera aussi scruté, lui qui va s’appuyer majoritairement sur une paire intérieure dans une ligue toujours plus portée vers le tir extérieur. Sa capacité d’ajustement pèsera lourd dans le bilan final des siens, une des équipes les plus imprévisibles cette saison.
Mouvements de l’été |
Arrivées : Patrick Beverley, Lou Williams, Sam Dekker, Montrezl Harrell (Rockets), Danilo Gallinari (Nuggets), Milos Teodosic (CSKA Moscou), Willie Reed (Heat), Marshall Plumlee (Knicks), Jawun Evans, Sindarius Thornwell
Départs : Chris Paul (Rockets), J.J. Redick (76ers), Marreese Speights (Magic), Paul Pierce (retraite), Luc Mbah a Moute (Rockets), Raymond Felton (Thunder), Brandon Bass (Chine), Jamal Crawford (Timberwolves), Alan Anderson
Le joueur à suivre : Danilo Gallinari |
Non, l’Italien n’est pas le franchise player des Clippers, ni même vraiment son deuxième joueur majeur. Mais de la saison de l’ancien de Denver pourrait dépendre une bonne partie de la destinée de l’équipe californienne. Danilo Gallinari est un joueur établi en NBA et l’assurance d’une bonne quinzaine de points chaque soir. Pas un luxe pour une équipe de LA dont le poste 3 est un des points faibles depuis de nombreuses années. Attaquant racé, parfait dans la ligue actuelle où il peut passer sur le poste 4 et étirer les défenses à l’envie, le Transalpin est une des recrues les plus sous-cotées de l’été.
Il vient pourtant combler de nombreux manques à sa nouvelle franchise : adresse extérieure (38.8% de loin en 2016-2017), capacité d’adaptation dans une effectif rempli de spécialistes d’un poste, et une vraie envie de prouver. Danilo Gallinari aura des responsabilités et enfin sa place dans une équipe pour qui manquer les playoffs serait une vraie déception après plusieurs saisons à Denver entre lutte au fond de classement et passage éclair en postseason.
À lui de se montrer à la hauteur, et d’éviter les pépins physiques. À voir le nombre de créateurs autour de lui (Beverley, Teodosic, Griffin…), il pourrait bien se gaver de positions de tirs ouverts. Les Clippers ne demandent que ça.
LE CINQ DE DEPART EN DEBUT DE SAISON |
LE BANC |
Meneurs : Milos Teodosic, Jawun Evans
Arrières : Lou Williams, Sindarius Thornwell
Ailiers : Sam Dekker, Wesley Johnson
Ailiers-forts : Montrezl Harrell, Brice Johnson
Pivots : WIllie Reed, Marshall Plumlee
MOYENNE D’AGE : 26.3 ans |
MASSE SALARIALE : 115.7 millions de dollars (11e sur 30) |
SI TOUT VA BIEN |
Avec une raquette inchangée et qui a les moyens d’être dominante, les Clippers ont l’avantage de ne pas trop avancer dans le noir pour une équipe qui a perdu son meilleur joueur dans l’été. Enfin leader déclaré, Blake Griffin a faim et devient la plaque tournante de son club, faisant finalement parler toutes ses capacités de créateur pour livrer un exercice qui lui permet de faire partie des candidats crédibles au titre de MVP. Patrick Beverley apporte sa grinta tandis que Milos Teodosic régale à la création et que Danilo Gallinari se révèle précieux sur les ailes. Plus soudés, les Clippers font toujours partie des meilleures équipes de l’Ouest, même sans Chris Paul.
SI TOUT VA MAL |
Sans leur chef d’orchestre, les Clippers perdent vite leurs repères et on se rend vite compte que Chris Paul n’était pas responsable des maux californiens. La paire Blake Griffin – DeAndre Jordan fait toujours le spectacle avec un Milos Teodosic inventif à la passe… mais le problème, c’est que l’équipe est beaucoup moins structurée et talentueuse, avec un Doc Rivers à court de solutions sur le banc. De plus, Danilo Gallinari et Blake Griffin effectuent encore et toujours des passages à l’infirmerie et, dans ces conditions, les Clippers plongent dans une conférence Ouest qui ne les attend pas.
PREVIEWS : les équipes déjà présentées |