John Stockton, le papa poule

À 54 ans, John Stockton poursuit sa vie aussi discrètement qu’il passait incognito sur les ramblas de Barcelone lors des Jeux Olympiques de 1992. Probablement le seul et unique Dream Teamer capable de sortir sans se faire accoster par une horde de fans à l’époque, le meneur légendaire du Jazz est, tout aussi anonymement, devenu assistant coach à Montana State. 

Et ce, sous condition. Il est de fait le troisième assistant de l’équipe féminine des Bobcats. Et s’il s’est engagé dans cette voie, c’est tout simplement parce qu’il peut ainsi suivre sa fille Lindsay dans sa dernière année à la fac.

Natif de Spokane, dans l’Etat de Washington, membre du Jazz pendant quasiment 20 ans après sa carrière universitaire à Gonzaga, John Stockton semble décidément ancré dans ce Nord-Ouest qui lui va si bien. Il a répondu à l’appel du terrain en novembre dernier alors que Tricia Binford, la head coach, venait de perdre une de ses assistantes. Et le Hall of Famer s’est pris au jeu.

« On m’a fait venir pour que je dise ce que j’ai à dire, même si cela froisse un peu les égos. Et ça marche aussi bien pour les joueuses que pour les entraîneurs. Et toutes les filles ont dépassé mes attentes. »

Le basket dans les gênes

Avec deux fistons en D-League, Michael chez les Canton Charge et David chez les Reno Bighorns, plus une autre fille, Laura, à la fac, dans l’alma mater de papa à Gonzaga, on peut effectivement affirmer que le basket coule dans les veines des Stockton. Mais le paternel ne fait aucun plan sur la comète.

« Je n’ai aucun projet dans l’immédiat, où que ce soit ou dans quoi que ce soit. »

En fait, et si légendaire soit-il, son nom n’apparait pas dans les rumeurs de transferts de coachs. Car John Stockton lui-même ne se met pas sur le marché. Il préfère rester auprès des siens, et profiter de ces moments privilégiés.

« Combien de pères ont la possibilité de vivre ce genre de moments avec leurs enfants ? » ajoute-t-il dans le Salt Lake Tribune.

Dans quelques semaines, l’aventure universitaire de sa fille Lindsay prendra fin à Bozeman, mais John, le papa poule, reprendra lui la route pour aller rendre visite à sa progéniture. Et notamment son aîné, Houston, qui est à la tête d’un grand projet de construction… sur le campus de Gonzaga ! On ne se refait pas.

« Ça va prendre une tonne de temps, » annonce-déjà le papa, pas peu fier.