Pour Kevin Durant, même sans briller à 3-points, Michael Jordan dominerait toujours dans le jeu actuel

Même s’il demeure pour beaucoup le meilleur joueur de l’histoire de ce jeu, Michael Jordan a lui aussi commencé le basket avec quelques points faibles, sur lesquels il a dû travailler tout au long de sa carrière.

Le tir à 3-points en faisait partie, l’arrière ayant par exemple a oscillé entre 13.2 et 18.2% de réussite au tir dans l’exercice sur ses quatre premières saisons en NBA entre 1985 et 1989. Même si le tir extérieur était une arme bien moins utilisée à l’époque, et qu’il estimait que ce n’était pas son jeu « d’exceller » à 3-points, MJ a tout de même fait le nécessaire pour progresser et ajouter cette nouvelle arme à sa palette offensive, notamment après une participation désastreuse au concours à 3-points du All-Star Game 1990 (5/30).

Il a ainsi réussi deux saisons à plus de 35% de réussite (37.6% en 1990 et 35.2% en 1993), une barre symbolique qui constitue alors une vraie menace pour les défenses adverses, avec au milieu un Game 1 mémorable des Finals 1992 entre Chicago et Portland durant lequel « His Airness » a planté 6 paniers à 3-points en première mi-temps.

« Il n’a pas beaucoup shooté de loin parce qu’il était tellement dominant à l’intérieur »

Un exploit qui annonçait la suite puisque qu’il a enchaîné trois saisons qui lui ont permis de confirmer la tendance, avec des chiffres à la hauteur de sa légende, dont cette fameuse saison 1995-1996, lorsque les Bulls terminent avec 72 victoires pour 10 défaites, et que Michael Jordan culmine alors à 42.7% de réussite derrière l’arc, son meilleur pourcentage en carrière sur une saison pleine. Même si la NBA avait alors rapproché la ligne…

Comparé aux stars d’aujourd’hui, Michael Jordan ne prenait pas beaucoup de tirs à 3-points (1.7 tentative par match en moyenne en carrière). Mais pour Kevin Durant, cela ne signifie pas qu’il n’aurait pas dominé sur ce point si le jeu de l’époque l’avait exigé. « Il n’a pas beaucoup shooté de loin parce qu’il était tellement dominant à l’intérieur. Mais quand il le faisait, il en mettait quand même », déclare-t-il à Jay Williams sur son média « The Boardroom ».

« Il peut s’adapter à tous les styles de jeu »

KD a également comparé le jeu de Michael Jordan, symbole de la NBA des années 1990, à celui de Stephen Curry, symbole des années 2010 et capable de planter en deux saisons autant de 3-points que MJ dans sa carrière (581).

« Steph prend environ 10-11 tirs à 3-points par match, c’est son jeu, de tirer de loin, » poursuit-il. « Et le jeu de Mike était plus à mi-distance. Mais les deux gars peuvent inverser, Steph préfère faire mal de loin, mais peut aller à l’intérieur et faire du dégât, c’est ce qui le rend unique. MJ était plus ou moins partout aussi. Il peut shooter à 3 points, aller jusqu’au cercle, prendre un pull-up à mi-distance, et son volume de tir à 3-points, je trouve qu’il était parfait pour son jeu au final. »

Les temps ont changé, même si dans l’exercice toujours périlleux de comparaison entre les stars de différentes époques, Kevin Durant explique que « His Airness » n’aurait pas eu de mal à se faire au jeu actuel.

« Il peut s’adapter à tous les styles de jeu, » assure Kevin Durant. « Et il pourrait s’adapter et être le meilleur de la ligue aujourd’hui, c’est ce qu’il serait. Je pense qu’il aurait plus de possessions pour pouvoir faire plus de choses. Il y a aussi une plus grande dimension athlétique aujourd’hui, plus d’espaces pour qu’il puisse faire son boulot. »

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.