Free agent, Al-Farouq Aminu est lassé de se heurter à l’obstacle Golden State

« Une autre année au compteur. »

C’est par ce constat qu’Al-Farouq Aminu a commencé sa dernière conférence de presse de l’année, marquée par une incertitude autour de son avenir. D’abord parce qu’il sait que c’est inhérent au statut de free agent et que le club est dans le rouge financièrement, mais aussi car il n’est pas aussi formel que d’autres sur ses intentions.

« J’ai été free agent plusieurs fois, je sais comment ça se passe, je sais qu’il n’y a rien à faire avant le 1er juillet. Ce sera bien d’être en vacances, la saison a été longue. Mais ce sera intéressant. Je suis ici depuis un moment maintenant. Je n’avais pas à m’inquiéter de ça ces trois dernières années, là c’est un peu différent. »

Il y a beaucoup de facteurs à considérer avant de prendre sa décision : « le basket, l’argent, la situation, la ville », liste-t-il. « Toutes sortes de variables qui doivent te mettre dans les conditions pour être le meilleur joueur possible. Je pense qu’un joueur heureux est meilleur. L’argent peut te rendre plus heureux, la partie basket peut te rendre plus heureux, il y a pleins de choses à prendre en compte. »

« C’est chiant, on se heurte tout le temps à ces gars »

Impatients de l’entendre dire qu’il veut rester à Portland, les journalistes lui ont posé plusieurs fois la question, jusqu’à obtenir une réponse un peu plus claire : « évidemment ! Je n’ai jamais été aussi longtemps dans une franchise. Je ne crois pas qu’on m’ait entendu me plaindre », sourit-il. « Ce serait bien. Je pense que notre travail est encourageant. »

Mais les années passent comme il le souligne, toujours sans trophée en fin de saison. Et pour la troisième fois en quatre ans à cause des Warriors. « C’est chiant », avoue-t-il, « on se heurte tout le temps à ces gars. » Comme Michael Jordan avec les Pistons au début de sa carrière, toute proportion gardée.

« Je me souviens de regarder des vidéos de Michael Jordan en grandissant, et de ce qu’il disait des Pistons. On connaît la fin de l’histoire aujourd’hui, mais traverser ça, ce n’est pas facile. Jouer contre une équipe qui est au niveau que tu veux atteindre, tirer les leçons de ce qu’il faut faire pour y arriver, ce n’est pas facile. Je comprends pourquoi on voit les joueurs aussi émus quand ils gagnent. Je trouvais ça bizarre quand j’étais petit, je me demandais : « Pourquoi ils pleurent, ce sont des adultes ». Voir KG dire « anything is possible ». Vous voyez ce que je veux dire ? Ce n’est pas fake, les gars sont vraiment heureux quand ils gagnent. Je comprends un peu mieux pourquoi maintenant parce qu’on a fait de bonnes choses, mais parfois être bon ne suffit pas. On a fait de bonnes choses, il faut continuer. »

Michael Jordan avait atteint le Graal en restant à Chicago. Les cartes pourraient être redistribuées cet été en NBA, mais à 28 ans, le titulaire des Blazers au poste d’ailier fort depuis maintenant deux ans semble plus que jamais vouloir une bonne main. À Portland ou ailleurs.

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.