Kyrie Irving, leader « cheap » ?

Annoncés favoris à l’Est après le départ de LeBron James à Los Angeles, les Celtics déçoivent. Actuellement 5e à l’Est (25 victoires – 17 défaites), le groupe de Brad Stevens enregistrait pourtant les renforts de Kyrie Irving et Gordon Hayward, blessés lors des derniers playoffs, et il était facile de voir ce groupe dense et talentueux prendre la relève du King.

Mais voilà, à la mi-saison, Boston tousse et alterne le très bon et le très moyen, avec des victoires marquées du sceau du collectif et des défaites étonnantes, avec des joueurs mal à l’aise dans leur rôle, dans une dynamique collective qui a changé.

Le leadership ? « C’est la prochaine évolution de ma carrière »

Outre les problèmes rencontrées par Terry Rozier, Jaylen Brown, Gordon Hayward ou Jayson Tatum, qui semblent les plus affectés par la nouvelle donne, c’est l’attitude de Kyrie Irving qui interroge ces derniers temps. Le meneur multiplie en effet les sorties dans la presse, en tentant visiblement d’imposer un leadership qui n’est pas naturel pour lui.

Il y a un mois, il expliquait au Boston Globe qu’il s’agissait en effet de son principal axe de travail durant cette campagne.

« C’est un boulot de tous les jours. C’est la prochaine évolution de ma carrière, en apprenant ce que ça veut dire pour moi, et quel genre de leader je veux être. J’ai contacté quelques personnes, posé quelques questions, pour apprendre à gérer en étant dans un groupe comme celui-ci. »

Formidable talent offensif, Kyrie Irving n’avait jusqu’à présent pas vraiment à se soucier de ce genre de choses.

« Mais pour moi, à ce point de ma carrière, il ne s’agit pas nécessairement de mes qualités et de mon talent, mais plus de la façon dont je les transmets chaque jour au groupe, et comment je les utilise. C’est le plus gros défi pour moi, d’être patient et d’apprendre de mes coéquipiers. »

Un mois après ces déclarations, où il expliquait aussi qu’il était « facile d’aller marquer 27 points quand rien d’autre ne compte et qu’on ne s’intéresse qu’à soi » mais qu’il voulait désormais « se soucier du groupe dans son ensemble », Kyrie Irving envoie pourtant des signaux contradictoires, et ses multiples sorties dans la presse interrogent sur sa notion de leadership.

Un talent offensif d’exception, un leader qui se cherche…

Il faut dire qu’à Cleveland, Kyrie Irving n’a jamais assumé ce rôle. Trop jeune et pas armé pour le faire durant ses trois premières saisons dans l’Ohio, il a ensuite vu LeBron James prendre le commandement des opérations, à partir de 2014. Mais s’il a décidé de quitter les Cavs, c’est justement pour sortir de l’ombre du King et prendre la tête de son équipe. C’est également ce que confiait Danny Ainge, le GM de Boston assurant que « Uncle Drew » veut désormais assumer le leadership.

« Je pense qu’il se sent plus à l’aise dans sa vie et dans la franchise où il se trouve », déclarait ainsi le dirigeant. « Je pense qu’il est impatient d’être un leader, et pas seulement de mener l’équipe au scoring ou d’être le joueur le plus efficace de l’effectif. Je crois qu’il veut vraiment maintenir un haut degré d’exigence pour les gars. »

Reste qu’on ne s’improvise pas leader en quelques semaines, et surtout qu’on n’impose pas ce statut à travers la presse. À Cleveland, Kyrie Irving pouvait se contenter d’apporter son peps offensif aux côtés de LeBron James, sans réellement s’investir dans le groupe, au point de ne pas parler à ses coéquipiers pendant plusieurs jours durant les playoffs. À Boston, son rôle est bien différent et il semble encore en train de l’apprendre. En espérant que la leçon ne prenne pas trop longtemps…