Coaching | Herro Punching Ball

Comment les Sixers, sans James Harden ni Joel Embiid, ont-ils fait tomber le Heat, leader de la conférence Est ? Tyrese Maxey y est pour beaucoup, mais Philadelphie a aussi gagné en utilisant une stratégie très simple en fin de match : attaquer Tyler Herro autant que possible afin de profiter de ses limites défensives.

Dans les cinq dernières minutes du match, le plan de Philadelphie s’est ainsi globalement résumé à attaquer le « Super-Sub » floridien, à l’image de Tobias Harris sur cette action.

Miami doit pouvoir compenser

Tout l’enjeu pour Miami est de compenser les limites défensives de Tyler Herro. Car lorsque ses coéquipiers n’y arrivent pas, ça ouvre des brèches énormes. Comme sur cette autre séquence, alors que Miami est en zone 2-3, avec un Kyle Lowry qui vient en aide poste haut, et un Bam Adebayo focalisé sur l’ailier fort des Sixers afin sans doute de venir lui barrer le chemin s’il arrive à faire la différence… en ratant l’action de son côté du terrain.

Après un écran de Paul Millsap, Furkan Korkmaz est ainsi libéré, et il peut marquer un 3-points précieux.

Dernière illustration du délicat jeu d’équilibre défensif sur cette action, où Furkan Korkmaz vient jouer le pick-and-roll avec Tyrese Maxey pour permettre à ce dernier d’attaquer une nouvelle fois Tyler Herro. Caleb Martin refuse le « switch » mais se retrouve alors en retard sur l’accélération du Sixer, qui marque avec la faute.

Un simple manque d’automatismes ?

Que le leader de la conférence tombe face à une équipe de Philadelphie affaiblie, qui s’est appuyée sur une stratégie aussi simple, ça peut sembler inquiétant à l’approche des playoffs. Mais comme le note Hot Hot Hoops, le Heat a besoin de Tyler Herro dans les fins de match serrées, le remplaçant étant trop précieux offensivement avec sa capacité à obtenir des bons tirs, et à libérer des espaces pour ses partenaires.

D’autant que si Miami a le 6e meilleur « Net Rating » (+4.6 points sur 100 possessions) de NBA, l’équipe n’est que 19e (-5.3 points sur 100 possessions) dans les moments décisifs (moins de cinq points d’écart dans les cinq dernières minutes) avec la 26e adresse dans le « clutch » (39.2%). Dans ces conditions, Erik Spoelstra ne peut pas se passer de l’apport offensif de Tyler Herro, même si ça signifie qu’il offre une cible pour les attaquants adverses.

Mais pour Kyle Lowry, pas d’inquiétude, car le problème vient plutôt du manque d’habitudes dans ces situations.

« Nous n’y sommes pas encore » a-t-il ainsi expliqué après la défaite. « Nous devrions y être, nous nous en rapprochons. Nous avons encore fait un pas en avant. Mais il s’agit surtout de communication, de comprendre ce qu’il se passe, les stratégies défensives, les situations, et d’être sur la même longueur d’onde. Vous savez, nous n’avons pas eu suffisamment l’occasion de travailler avec notre cinq qui finit les matchs, pas autant que nous aurions aimé le faire. Et nous ne savons même pas ce que ces combinaisons (en fin de match) vont être. »