Le message de Noël des Lakers

Pau Gasol a de la mémoire. Il n’a pas oublié les critiquesà son encontre après la défaite en finale NBA au printemps dernier: trop soft, pas assez agressif. L’Espagnol a de la fierté, et plutôt bien placée. Jeudi pour LE match au sommet de la première partie de saison, c’est lui qui a joué les Père Noël de LA en offrant un succès de prestige. Les Lakers ont envoyé un message à toute la ligue.

Le poing sur le coeur en disait long. Le Catalan avait la hargne, la rage de vaincre jeudi. Si c’est bien Kobe (27 pts) qui a tenu la barraque pendant trois quart-temps, c’est lui, l’ex-Grizzlie en quête de la reconnaissance que mérite son talent unique, qui a été le facteur X du premier affrontement entre les finalistes de la saison passée depuis le Game 6 à sens unique de juin dernier. L’intérieur de Barcelone a scoré 7 de ses 20 points dans les trois dernières minutes, dont un « and one » qui a embrasé un Staples Center en tenue de gala. C’est aussi Gasol qui a réussi le contre décisif sur Ray Allen quand les Celtics pouvaient encore revenir.

A 3,57 minutes du terme, Kevin Garnett (22 pts, 11/14) avait pourtant placé Boston devant (81-79) avant que l’ouragan Gasol ne passe sur un Trèfle fané en fin de match. Un 13-2 pour terminer la rencontre et les Lakers mettaient fin à la série de 19 victoires de rang des champions en titre, où Paul Pierce, bourreau des Lakers il y a sept mois, est resté muet dans le dernier quart-temps. Si Boston conserve le meilleur bilan de la ligue avec 27 succès pour 3 défaites, les Lakers (24-5) se posent plus que jamais comme candidat numéro un au sacre. Blessé lors des derniers playoffs, Andrew Bynum (9 pts, 7 rbds) est bien le fameux plus attendu par Phil Jackson, qui s’est aussi découvert un joker de choix en la personne de Trevor Ariza.

Maître Phil est d’ailleurs l’autre héros de la soirée. Avec cette victoire, il devient le coach le plus rapide de l’histoire à atteindre la barre des 1000 victoires en carrière. Le gourou zen a eu besoin de 1423 matches, contre 1434 à Pat Riley, l’autre entraîneur à avoir apporté trois titres à LA. On attend le match retour à Boston avec impatience. Car vraiment, quand il est joué comme jeudi, « we love this game ».