En novembre, nous vous parlions du fait que Rudy Gobert était leader dans la catégorie des « screen assists », ces écrans qui mènent à un panier. Désormais, le pivot français est tombé à la deuxième place (5.9), distancé par Marcin Gortat (6.7) mais le Jazz est en tête de l’efficacité dans les tirs en sortie d’écran. En effet, Utah et Golden State trônent à la première place de la NBA avec 1.07 point inscrit par possession dans ces situations, alors que la moyenne est de 0.95.
La différence, c’est que Golden State marque encore plus après des écrans (16.8) que le Jazz (14). Il faut dire que le jeu des Warriors repose sur un mouvement constant et des écrans multiples et souvent simultanés.
Sans créateur génial, les écrans sont encore plus précieux
À Utah, c’est assez différent. La troupe de Quin Snyder a un jeu plutôt « old school » avec un rythme très lent et des extérieurs qui tournent la plupart du temps autour des intérieurs pour trouver de l’espace. Dans cette configuration, le travail de Rudy Gobert, Derrick Favors et des autres intérieurs est primordial. D’ailleurs, le coach de l’équipe expliquait qu’il était crucial de faire comprendre au pivot tricolore « combien les écrans sont importants dans notre efficacité en attaque ».
Comme les Blazers par exemple, le Jazz utilise des « flare screens » assez basiques.
Dans ces situations, généralement pour Gordon Hayward ou Joe Ingles, le shooteur s’écarte du ballon avec l’aide d’un écran (le « flare screen ») de son intérieur afin de trouver de l’espace de loin. Servi, il peut alors normalement shooter.
Mais ce qui est vraiment très intéressant avec Utah, c’est qu’ils ont toute une panoplie de fausses pistes sur les « flare screens » afin de tromper la défense. En effet, Rudy Gobert (en général) pose un premier écran pour que le shooteur s’écarte mais ce dernier va en fait poser un écran pour libérer un de ses camarades de l’autre côté du terrain. Rudy Gobert est ensuite là pour protéger ce deuxième shooteur en posant un deuxième écran.
Utah fait ainsi un gros travail pour brouiller les pistes sur les écrans, demandant souvent à ses intérieurs de travailler sur deux phases consécutives afin de piéger la défense adverse.
Voire même dans un petit périmètre.
L’essentiel, pour le Jazz, est d’offrir de l’espace à ses shooteurs. En NBA, à l’heure actuelle, beaucoup d’équipes s’appuient sur un joueur dominant sur le pick-and-roll (James Harden, LeBron James, John Wall, Chris Paul…) afin de trouver de bons tirs extérieurs. À Salt Lake City, il n’y a pas ce joueur et les écrans sont donc encore plus précieux.