Michael Jordan, le propriétaire qui ne fait plus rire personne

Propriétaire majoritaire des Bobcats depuis début 2010, Michael Jordan n’a pas connu des débuts faciles. Le mot est même faible si l’on repense à cette saison 2011-12 à 7 victoires pour 59 défaites, soit le pire pourcentage de l’histoire pour une franchise NBA.

À cette période, “His Airness” a même vu d’anciens fans et amis (n’est-ce pas Charles Barkley) lui tomber dessus, arguant qu’il serait incapable de réussir le quart de sa carrière de joueur dans le monde du management.

Fidèle à sa réputation de compétiteur acharné, Michael Jordan a continué en ignorant les critiques et petit à petit les premiers progrès sont apparus.

« Je me suis toujours considéré comme un propriétaire entièrement dévoué à faire le meilleur travail possible pour construire la meilleure équipe ici à Charlotte, » explique-t-il à USA Today. « Quand vous prenez de mauvaises décisions, vous apprenez et avancez. Je pense être meilleur en ce sens. J’ai traversé tous les vallons et connu tous les bas que peut connaitre un propriétaire. Est-ce cela que cela implique que je sois devenu un meilleur propriétaire ? Je pense que je le suis. »

« Ça ne fait que quatre ans que je suis propriétaire »

Bien mieux entouré qu’à une époque, certains continuent de dire que c’est grâce à ce meilleur staff que Charlotte progresse, mais ces nouveaux visages (comme le GM Rich Cho par exemple, à qui Michael Jordan a confié plus de responsabilités cet été), il a bien fallu aller les chercher et les faire adhérer à un projet, ce qu'il a fait.

Ensuite, il a aussi dû apprendre à faire confiance et à déléguer et même si cela parait simple, c’est une marque d’intelligence car être propriétaire, ce n’est pas seulement sortir le chéquier.

« C’est plus dur que ce que les gens pensent. Ça ne fait que quatre ans que je suis propriétaire. D’autres sont dans ce business depuis bien plus longtemps et n’ont toujours pas réussi à créer un scénario de réussite durable. Ce n’est pas aussi facile que ce qu’il parait. »

Pourtant grand leader durant sa carrière de joueur, Michael Jordan a rapidement découvert que l’envers du décor présentait un tout autre défi.

« C’est plus de responsabilités. Quand vous êtes le leader d’une franchise, on se tourne vers vous dans beaucoup de situations différentes. Vous devez faire preuve de confiance, de détermination et d’effort. Il s’agit d’implanter des systèmes et des choses qui fonctionnent pour votre organisation et ce qui fonctionne chez vous pourrait bien être totalement différent ailleurs. Il faut comprendre la dynamique de cet aspect et croyez-moi, c’est amusant. C’est difficile, mais je prends du plaisir à le faire. »

Le rêve d’un titre en tant que propriétaire

Surtout que l’équipe progresse. Après avoir retrouvé les playoffs l’an dernier, suite à une saison à 43 victoires, les anciens Bobcats ont peaufiné leur effectif durant l’été et présentent aujourd’hui un effectif jeune et talentueux qui pourrait bien venir jouer les trouble-fêtes à l’Est cette année.

Sans oublier que la franchise a récupéré le nom « Hornets », si cher à la ville de Charlotte et particulièrement connu et apprécié des fans partout dans le monde.

En bref, avec une franchise à l’image populaire, un effectif plutôt bien construit et un propriétaire capable d’attirer n’importe quel joueur rien que par son nom et sa présence, les beaux jours des Hornets sous l’ère de Sa Majesté, qui rêve d’un septième titre comme propriétaire, ne sont peut-être plus très loin.

« Evidemment, nous avons des souhaits. J’aimerais que nous fassions mieux que l’an dernier. J’aimerais nous voir aller loin en playoffs. Nous voir rester en bonne santé, évidemment. Lance [Stephenson] colle exactement à cela, comme nous nous y attendions, afin de faire de nous une force de la conférence Est. De là à sortir de l’Est [aller en finale] ? Je ne sais pas. Beaucoup de choses doivent se mettre en place. Mais j’aime parler de cela car nous avons le potentiel de le faire. C'est un super sentiment”. »