Reprise de la NBA : quelle saison pour les 11 Français ?

Notre contingent tricolore s’est encore élargi en NBA. Avec les arrivées de Nando de Colo et d’Evan Fournier, la France dispose désormais de 11 représentants dans la Grande Ligue.

Un nombre qui fait la fierté de la nation mais qui ne doit pas cacher non plus une vraie hiérarchie dans leurs clubs respectifs. Comprenez que certains n’auront jamais plus qu’un rôle de faire-valoir quand d’autres détiennent quasiment les clés de la boutique.

En ce jour de reprise officielle de la saison, Basket USA vous éclaire sur les enjeux de l’exercice à venir pour chacun de nos Français exilés. Entre parenthèses, ce sont les statistiques de la saison passée qui sont mentionnées, sauf pour les rookies Fournier et De Colo pour qui on a donné la ligne de présaison.

1- Tony Parker (18 points, 8 passes, 3 rebonds en 32 minutes)

Il est le patron des Spurs. Son coach lui en avait fait baver dès sa saison rookie, et une douzaine de saison plus tard, TP ne peut que l’en remercier. Il a monté quatre à quatre les échelons pour devenir le taulier ultime de la maison désormais connu comme San An-tony-o. Avec de superbes stats et un jeu de rêve durant l’incroyable série de 20 matchs remportés consécutivement, Parker n’a cependant pas pu arrêter la furia du Thunder en finale de conférence. Le défi majeur de la bande de vieux briscards texans sera d’être fin prêt pour avril prochain, et le début des playoffs. Entre temps, Parker risque fort de refaire son apparition au match des Etoiles…

2- Nicolas Batum (14 points, 5 rebonds, 1 passe, 1 contre, 1 interception en 30 minutes)

C’est l’année de l’explosion pour Batum. Il voulait que sa franchise de toujours lui prouve son réel attachement après avoir refusé de le prolonger l’été précédent. Au final, avec son compte en banque bien replet (46 millions sur 4 ans), et sa nouvelle maison adossée à la colline, Batman va pouvoir repartir tout schuss avec ses Blazers. Il est désormais le lieutenant officiel de LaMarcus Aldridge et Portland attend beaucoup du Normand. Tous les feux sont au vert pour Batum !

3- Joakim Noah (10 points, 10 rebonds, 3 passes, 1 contre en 30 minutes)

L’Arlésienne de l’été dernier avec les Bleus, Joakim Noah est revenu fort avec les Bulls en présaison (10 points, 10 rebonds). Son traitement aux algues a semble-t-il porté ses fruits (de mer, évidemment) et Jooks sera encore un pion majeur des Bulls. Mais que va devenir Chi-Town sans son meneur Derrick Rose ? Et plus particulièrement, le rendement de Noah ne va-t-il pas pâtir de cette absence de marque ? L’incertitude plane sur l’Illinois mais Joakim a une belle carte à jouer pour peu qu’il augmente son investissement offensif. A l’instar de Roy Hibbert l’an passé, pourquoi ne pas rêver à une sélection All Star à l’Est ?

4- Rodrigue Beaubois (9 points, 3 rebonds, 3 passes en 21 minutes)

Avec Roddy, le talent n’est pas en question. L’ancien prodige choletais en a plein les mains ; mais plus les années passent et plus son physique fluet pose débat. Encore arrêté en présaison après une réception hasardeuse sur sa cheville gauche, Beaubois a dû batailler pour revenir au jeu. Mais comme dit aussi le dicton, le malheur des uns fait le bonheur des autres ; et pour Rodrigue, le départ avec pertes et fracas de Delonte West pourrait être un cadeau maousse costaud. Dans une équipe de Dallas qui navigue à vue, à Roddy de saisir le gouvernail et de se garantir la part du lion l’été venu. Son contrat expire et il serait temps pour l’arrière guadeloupéen de prouver sa valeur.

5- Kévin Séraphin (8 points, 5 rebonds, 1 contre en 19 minutes)

Mister K entre déjà dans sa troisième saison NBA. A seulement 22 ans, et malgré les présences de Nene Hilario et Emeka Okafor, le Guyanais de naissance a un boulevard devant lui à D.C pour réussir une saison de mammouth. Après sa fin de saison en boulet de canon (15 points et 7 rebonds de moyenne sur le mois d’avril), Séraphin doit poursuivre sur cette lancée. Les Wizards se sont réorganisés durant l’intersaison et Kévin fait partie des meubles : comme Beaubois, son compère à Cholet, il est temps de sortir tout l’attirail et de se faire une place définitive en NBA.

6- Boris Diaw (5 points, 4 rebonds, 2 passes en 20 minutes)

Déçu à juste titre de faire partie d’une des pires équipes de l’histoire de la ligue l’an passé, Boris Diaw est passé à décevant au sein d’une des meilleures. Très franchement, son transfert aux Spurs sonnait comme une renaissance pour Babac mais dans les faits, Diaw est resté le même joueur surdoué mais trop timide en attaque. On ne compte plus les cris de désespoir : « Shoote Boris », « Joue le » devant nos écrans ou durant la dernière série face au Thunder. Espérons que cette saison soit celle d’un accomplissement individuel plus poussé pour Boris. Car dans le fond, le collectif des Spurs aurait bien besoin de la version « 3D » du Capitaine des Bleus.

7- Ian Mahinmi (6 points, 5 rebonds en 18 minutes)

Pour sa troisième étape dans son tour des franchises NBA, Ian Mahinmi pourrait bien avoir trouvé son « Home Sweet Home ». Au pays des Hoosiers et de Shawn Kemp Larry Bird, le pivot français a réalisé une superbe présaison en relais de Roy Hibbert, le All Star et titulaire du poste 5 aux Pacers. Dans une équipe qui voit sa cote monter en flèche à l’Est, Mahinmi a signé un contrat de 16 millions sur 4 ans et il compte bien se montrer redevable de l’investissement. Son punch et son jeu offensif en constante amélioration en sortie de banc seront un atout pour coach Vogel dans la lutte pour les premières places avec Miami et Boston.

8- Nando De Colo (4 points, 4 passes, 2 rebonds en 18 minutes)

Si son surnom de « Mini Manu » semble assez lourd à porter pour le moment, il prouve au moins une chose : Nando De Colo est bien rentré dans son expérience NBA. Bien accueilli au sein des Spurs, le combo venu du Nord de la France a déjà réussi un panier de la victoire et continue d’impressionner ses coéquipiers ; et pas les premiers venus (Duncan, Ginobili). Selon les dires de son compatriote Parker, « Popovich croit en lui » et Nando a donc devant lui une belle saison à accomplir. Il aura ses chances de briller.

9- Ronny Turiaf (4 points, 5 rebonds en 17 minutes)

Le dernier français en date à enfiler une bague de champion NBA, Ronny Turiaf revient à ses premières amours : Los Angeles. Mais cette fois-ci, il s’agit des petits frères des Clippers qui ont depuis bien grandi. En doublure de DeAndre Jordan et Blake Griffin, Turiaf apportera sa défense et sa rugosité. Mais avec Lamar Odom voire Ryan Hollins, jouera-t-il vraiment ? Son arsenal offensif s’appauvrit d’année en année et pourtant sa côte ne fléchit pas d’un iota car Ronny fait encore partie d’un candidat déclaré au titre.

10- Evan Fournier (5 points, 1 rebond, 1 passe en 17 minutes)

Son « rêve américain » se réalise. A 20 ans (depuis hier), frais comme jamais, Evan Fournier s’attaque à son nouveau défi : s’imposer dans une équipe NBA. Ce compétiteur né va avoir du pain sur la planche mais ses débuts en présaison et les commentaires glanés ici et là semblent prouver que le débutant du Val de Marne commande de plus en plus d’affection de la part de George Karl et son staff. De là à gagner un temps de jeu fiable, rien n’est encore sûr.

11- Johan Petro (4 points, 4 rebonds en 16 minutes)

Débarqué à Atlanta avant le déménagement de l’été entre New Jersey et Brooklyn, Petro est dans une situation trouble en Géorgie. Il n’a pas été désiré, et donc, pour la première fois de sa carrière NBA, il va devoir cravacher pour s’imposer. Dans le cas contraire, il serait bien possible qu’il serve à nouveau de monnaie d’échange pour un transfert… à moins qu’il soit carrément amnistié. Vous l’aurez compris, on a arrêté d’y croire !

Sur le carreau : Mike Piétrus (7 points, 3 rebonds, 1 passe en 22 minutes)

Air France est toujours au chômage technique. Prêt à partir en Chine s’il le faut, le cadet des Piétrus pourrait surtout rendre de bons services en défense pour un candidat au titre… ou en tout cas pour un candidat aux playoffs. Affaire à suivre puisqu’il se dit, dans L’Equipe, en contact avec quelques équipes, avec priorité à un candidat aux playoffs.