On avait quitté des Bleus frustrés et sur les nerfs à Helsinki. À Istanbul, on les a retrouvés plus sereins, même si Evan Fournier et Thomas Heurtel ont raté la conférence de presse à cause d’un problème avec la clé de leurs chambres.
Alors qu’il s’était contenté de formules toutes faites après le match face à la Slovénie, Boris Diaw était cette fois d’humeur taquine, promettant de noter les noms et de blacklister les journalistes qui poseraient de mauvaises questions. Et revenant surtout plus en détails sur cet horrible dernier match.
« Les réactions sont plus difficiles à avoir quand tu as quand même gagné le match, même si tu as mal commencé », explique le capitaine. « Je pense que le fait d’avoir pris une claque met tout de suite les choses en perspective. Bien évidemment, j’attends une grosse réaction, d’autant que ce sont les matchs couperets. Maintenant, c’est gagner ou rentrer à la maison et une chose dont je suis certain avec ce groupe, c’est que personne ne veut rentrer à la maison. »
D’après Nando De Colo, les joueurs se sont d’ailleurs parlé.
« La remise en question a déjà commencé et c’est important qu’elle commence avant l’entraînement, qui est après [la conférence de presse]. Comme ça, on peut se mettre en place sur le terrain et avec les consignes du coach. C’est important dans un groupe de pouvoir se parler et se dire les choses, mais surtout il faut que ça serve pour nous faire avancer. On s’est réuni pour en discuter clairement. C’est quelque chose qui se fait régulièrement. La plupart du temps, c’est avant l’Euro mais quand ça va moins bien, il faut remettre les choses en ordre. Et ça nous permet de nous dire nos vérités. »
« Derrière, il faut qu’il y ait les actes »
Désormais, les Bleus ont l’Allemagne dans le viseur, une équipe qu’ils ont battue en préparation. Ce qui ne veut pas forcément dire que l’équipe de France aborde cette rencontre avec un statut de favori incontestable.
« C’est un peu le piège de battre une équipe en préparation parce que quand la compétition commence, c’est complètement différent », confirme Boris Diaw. « J’ai pleins d’exemples en tête de ce genre de match. Celui qui me vient à l’esprit, c’est la Russie qu’on avait battu de 30 points en 2007, et contre qui on perd en quart de finale. C’est une équipe qui joue désormais dans une compétition et, comme les deux équipes précédentes [la Pologne et la Slovénie], qui nous aura cette fois scouté et qui au lieu de se concentrer sur son jeu va se concentrer sur notre équipe. »
Néanmoins, comme Vincent Collet et les joueurs l’admettent : l’Allemagne est un adversaire logiquement à la portée des Bleus. Encore faut-il qu’il y ait le déclic tant attendu…
« On ne pourra voir la réaction que samedi, sur le terrain », conclut Nando De Colo. « Parler, c’est beau, c’est bien et c’est important mais ça ne reste que des mots. Derrière, il faut qu’il y ait les actes. »
Propos recueillis à Istanbul