Entre Keldon Johnson et Jeremy Sochan, une relation fraternelle

Dans la saison morose des Spurs, avant-derniers de la conférence Est (14-34), rares sont les motifs de satisfaction, mais il en existe tout de même quelques uns. À commencer par l’entente au beau fixe entre Keldon Johnson et Jeremy Sochan, les deux ailiers titulaires de la franchise texane, appelés à représenter l’avenir de celle-ci.

Depuis l’arrivée en NBA de Sochan, en juin dernier, Johnson et lui ne se lâchent plus en dehors des parquets. Énergiques, extravertis et surtout blagueurs, ils ont très vite noué une belle complicité et une belle amitié, ce qui est fondamental dans cette ligue si particulière.

« Ils discutent tous les deux sans arrêt », livre à ce propos Josh Richardson, l’un des vétérans du groupe de San Antonio. « Ils adorent plaisanter, ils ont le même sens de l’humour », renchérit quant à lui Zach Collins, autre joueur d’expérience.

Pas de cadeau pour le rookie

La raison d’une telle connexion entre eux ? « C’est quelqu’un d’authentique. Il est juste lui-même et énergique. Quand quelque chose se passe, il va en parler et communiquer à ce sujet. Il peut être vulnérable, mais il apporte également toute cette énergie », juge le 9e choix de la dernière Draft.

Sans doute que Keldon Johnson se reconnaît aussi en Jeremy Sochan, arrivé comme lui en NBA à 19 ans. « Certaines des choses qu’il fait me font repenser à l’époque où j’étais rookie, c’est comme un air de déjà-vu », confirme-t-il d’ailleurs.

Pour autant, Johnson n’est pas du genre à se comporter comme l’aîné qui a déjà tout vu et tout expérimenté avec le jeune Sochan.

« Je ne parlerais pas de relation grand frère – petit frère. Je suis juste son frère, quelqu’un sur qui il peut compter, présent pour lui en permanence, dès qu’il a besoin de moi », précise-t-il justement.

Malgré tout, ne comptez pas sur Keldon Johnson pour faire preuve de clémence ou d’indulgence vis-à-vis de son coéquipier…

« Je ne suis pas là pour le dorloter, car je veux voir Jeremy devenir le meilleur basketteur possible. Je vais donc être dur avec lui et je vais être son plus grand critique », assure-t-il ainsi, concernant Jeremy Sochan, puis d’ajouter. « Il va devenir un joueur incroyable. Il a tout ce qu’il faut pour y arriver : attitude, faim, passion pour le jeu… Je suis fier de ses progrès, il prend son temps et il bosse, donc je suis persuadé qu’il aura un futur brillant. »

Cette relation ravit Gregg Popovich

La relation entre les deux hommes est tellement fusionnelle (et basée sur les plaisanteries) que les chargés de communication des Spurs doivent carrément s’arranger pour éviter qu’ils ne se retrouvent à proximité l’un de l’autre, en interview. Et qu’ils ne les sabotent du même coup…

Mais sur le parquet, la cohésion entre Keldon Johnson et Jeremy Sochan saute également aux yeux, même si les résultats collectifs de San Antonio laissent à désirer. Tout ceci s’étant construit grâce à toutes les activités qu’ont partagé les deux ailiers (cinéma, restaurant, équitation et prochainement chasse ou pêche).

« Il compte beaucoup pour moi, j’ai tellement appris de lui, à la fois sur les parquets mais aussi en dehors », confie par exemple le rookie américano-polonais. « On traîne toujours ensemble et cela m’a aidé à m’imprégner de cette culture, cette organisation, de la vie en NBA. On plaisante, mais il y a également des moments où l’on parle sérieusement. »

Déjà très solide, leur relation ne cesse donc de se renforcer, alors que Gregg Popovich apprécie de voir Keldon Johnson progresser en matière de leadership.

« Il passe à l’étape suivante [du processus] », estime ainsi le coach des Spurs. « Il est encore très jeune. À ce stade, nous sommes bien plus préoccupés par son développement personnel, son bagage de compétences et son apprentissage en tant que joueur, donc nous ne nous attendons pas à ce qu’il [devienne un leader comme David Robinson]. Mais il est sur la bonne voie. »

Contagieuse, la bonne humeur permanente de Keldon Johnson et Jeremy Sochan déteint sur l’ensemble de leurs coéquipiers. De quoi garder un minimum le sourire, même dans cette saison placée sous le signe de la reconstruction (pour ne pas dire du tanking…).