Interview Salah Mejri : « Il n’y a pas de secret, je veux jouer plus »

Performant à chaque fois que Rick Carlisle fait appel à ses services, Salah Mejri espère franchir un palier pour sa deuxième saison en NBA. Doublure de Zaza Pachulia l’année dernière, et d’Andrew Bogut cette année, le pivot tunisien doit également faire face à la concurrence de Dwight Powell, décalé par séquence au poste 5. Confiant et travailleur, le premier joueur tunisien à fouler les parquets NBA se tient prêt dans un effectif décimé par les blessures.

Vous êtes venus à Oakland sans six joueurs majeurs, qu’est-ce que vous retenez de ce match ?

C’était difficile mais c’est une bonne opportunité pour les joueurs qui ont d’habitude peu de temps de jeu d’engranger de l’expérience face à une grande équipe. On a très bien joué en deuxième mi-temps. On a beaucoup de blessés, le coach a tiré sur les organismes et je comprends sa décision de mettre au repos certains joueurs pour leur permettre d’être frais pour les prochains matchs. Et puis jouer ici en « back-to-back », c’est de toute façon vraiment très compliqué.

Est-ce que vous pensez que cette opportunité va vous aider à être tous plus performants en sortie de banc une fois que vous aurez récupéré tous vos blessés ?

Oui, c’est certain. On a eu le même problème l’année dernière mais ça a vraiment aidé les jeunes à se sentir à l’aise plus tard dans la saison. Et puis avec un joueur de 38 ans dans l’effectif, nous savons qu’il ne peut pas jouer quatre ou cinq matchs par semaine, et nous devons nous tenir prêts.

C’est votre deuxième saison en NBA, est-ce que vous vous sentez plus à l’aise dans le jeu, au sein de l’équipe et même dans votre relation avec le coach ? Quels sont vos objectifs pour cette année ?

J’essaie de me concentrer sur mon travail. Peu importe la décision du coach, je dois la respecter. Je peux seulement travailler dur tous les jours pour essayer de gagner du temps jeu. À chaque fois que je suis sur le terrain, je fais du bon boulot et on verra comment ça évolue. C’est ma deuxième année ici, il n’y a pas de secret : je veux jouer plus mais on a aussi de très bons joueurs à mon poste. La saison est encore longue. Il nous reste 74 matchs, les blessures nous montrent que tout est possible et le staff aura besoin de tout le monde.

L’année dernière, vous jouiez avec Zaza Pachulia qui évolue désormais à Golden State, Andrew Bogut a lui pris le chemin inverse. Est-ce que vous pouvez comparer ces deux vétérans et nous expliquer comment il vous aide à progresser ?

C’est toujours intéressant de jouer avec des joueurs d’expérience. Zaza m’a beaucoup aidé l’année dernière pendant ma saison rookie, et Bogut est petit à petit en train de prendre ce rôle pour moi cette année. Ils ont tous les deux un style similaire. Ce sont de très bons passeurs. Bogut est un peu plus grand et athlétique, ça lui permet de mieux protéger le cercle. Ce n’est pas le point fort de Zaza mais il a d’autres qualités. Je pense qu’on a tendance à les sous-estimer, ce sont deux très bons joueurs.

Pour terminer, il est difficile de ne pas aborder les résultats de l’élection présidentielle tant Mark Cuban, propriétaire des Mavs, a publiquement répudié Donald Trump. En tant que tunisien, en tant que musulman, comment avez-vous vécu cette victoire ?

Il est toujours compliqué de répondre à des questions qui touchent à la politique mais je partage le sentiment d’une grande partie des Américains. Je suis choqué, après je ne peux malheureusement rien y faire. Je n’ai pas le droit de voter ici. Maintenant, c’est son pays, on verra ce qu’il va faire.

Comment est-ce que l’équipe a réagi ?

Tout le monde sait que notre président, Mark Cuban, n’aime pas Donald Trump. On en a forcément parlé. Après le match hier, tout le monde était surpris. On était choqué… Ça me fait de la peine que cet homme-là, et je ne parle pas des Républicains mais seulement de lui, devienne le président du pays le plus puissant au monde. J’espère de tout cœur que ce ne sera pas aussi mauvais qu’on ne le pense.

Propos recueillis à Oakland