Ian Clark, le chaînon manquant des Pelicans

Sans faire de bruit, les Pelicans ont modifié leur effectif par petites touches, ciblant des joueurs susceptibles de mettre en valeur leur duo vedette, Anthony Davis et DeMarcus Cousins, et de combler certaines lacunes. Il y a eu Rajon Rondo à la distribution, Tony Allen pour la défense, et… Ian Clark. Champion NBA avec les Warriors, il fait partie des rares free agents de Golden State à ne pas avoir été conservé, et à la Nouvelle Orléans, on cherchait justement un joueur de ce profil.

« Son rôle à Golden State, quand il sortait du banc pour écarter le jeu et planter des shoots, nous attirait vraiment » explique David Booth, le directeur du personnel. « Lorsque vous avez des gars comme Jrue Holiday, Anthony Davis, DeMarcus Cousins et Rajon Rondo, vous avez besoin de joueurs capables d’écarter le jeu. La capacité de Ian à mettre des tirs extérieurs était vraiment nécessaire pour équilibrer l’effectif. On avait le sentiment qu’il collerait bien à l’ensemble avec son tir, surtout lorsqu’il sera sur le terrain avec Anthony et DeMarcus. C’est un gars que la défense est obligée de surveiller derrière l’arc. »

L’empêcheur de prises à deux

Aux Pelicans, comme ce fut le cas aux Warriors, Ian Clark pourra parfaitement remplacer le meneur ou l’arrière, et il pourra donc évoluer aux côtés de Rondo ou de Holiday, sans que son rôle change. Le but comme l’explique David Booth, c’est vraiment d’être un danger permanent à 7m25 pour obliger la défense à s’écarter de la raquette. Ce qui laissera forcément de l’espace pour Davis et Cousins…

« On possède sans doute les meilleurs ailier-fort et pivot de la NBA, mais pour tirer le meilleur d’eux, il faut obliger la défense à rester sur chacun, et qu’elle ne fasse pas de prises à deux sur Davis et Cousins. On ne veut pas de maillon faible sur le terrain, pour éviter que nos deux gars ne voient en permanence de l’aide défensive. Avec Ian sur le terrain, son défenseur devra rester sur lui. S’il ne le fait pas, Ian le sanctionnera avec ses tirs. »

Pour l’intéressé, qui s’exprime aussi sur le site officiel de la franchise, il s’agit surtout de franchir un cap, et de prouver qu’il vaut mieux que ses 15 minutes de moyenne la saison passée.

« Je veux montrer que je suis capable de faire la même chose sur un temps de jeu plus élevé, tout en étant régulier. Je veux prouver que ce n’est pas parce que je jouais aux Warriors que je jouais bien ».

Aux Pelicans, il va d’ailleurs retrouver Alvin Gentry, l’ancien bras droit de Steve Kerr.

« Avant de faire mon choix, j’ai parlé avec des joueurs d’ici. J’ai vu DeMarcus et j’ai brièvement discuté avec lui. Il m’a dit combien cette année pouvait être spéciale avec les recrues et les gars restés ici. J’ai parlé aussi avec Coach Gentry pour voir quel serait mon rôle. Evidemment, comme il vient aussi de Golden State avec des systèmes d’attaque similaires, c’est un rôle similaire à ce que je faisais aux Warriors. »

Répondre toujours présent, même sur de courtes séquences

Shooter, scorer… Il y a pire comme rôle !

« Je n’ai jamais vraiment été un vrai meneur de jeu, mais je peux lancer l’attaque et maîtriser la balle. Je ne pouvais pas trop le faire à Golden State, mais c’est comme ça que je me vois. Je suis aussi capable de défendre sur plusieurs postes, et c’est important. »

En attaque comme en défense, Ian Clark mise donc sur sa polyvalence mais aussi sur son état d’esprit. À Golden State, il a appris à scorer sur des courtes séquences, mais aussi à rester assis pendant de longues séquences…

« Il s’agit d’être pro, et d’être prêt quand on appelle son numéro, et de rien prendre à titre personnel. C’est vraiment une qualité de venir à cinq ou six matches sans jouer, puis d’être capable de bien jouer lorsqu’on entre en jeu. (…) C’est important d’être humble car il y a des joueurs qui sont meilleurs que vous, ou des gars qui ont le même niveau en termes de talent. »

Signé pour un an, Ian Clark sait aussi que cette saison est décisive pour enfin aller chercher ce contrat longue durée qu’il espérait obtenir aux Warriors. Ce sera peut-être avec les Pelicans s’il devient un sixième homme indispensable.