Offensivement, ce début de saison est aussi faste que furieux

Cela n’a échappé à personne, les feuilles de stats de ce début de saison sont très garnies. Entre « small ball » et utilisation du tir extérieur encore plus accrue, les franchises misent sur le tout à l’attaque et les chiffres enflent.

Même battu cette nuit par Orlando, Brooklyn a ainsi confirmé son statut d’équipe la plus offensive de la ligue en marquant 121 points. Les Nets sont tout simplement la première équipe à inscrire 115 points lors de leurs quatre premiers matchs depuis 32 ans. Et avec 123.5 points inscrits, les coéquipiers de D’Angelo Russell, annoncés dans le fond de la conférence Est, résistent avec un bilan équilibré (2 victoires – 2 défaites).

Neuf équipes à plus de 110 points de moyenne

Même le Houston du gourou offensif Mike D’Antoni semble loin d’une telle orgie d’attaque avec 106.5 points « seulement ». L’entraîneur des Rockets, parmi les pionniers du « run and gun » avec Phoenix dans les années 2000, n’est pas surpris de voir les chiffres exploser dans cette première semaine de compétition, la faute autant aux attaques qu’aux défenses d’ailleurs.

« Le jeu a changé », explique le coach de James Harden, Chris Paul et compagnie au Star Tribune. « L’attaque a changé radicalement ces dix dernières années simplement parce que les joueurs sont meilleurs, ils tirent mieux, les attaques sont plus ouvertes. Tout le monde shoote derrière la ligne à 3-points désormais. Les défenses traditionnellement ne changent pas autant. »

Si la performance de Brooklyn est assez dingue, elle n’est pas exactement une première, la faute au Denver tout feu tout flamme du début de la décennie 80, auteur des quatre plus grosses moyennes de points par match de l’histoire (entre 1980 et 1984) avant cet exercice. Mais quatre franchises (Brooklyn, Golden State, Orlando, Indiana) sont actuellement sur les bases du Top 15 de l’histoire de la ligue.

« C’est difficile de garder vos grands sur le terrain aujourd’hui »

Par rapport à la saison dernière, l’évolution est frappante. Neuf équipes tournent pour l’instant à plus de 110 unités par match, contre quatre l’année passée (Warriors, Rockets, Nuggets, Cavaliers). Les tirs primés, de plus en plus exploités, expliquent en partie cela. Selon les données de Basketball-Reference.com, douze équipes sont sur un rythme à même de les faire rentrer dans le Top 20 de l’histoire en nombre de tirs à 3-points inscrits par match ! Un spacing capital et qui a forcé les coaches à travailler leurs systèmes de jeu en conséquence.

Pour l’entraîneur du Magic, Frank Vogel, habitué auparavant à jouer notamment avec Roy Hibbert au poste 5 de son temps à Indiana, le jeu d’attaque est simplement rendu plus facile par le fait de jouer petit.

« C’est difficile de garder vos grands sur le terrain aujourd’hui, donc il n’y a plus personne de taille sous le cercle », résume-t-il. « Je pense que cela a rendu l’attaque beaucoup plus facile. C’est simplement que les équipes jouent avec un style de jeu plus axé sur le tir, avec plus d’arrières, plus de vitesse, et donc moins de protection d’arceau. Donc cela a profité aux attaques. »

Ce jeu où les attaquants font feu de tout bois est évidemment spectaculaire mais il n’est pas l’assurance de résultat. Paradoxalement, seul Dallas n’atteignait pas la barre des 100 points en 2016-2017.

Neuf équipes ne les dépassent pas depuis le début de la saison. Et parmi celles-là figurent San Antonio, invaincu en trois matches ou encore Utah, provisoirement huitième à l’Ouest. Deux équipes aux fondamentaux collectifs et défensifs, qui prouvent qu’on peut exister même sans jouer avec le pied sur l’accélérateur en permanence.