Nuggets – Grizzlies : le dernier mot pour Mike Conley

Dans un véritable mano a mano entre deux équipes très appliquées en défense, Memphis a fini par l’emporter (105-98) grâce à un money time dominé par l’adresse de Mike Conley (31 points dont 13 dans l’ultime période) et Marc Gasol (23 points). Ils ont reçu le soutien clé de Zach Randolph, en double double en sortie de banc (20 & 11). Côté Nuggets, où la marque est mieux répartie (tous les titulaires en double figure), on a manqué d’un poil de constance défensive sur les quelques possessions clés en fin de match.

Le match dans ce match ? Sans doute « LE » duel le plus attendu de la soirée ? Celui des big men européens aux fondamentaux hyper développés, capables de s’écarter, distribuer… Marc Gasol d’un côté ; Nikola Jokic de l’autre. L’influence de ce dernier est la plus notable sur les premières minutes de jeu. Lorsque le Serbe n’est pas occupé à rentrer un tir contesté à six mètres, le pivot joue son rôle habituel de tour de contrôle offensive. À chacune de ses prises de balle, on s’attend à ce qu’il se passe quelque chose. À la passe justement. C’est lui qui sert Gallinari par exemple, ouvert pour aller au dunk. En face, Parsons est toujours mal à l’aise dans son basket, pas du tout entreprenant en attaque, et maladroit derrière l’arc malgré de bons tirs. Heureusement pour Memphis, Conley, lui, ne déraille pas.

La raquette des Grizz fait mal

Les défenses des deux équipes sont bien en place, très sérieuses. Résultat, à peine 30% d’adresse pour l’ensemble en cumulé. Carter trouve la parade en s’approchant du cercle ; Wilson Chandler, qui remplaçait Faried absent (gêné par son dos), lui répond avec un reverse dunk qu’Air Canada n’aurait renié. Quand Gasol commence à mettre dedans, Memphis s’envole un peu (17-22). Mais entre Chandler, Murray et Barton, Denver ne manque pas d’options offensives pour rester dans le coup. Les changements de leaders au score s’enchaînent tandis que la raquette des Grizz fait des dégâts : Z-Bo avec ses rebonds offensifs et ses put-back ; Gasol avec ses petits shoots à quatre mètres après le pick. Gary Harris, qui squattait jusqu’ici l’arc, en a ras le bol : il récupère un ballon en attaque avec une défense ouverte, attaque presque timidement le cercle… pour aller claquer un énorme dunk devant Randolph qui fuit pour éviter le poster (36-37) ! Alors que son coéquipier Gallinari rate plusieurs bons tirs primés ouverts, Conley se met en mode shooting machine (4/4). Depuis le même spot en tête de raquette, il aligne les tirs à trois points (40-45). Son adversaire à la mène, Nelson, lui répond comme il le peut. À la pause, l’écart est minime (47-50).

Les défenses prennent le dessus

Nelson, encore lui, enfile une nouvelle perle de loin en transition… avant d’envoyer un vilain air-ball à huit mètres quelques secondes plus tard. Dans ce troisième quart-temps, un peu comme dans le premier, la parole est aux défenses étouffantes. Tous les acteurs galèrent à se procurer de bons tirs car les rotations sont bonnes de chaque côté. Aussi, c’est plutôt Memphis qui impose son rythme, autrement dit les deux équipes courent peu, voire pas du tout. Pas de points faciles à inscrire en contre-attaque donc. Denver rate sept tirs de suite… En face, Troy Daniels envoie un gros tir à trois en sortie d’écran. Cette fois, ce sont Barton et Murray qui répondent avec un sursaut d’adresse. Le mano a mano se poursuit après trois quart-temps (68 partout).

Conley et Gasol clutch

Dans l’ultime période, le nouvel arrivé des Nuggets, Mason Plumlee, fait autant parler de lui pour la qualité de ses écrans, que pour son jeu de passe. Il délivre d’ailleurs un caviar « jokicesque » dans le dos et à terre en direction de Murray (75-75). Les deux équipes continuent de se répondre. Si Chandler impose ses muscles, à la LBJ, pour dunker dans le trafic, c’est bien Conley qui est le plus en vue. Après un premier tir primé, il enchaîne le floater main droite, puis un nouveau tir à trois points sur le step-back (79-87). Quelques possessions plus tard, Gasol porte l’estocade avec un autre tir primé tête de raquette, devant une défense un peu lointaine de Jokic (81-92). Le traditionnel échange de paniers rapides puis faute pour lancers-francs ne permettra pas aux Nuggets de recoller. Denver échoue d’un rien et poursuit une série éloquente : pas une seule victoire en 12 matches cette saison quand l’équipe ne score pas 100 points ou plus.