Equipe de France : le bilan joueur par joueur de la première phase de la Coupe du Monde

Comme pour l’équipe américaine, nous vous proposons aujourd’hui notre bilan, joueur par joueur, de l’équipe de France avant le huitième de finale face à la Croatie. Sans Tony Parker, les Bleus se cherchent une nouvelle identité avec un groupe jeune et inexpérimenté.

Joffrey Lauvergne

10.8 points, 5.0 rebonds et 0.4 passe : 11.8 d’évaluation

Meilleur marqueur, meilleur rebondeur et meilleure évaluation de l’équipe (alors qu’il n’a que le 7e temps de jeu, avec 17.4 minutes par match), Joffrey Lauvergne est la très bonne surprise de ce premier tour de la Coupe du Monde. Son énergie constante et sa volonté ont été précieuses, notamment face à la Serbie, et l’intérieur du Kimkhi Moscou se bat toujours comme un lion dans la raquette.

En l’absence de pas mal de pivots, il a ainsi pu démontrer qu’il pouvait assumer un rôle plus important dans la raquette française. C’est ce qu’il souhaitait, quitte parfois à se laisser emporter par sa fougue, notamment auprès des arbitres ou en forçant des actions au lieu de calmer le jeu.

Antoine Diot

9.2 points, 3.6 rebonds et 2.4 passes : 10.4 d’évaluation

C’est une valeur sûre pour Vincent Collet. Le sélectionneur le dirige toute l’année à Strasbourg et il sait qu’il peut compter sur lui pour amener son énergie en sortie de banc, lorsqu’il faut « calmer » un meneur adverse ou apporter de l’adresse et du mouvement à une attaque trop figée.

Dans ce premier tour, Antoine Diot a donc très bien rempli ce rôle, qu’il connait désormais par coeur.

Thomas Heurtel

7.8 points, 2.4 rebonds et 4.2 passes : 10.0 d’évaluation

Propulsé titulaire pour amener de la création, Thomas Heurtel assure dans le domaine en étant le 10e meilleur passeur de la compétition. Face au Brésil, il a même failli ramener les Bleus dans le « money time ». Malheureusement, ses oublis défensifs et sa gourmandise, ballon en main, ternissent le tableau.

Boris Diaw

7.4 points, 3.8 rebonds et 3.8 passes : 9.2 d’évaluation

En l’absence de Tony Parker, Boris Diaw est devenu la plaque tournante en attaque. Par ses fixations et sa vision du jeu, l’intérieur de San Antonio est précieux… lorsqu’il ne cherche pas l’extra-pass inutile. Alors qu’il s’était montré bien plus agressif lors de l’Euro 2013, le capitaine semble parfois retombé dans ses vieux travers, cherchant à mettre en confiance ses coéquipiers avant lui-même.

Du coup, il perd beaucoup de ballons (3.2 en moyenne). Surtout, il a eu du mal à trouver son rythme dans la compétition, souvent gêné par des problèmes de faute qui l’ont collé sur le banc.

Nicolas Batum

9.2 points, 3.4 rebonds et 1.2 passe : 8.6 d’évaluation

Le Trail Blazer devait être le leader offensif des Bleus en l’absence de « TP », on en est loin. Certes, l’ailier est tout de même le deuxième meilleur marqueur de l’équipe alors que sa moyenne a chuté avec le match face à l’Iran, où il a été économisé à cause de douleurs de fatigue.

Mais lors des matches précédents, il ne s’était pas imposé comme la première solution offensive que l’équipe recherche. Maladroit (26% de réussite de loin), il doit hausser son niveau de jeu.

Florent Pietrus

3.2 points, 4.0 rebonds et 1.4 passe : 7.8 d’évaluation

Quand on veut du combat et de la défense, on peut faire confiance à Florent Pietrus. En rotation intérieure, le joueur de Nancy apporte toujours sa dureté et son expérience. Hier, c’est ainsi lui qui est venu refroidir Mehdi Kamrani, le meneur iranien approchant trop facilement du cercle.

Ce n’est pas toujours très propre et très classe, mais ces jeunes Bleus ont besoin d’un peu de vice.

Rudy Gobert

4.4 points, 3.8 rebonds et 0.6 contre : 6.8 d’évaluation

Vincent Collet avait prévenu en début de Mondial : Rudy Gobert allait apporter de bonnes choses mais il allait aussi montrer son inexpérience au haut niveau international. Effectivement, si le pivot a produit de très bons passages, notamment en défense, il a aussi souffert face au physique des rudes pivots européens ou brésiliens. Sans compter qu’il a souvent été battu sur les prises de position.

Sans cesse conseillé et encouragé, le joueur d’Utah est dans une phase de construction. Avec sa taille et sa mobilité, il a en effet tous les atouts pour s’inscrire durablement avec les Bleus.

Mickael Gelabale

5.8 points, 1.6 rebond et 1.0 passe : 6.2 d’évaluation

Hormis le match face à la Serbie (3 points à 1/5 aux tirs), Mike Gelabale a fait du Mike Gelabale. De la défense et de l’attaque quand on a besoin de lui. On aimerait pourtant qu’il soit mis en position plus souvent ou qu’il prenne davantage de risques mais, comme Boris Diaw, ce n’est pas sa nature. Après de multiples campagnes avec l’équipe de France, il parait compliqué de le faire changer maintenant.

Edwin Jackson

6.2 points, 0.6 rebond et 0.8 passe : 5.0 d’évaluation

Un peu perdu en préparation, le meilleur marqueur de Pro A était au bout du banc avant que l’Euro ne démarre. Un tir improbable a suffi face à la Serbie pour le relancer complètement. Depuis, le joueur de l’ASVEL enchaîne avec 46% d’adresse de loin et de bons passages défensifs.

Déclencheur de la révolte face aux Serbes, il a montré qu’il pouvait être utile à cette équipe.

Kim Tillie

3.0 points et 1.0 rebond : 3.2 d’évaluation

Rappelé à la dernière minute pour remplacer Ian Mahinmi, blessé, Kim Tillie n’a logiquement pas eu beaucoup de temps de jeu. Et s’il a pu inscrire 10 points face à l’Egypte, son profil d’attaquant n’est pas très utile à Vincent Collet lorsque c’est la guerre dans la raquette.

Evan Fournier

6.2 points, 0.4 rebond et 1.2 passe : 3.0 d’évaluation

En préparation, le sélectionneur lui reprochait d’être indiscipliné et de ne pas se concentrer défensivement. Censé reprendre le rôle de Nando De Colo, le nouveau joueur d’Orlando voyait donc peu le terrain. Totalement à l’envers sur le début de compétition, Evan Fournier s’est néanmoins remis en confiance avec un bon passage (offensif) face à l’Espagne et, du coup, il a livré son meilleur match derrière.

Précieux face à l’Iran (13 points), l’ancien Poitevin doit apporter son agressivité offensive et sa création à une équipe qui en manque parfois. Ambitieux, il a désormais l’occasion de montrer ce qu’il vaut dans les matches à élimination directe. Comme il le disait hier, il « joue pour ça ».

Charles Kahudi

2.6 points, 1.4 rebond et 0.8 passe : 3.0 d’évaluation

Spécialiste défensif sur le poste extérieur, Charles Kahudi n’a pas vraiment l’occasion de s’exprimer dans une équipe qui compte déjà Nicolas Batum et Mickael Gelabale. Difficile également de le voir exploiter son potentiel athlétique, les Bleus tentant cette année de contrôler le jeu au maximum.