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Les blogs de la rédaction

LeBron James, « Control Freak »

Par  — 

LeBron James a de grandes chances de quitter Cleveland cet été, et personne ne lui en voudra, tant les Finals ont démontré la différence de niveau entre l’effectif des Warriors et celui des Cavs.

Pourtant, si Cleveland s’est retrouvé avec tant de « role players » au rôle très limité (68,7 millions de dollars de salaires cette saison pour George Hill, Tristan Thompson, JR Smith, Jordan Clarkson et Kyle Korver, qui représentaient en cumulé 27 points de moyenne par match en Finals, à 32% de réussite…), c’est en partie de la faute du King.

Contrairement à ce que raconte une blague récurrente, le quadruple MVP n’est ni le GM ni le coach des Cavs. S’il a bien appuyé certains choix (arrivées de Kevin Love, Mike Miller, James Jones, prolongations de Tristan Thompson et JR Smith, prise de pouvoir de Tyronn Lue…), d’autres décisions étaient clairement contraires à ses envies (trade de Kyrie Irving, refus de faire venir DeAndre Jordan, licenciement de David Griffin et prise de pouvoir de Koby Altman…). En fait, l’excellent livre « Return of the King », de Brian Windhorst et Dave McMcMenamin, détaille bien le fonctionnement de LeBron James et de son « posse », comme dirait Phil Jackson.

Le King et ses associés, Maverick Carter, Rich Paul et Randy Mims, fonctionnent en effet comme un circuit parallèle à celui des Cavaliers. L’influence et le pouvoir d’attraction de LeBron James le permettent, lui qui est sans doute le joueur en activité avec le plus de pouvoir sportif de l’histoire de la ligue, mais il s’agit toujours d’un équilibre compliqué.

« Si tous les cœurs vibrent à l’unisson, ce n’est pas par suite d’une concordance spontanée et préétablie ; c’est qu’une même force les meut dans le même sens. Chacun est entraîné par tous » écrivait le sociologue Emile Durhkeim.

Un besoin de contrôle limité à des cycles courts ?

Et c’est bien le problème des Cavs depuis le retour de LeBron James en 2014. En ne signant que des contrats courts et en testant le marché (quasiment) chaque été, le King met la pression sur le club pour lui offrir une équipe compétitive, obligeant Dan Gilbert à dépenser sur le court terme, sans pouvoir penser à moyen et long terme. L’ailier s’assure ainsi que ses objectifs soient satisfaits par une équipe dirigeante en qui il n’a pas tellement confiance, mais cette lutte interne ne peut fonctionner qu’un temps. Pour reprendre la jolie expression d’Emile Durkheim, les coeurs ne peuvent pas vibrer à l’unisson de façon constante si les forces se questionnent au sein du club.

Si je pense que LeBron James va partir, c’est parce que, justement, les Cavs ont remis en cause cette force commune depuis plusieurs mois. Le départ du GM David Griffin, qui assumait de tout faire pour entourer au mieux LeBron James, le refus de signer Jamal Crawford pour faire venir le jeune Cedi Osman, le transfert accepté de Kyrie Irving, la volonté de garder le 8e choix de Draft ou le refus de DeAndre Jordan pour des joueurs sous contrat encore quelque temps comme Jordan Clarkson ou Larry Nance Jr sont autant de signes qui montrent que Cleveland pense désormais à moyen et long terme, en dépit de la pression du King. Et c’est sans doute aussi parce que la force qui mouvait l’entourage de LeBron James et les dirigeants des Cavs va de moins en moins dans le même sens que la saison fut si compliquée dans l’Ohio.

LeBron James devrait donc chercher un projet qui colle à ses envies car, en NBA, son besoin de contrôle ne peut fonctionner que par cycles courts. Il lui en reste sans doute un dernier, le plus compliqué peut-être car à 33 ans, et tout cyborg qu’il est, le poids des années et surtout des saisons va sans doute commencer à se faire sentir.

Reste donc à trouver la bonne situation, peut-être à un endroit où il pourra lâcher prise…

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