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Les Sixers n’ont plus le droit à l’erreur

Nouveau coach et nouvelle direction ou pas, les Sixers ne font pas dans le projet reconstruction. Ils visent le titre et rien d’autre.

Sortis sans gloire au premier tour des playoffs par Boston, sur un coup de balai, les Sixers ont fait peau neuve durant l’été. Exit en effet Brett Brown qui était sur le banc depuis sept ans mais qui n’a jamais vraiment réussi à faire fructifier le fameux « Process » lancé par Sam Hinkie.

Avec Daryl Morey qui reprend un poste inoccupé depuis deux ans et la démission de Bryan Colangelo, et Doc Rivers qui veut lui aussi se relancer après son éviction des Clippers, Philadelphie veut se donner une nouvelle chance de regarder vers le haut. Et de jouer le titre avec son duo de All-Stars, Joel Embiid et Ben Simmons.

Une saison perdue

Privés de Ben Simmons pendant les playoffs, les Sixers n’ont pas opposé grande résistance face à Boston. Mais, même avant la bulle, ça n’a jamais vraiment marché dans la ville de l’amour fraternel la saison passée. « Je ne vais pas mentir, la saison passée a été très, très difficile » , lance ainsi Joel Embiid.

« C’est un peu une saison perdue », confirme Ben Simmons sur ESPN. « On n’a jamais eu la sensation d’être ensemble en équipe. »

Et pour cause, l’élimination au Game 7 face à Toronto en demi-finale de conférence, sur ce fameux tir dans le coin de Kawhi Leonard, a marqué un coup d’arrêt pour les Sixers.

Après une deuxième saison à finir avec la 3e position à l’Est, et une deuxième année de suite à atteindre la demi-finale de conférence, les Sixers avaient le vent en poupe mais la balle a rebondi du mauvais côté pour eux…

« Toronto nous a battus parce qu’ils ont joué grand, et on a surréagi à ça », estime aujourd’hui Joel Embiid.

Avec un recrutement raté, dont notamment Al Horford et Josh Richardson, la franchise de Philadelphie s’est tirée une balle dans le pied. Et les Sixers ont boité pendant toute la saison. Sans cohésion et sans envie commune de briller, voire carrément de s’entraîner ensemble…

En l’occurrence, Ben Simmons en avait tellement marre du staff de Coach Brown, qu’il a fini par s’entraîner à part, en dehors du centre d’entraînement des Sixers, avec son préparateur perso, Chris Johnson…

« L’ambiance est tellement meilleure cette saison », estime l’Australien. « Tout le monde est content de s’entraîner. Tout le monde arrive en avance. Quand je vois Joel qui bosse sur son jeu, ça me donne envie de bosser encore plus dur. On n’avait pas ça l’année dernière, tout le monde faisait son truc dans son coin. »

Joel Embiid veut corriger une erreur

Nommé pour la première fois de sa carrière dans une All-NBA Team, le troisième cinq en l’occurrence, Ben Simmons a pour le coup damé le pion à son coéquipier, snobé, et par conséquent, revanchard cette saison.

« Je suis d’accord qu’Anthony Davis a fait une meilleure saison que moi. Jokic ? On pourrait en débattre. Mais Rudy Gobert ? Sans vouloir l’offenser, il tourne à 15 points et 13 rebonds quand je suis à 23 et 12, c’est une grosse différence. Je pense que mes stats sont meilleures, mais les gens n’ont pas voulu voter pour moi parce que notre équipe n’a pas bien joué. Et ça me va, parce que je vais utiliser ça comme motivation. Il n’y aura aucune chance de voir une telle erreur se reproduire. »

Avec de plus en plus de rumeurs sur l’incompatibilité de Ben Simmons et Joel Embiid, la chute des Sixers en playoffs était une nouvelle preuve de leur échec annoncé. Mais la nouvelle direction veut changer l’histoire.

« Si vous regardez les stars dans chaque équipe, combien sont très bons amis ? », demande Daryl Morey. « La compétition crée des tensions, et il est rare que tout le monde soit d’accord sur la manière de gérer les choses. »

Blaguant souvent en ce sens, en déclarant récemment qu’il allait vivre en colocation avec Joel Embiid pendant un mois, ou qu’il ne voulait certainement pas passer du temps avec lui hors de ses heures de travail, Ben Simmons préfère rigoler de cette inimitié avec Joel Embiid inventée de toutes pièces. Certes, les deux hommes ne sont pas copains à la ville, mais il s’agit ici d’une relation entre collègues, ni plus ni moins.

« Je l’avais prédit, le jour où Ben est arrivé », raconte Joel Embiid. « J’avais dit à tout le monde : les médias vont essayer de nous opposer. Mais on n’a pas à faire tout ensemble pour être de bons coéquipiers. »

Doc Rivers encourage la communication

Avec Daryl Morey et Doc Rivers aux manettes, les Sixers ne veulent en tout cas plus tergiverser. Et pour ça, ils ont déjà un plan. Plus d’embouteillages dans la raquette, ils veulent revenir à un jeu plus direct, plus adapté à leurs deux superstars, pour les mettre dans les meilleures conditions possibles pour réussir.

Sans pour autant tomber dans les traitements préférentiels, dont on parle tant du côté des Clippers. « Il y a beaucoup de vérité [dans ce qu’on dit]. Il y avait un traitement spécial, mais ce que les gens ne comprennent pas, c’est que j’étais celui qui n’aimait pas ça et essayait de le combattre », assure Doc Rivers. « En entendant maintenant tout ce qui se dit sur le fait que l’équipe ne s’entendait pas, ça me gêne. Je tire de la fierté à unir les gars. Je savais qu’on n’était pas l’équipe la plus soudée de l’histoire, mais, peut-être est-ce mon égo, je pensais que je pouvais faire que tout le monde s’implique dans notre projet. »

Retirant les leçons de cet échec personnel, Doc Rivers a joué franc-jeu avec ses deux superstars des Sixers, notamment au cours d’une réunion dans son bureau où les trois hommes se sont dits leurs quatre vérités avant le début de saison. Mais aussi avec des appels fréquents où Ben Simmons et Joel Embiid sont conviés par leur coach à communiquer leur ressenti au fur et à mesure de la saison.

« Le but dans toute équipe est de trouver un groupe de gars qui savent déjà ce qu’il faut faire pour gagner, ou tout du moins certains joueurs », reprend Doc Rivers. « Si ce sont les bonnes personnes, ils se fichent royalement de ce que pensent les autres. Ils ne s’attardent pas sur tous ces bruits. Les Lakers sont un bon exemple. Clairement, LeBron et AD ont des traitements préférentiels, mais les gars autour d’eux s’en foutent, parce qu’ils gagnent. »

Ça semble marcher pour le moment. Loin de la méfiance qu’il portait à l’égard de Brett Brown sur la fin de leur collaboration, Ben Simmons est revigoré par la franchise et la poigne de l’ancien coach champion des Celtics. « J’apprécie son honnêteté envers moi », ajoute Ben Simmons. « L’autre soir, il m’a appelé en plein match pour me dire : ‘Tu vas attaquer ce putain de cercle ou quoi ?’ J’aime ça. »

Pas né de la dernière pluie, Doc Rivers sait qu’il a commis des erreurs par le passé, chez les Clippers plus récemment, mais il a aussi eu à gérer beaucoup de joueurs, et de superstars aux caractères différents.

« Tous les joueurs disent qu’ils veulent gagner un titre, mais ce sont des conneries. Beaucoup d’entre eux veulent gagner tant qu’ils peuvent faire exactement ce qu’ils veulent. »

Reproduire le schéma de 2018

À Philadelphie, Doc Rivers comme Daryl Morey se sont laissés happer par « une opportunité immanquable » d’avoir à leur disposition deux talents rares. Pour ne pas reproduire le scénario de la saison précédente, les deux hommes se sont penchés sur le cinq des Sixers de 2018, composé alors de Joel Embiid et Ben Simmons évidemment, mais aussi de JJ Redick, Robert Covington et Dario Saric en joueurs de complément.

« Ce cinq avait tout », commente Ben Simmons. « On pouvait courir, et on pouvait mettre le ballon à l’intérieur pour Joe car on avait des shooteurs autour de lui. »

Équilibré, avec de la polyvalence et du shoot, ce groupe battait ses adversaires de 20 pts sur 100 possessions. « En voyant ça, on s’est demandé ce qu’il s’est passé, pourquoi ils ont changé ça », souffle Daryl Morey.

Du coup, ce dernier a décidé de reproduire le schéma, en faisant venir Seth Curry (qui shootait 45% à 3-points l’an passé) dans le rôle de JJ Redick, Danny Green dans celui de Robert Covington et en resituant Tobias Harris dans celui de Dario Saric.

Ayant déjà coaché Tobias Harris avec réussite chez les Clippers, Doc Rivers a prévenu son ailier titulaire qu’il devra jouer plus directement, plus instinctivement, et non plus dribbler sans véritable objectif, ce qui cassait le rythme offensif des Sixers la saison dernière.

Plus précisément, Doc Rivers veut davantage utiliser le pick & roll entre Ben Simmons et Joel Embiid. Il veut également que le All-Star australien soit plus agressif vers le cercle et s’autorise à prendre des tirs plus tôt dans les possessions, tandis que les tirs en fin de possession devront quant à eux atterrir au poste bas pour Joel Embiid.

« Ben doit lui simplement arrêter de trop réfléchir. Ne pas s’inquiéter de son tir, mais simplement prendre le ballon, prendre de la vitesse et ne pas s’arrêter avant d’être arrivé au cercle. On doit le mettre en situation où il peut faire ses passes à l’instinct. Il ne peut pas le faire s’il pense constamment aux autres aspects de son jeu. Comme je lui ai dit, Jimmy Butler a dominé les derniers playoffs sans shooter à 3-points. »

Quant à Joel Embiid, qu’il a trouvé « phénoménal » en début de saison, Doc Rivers en fait un candidat direct au titre de MVP de la Ligue, rien que ça. Mais sous conditions…

« J’ai dit à Joel qu’il devait faire son boulot chaque soir, en se disant qu’il est le meilleur joueur de la planète. Pour cela, il doit être plus constant, vouloir en faire plus et se donner vraiment à l’entraînement. »

Ayant sous contrat Joel Embiid jusqu’en 2023 et Ben Simmons jusqu’en 2025, les Sixers ont une fenêtre de tir sur les trois saisons à venir. Le temps presse déjà à Philly, mais l’effectif construit par Daryl Morey, semble taillé pour les luttes de fin de saison. Et pour redonner le sourire aux deux stars de la franchise.

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