À Dallas, DeAndre Jordan dévoile d’autres facettes de son jeu

On s’est d’abord demandé pourquoi Luke Walton avait effectué un tel changement. Dans le Lakers-Mavs de cette nuit, les locaux mènent encore d’une poignée de points, à 50 secondes du terme, quand leur coach décide de remplacer JaVale McGee par Josh Hart alors que DeAndre Jordan est encore sur le parquet. Sur la possession suivante, après des « switchs », Dallas profite ainsi de cet avantage de taille pour servir le pivot dessous et les Lakers sont contraints à la faute. Un mal pour un bien ? Un « hack-a-DeAndre » qui ne dit pas son nom ?

Possible. Seulement, Luke Walton et les Lakers ignorent peut-être qu’on ne parle plus tout à fait du même DeAndre Jordan. Malgré le contexte de cette fin de match serrée, le pivot se présente sur la ligne et rentre ses deux lancers (seules tentatives du match), impeccablement. Si la victoire finale échappe à son équipe, cette double réussite vient confirmer l’impensable mue du pivot… en shooteur correct de lancers depuis le début de la saison.

De son horrible 45% en carrière, il pointe, après 8 matchs, à un étonnant 82% de réussite (28/34 au total) ! Même si cette tendance demande à être confirmée sur la durée, elle illustre des progrès radicaux pour un joueur qui n’a jamais terminé une saison à 60% de réussite. « Lorsque les défenseurs l’attrapent et font faute sur lui, il rentre ses lancers », peut se féliciter son coach Rick Carlisle. « Son jeu est très bon d’une manière générale. Il y a beaucoup de points positifs. »

Un meilleur shooteur et passeur

Ce dernier, a priori, ne devrait donc pas avoir besoin de se passer du pivot lors des fins de match serrées, comme Doc Rivers était contraint de le faire aux Clippers. Mais les progrès du géant ne se limitent pas seulement aux lancers.

Toujours une force dominante au rebond (3e dans ce secteur avec 14.9 prises par match, derrière Andre Drummond et Hassan Whiteside), cette machine à double-double est sur les bases de sa meilleure saison au « scoring ». Dennis Smith Jr. et Luka Doncic ont repris pour eux ce qui fonctionnait avec Chris Paul, à savoir le servir sur des passes lobées.

« L’une des raisons pour laquelle on le convoitait, c’était sa force au rebond », commence par dire Rick Carlisle. « Cela fait cinq ou six ans qu’il est le n°1 dans ce secteur. » Puis le coach ajoute : « On a travaille à le mettre dans des situations où il peut poser des problèmes aux équipes adverses. Il fait du bon boulot en coupant vers le cercle, quelques post-ups aussi, et quand il obtient le rebond offensif, il termine. »

Avant la saison, le technicien des Mavs avait justement annoncé vouloir placer sa recrue estivale au cœur des systèmes de l’équipe. Si bien qu’une autre stat fait aujourd’hui « tilt » : sa moyenne à la passe. Là encore, c’est jusqu’ici la plus élevée en carrière (il a récemment battu son record sur un match avec 9 passes).

Si cette nuit son compteur à « assists » est resté vierge (avec 6 balles perdues !), le pivot a plus d’une fois depuis le début de la saison affiché des qualités étonnantes dans ce domaine. Utilisé poste haut, il se montre capable de trouver les autres qui coupent en « backdoor » sur des passes à terre. Ce que l’on voyait rarement lorsqu’il jouait aux Clippers.

« Mon jeu est le même », modère pourtant l’intéressé. « Même si j’ai 30 ans – j’imagine que c’est beaucoup en années basket – je suis toujours en bonne santé. Je suis chanceux d’être en mesure de jouer. Je me sens bien. Je compte jouer ainsi pendant encore quelques temps. »

Avec les Mavs ou ailleurs, car on rappelle que le pivot n’a signé que pour un an.

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.