Russell Westbrook, le « MVP oublié »

Depuis le 1er janvier, c’est un tout autre Russell Westbrook qui traverse les terrains, et c’est tout Houston qui en profite. L’ancien meneur du Thunder a délaissé le shoot à 3-points pour se concentrer sur ce qu’il fait de mieux : agresser les défenses. Cette nuit, il colle 41 points aux Celtics, et il le fait avec efficacité : 16 sur 27 aux tirs.

Il termine d’ailleurs le mois de février avec 33.4 points de moyenne à 55% aux tirs. Des stats dignes d’un Shaquille O’Neal ou d’un Giannis Antetokounmpo, sauf que Russell Westbrook leur rend 20 à 25 cm, et qu’il lui faut de grosses qualités athlétiques pour s’approcher du cercle.

« On était très attentifs à James Harden, et on a oublié qu’il y avait un autre MVP de l’autre côté » avoue Jaylen Brown. « Il s’est affirmé tôt dans le match, et il a dominé la rencontre. »

Le Westbrook 2020 n’en fait plus trop. Il ne cherche plus le triple-double en délaissant son joueur pour se jeter sur le moindre rebond. Il ne cherche plus non plus à se prendre pour Stephen Curry. Cette nuit, il n’a pris que deux tirs à 3-points. Même s’il perd encore six ballons, il ne pénalise plus son équipe par sa suractivité, ses prises de risque et ses choix hors système. Cette nuit, il complète sa partition de 8 rebonds, 5 passes ou encore 3 interceptions. « En ce moment, je pense que j’avance dans la bonne direction » résume-t-il sur ESPN. « Je dois juste rester concentré sur ce que je fais, sur mon boulot et continuer de faire ce que je fais depuis que je suis en NBA. »

« On peut avoir la confiance, mais pas les qualités. Il a les deux et c’est ce qui le rend si spécial »

Pour son pote James Harden, c’est une aubaine. Il a moins de pression sur les épaules, et lorsqu’il passe au travers comme cette nuit, Russell Westbrook est là. « Il est plus confiant dans ce qu’il fait, et il est capable de créer pour lui-même et nous. C’est sa première année aux Rockets, et il fallait du temps, mais il y est définitivement arrivé. On peut avoir la confiance, mais pas les qualités. Il a les deux et c’est ce qui le rend si spécial. »

À l’instar de James Harden, Jeff Green a aussi joué avec Russell Westbrook au Thunder, et il apprécie de le voir pleinement libéré dans son jeu, au sein de ces « Pocket Rockets » qui lui offrent le maximum d’espace pour s’exprimer. « S’il y a quelque chose dans lequel il excelle, c’est attaquer le cercle. Quand vous écartez le jeu et que vous sortez les défenseurs de l’axe, vous lui permettez d’aller dans la raquette quand il le souhaite. Il faut féliciter Mike D’Antoni et le staff pour leur manière d’orchestrer les choses. Ça tire le meilleur de ce qu’il sait faire. »

Du côté de Mike D’Antoni, on préfère répondre aux questions sur l’apport du meneur par l’ironie : « Vous savez qu’il a été MVP une année, non ? Eh bien, c’est ce qu’il nous apporte. »

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.