Interview Dominique Wilkins : « Les Warriors portent bien leur nom »

Rencontré avant le Game 3 des Finals, Dominique Wilkins partage ses journées entre ses fonctions de dirigeant aux Hawks et sa carrière de consultant TV. L’occasion pour Basket USA de l’interroger sur cette 4e édition des Finals entre les Warriors et les Cavaliers, mais aussi d’évoquer l’avenir d’Atlanta et Donovan Mitchell, dont il ne pense que du bien.

Qu’est-ce qui vous séduit le plus dans ces Finals jusqu’à présent ?

L’énergie. Il y a une intensité énorme. Ça, ça me plait vraiment et je suis content de voir des matches d’une telle intensité. Certains pensent que la nouvelle génération est un peu soft, mais je ne suis pas complètement d’accord sur ce point. Lors des matches des playoffs, et surtout sur ces Finals, il y a de l’engagement, des duels physiques et des coups, c’est ça la basket. Les deux équipes se rentrent dedans et c’est bien pour le spectacle, les fans aiment ça et voient que les joueurs ne font pas semblant. Moi, ça me plait et j’en redemande (sourire). C’est la 4e fois que ces équipes se retrouvent, ce duel devient un classique de la NBA, comme ceux que j’ai vécu dans les années 90.

Un mot sur LeBron qui porte quasiment son équipe sur ses épaules ?

Il est juste monstrueux. Il a 33 ans, et je me rappelle que je ne pouvais pas faire un tiers de ce qu’il fait maintenant à cet âge-là (rires) ! LeBron est comme le vin, il s’améliore avec le temps et il montre qu’il marque l’histoire. James, c’est Cleveland, il est le porte-étendard de la ville et de la franchise. Il fait des choses extraordinaires, il joue plus de 40 minutes par match, il n’y a que du respect à avoir pour lui ! Il joue l’un des meilleurs baskets de sa carrière, il est ultra complet, solide en défense, incisif à la passe et possède de très bons pourcentages aux tirs alors qu’il tire de plusieurs positions différentes, ce qu’il faisait moins avant.

De l’autre côté, nous avons la force collective des Warriors…

Ils sont au top, ils ont fait preuve de beaucoup de caractère lors du tour précédent face aux Rockets et leur force collective fait froid dans le dos. Quatre All-Stars, des scoreurs dans tous les sens, des gars qui peuvent mettre 20 points par match et une solidité défensive à toute épreuve. Les Warriors portent bien leur nom, et ils peuvent gagner encore quelques titres dans les années à venir. Avec le retour d’Iguodala, ils ont une arme de plus en défense et un joueur d’expérience de très haut niveau de retour. J’aime cette rivalité qui se construit depuis quatre ans avec les Cavaliers. On en profite et on se régale à chaque match.

« Donovan Mitchell va aller loin »

À propos des playoffs, des joueurs vous ont tapé dans l’œil ?

Donovan Mitchell, clairement. Ce gars a un potentiel et un talent énorme. J’aime l’énergie et la fougue qu’il a et je pense que le Jazz possède un possible franchise player pour les années à venir. Il n’a peur de rien, il défend très bien et il aime les défis… C’est la preuve de sa capacité à s’adapter et à vouloir faire les sacrifices et les efforts pour arriver au top niveau. Ce gars-là va aller loin et il faut continuer à le suivre dans les années à venir.

Un dernier mot concernant votre franchise de cœur, les Atlanta Hawks ?

Ce fut une année difficile pour nous, mais on va rebondir. Je suis confiant. Un nouveau coaching staff arrive et je pense que l’on va faire de bons choix à la draft. On a une belle marge sur le salary cap et on peut sûrement essayer d’attirer quelques joueurs. Atlanta reste une équipe qui joue bien au basket, et on a réalisé quelques belles saisons en dehors de l’an passé, donc je reste confiant. Les Hawks peuvent redevenir une franchise qui compte à l’Est dans les mois à venir, et je sais que le board travaille dans ce sens.

Propos recueillis à Cleveland