Brad Stevens a puni ses titulaires pour leur manque de dureté

Il reste 9 minutes à jouer dans ce Celtics-Jazz et les locaux sont dans les choux. Son équipe menée de 18 points (65-83), Brad Stevens décide d’opérer un changement pour le moins spectaculaire : exit Al Horford, Gordon Hayward et Jaylen Brown ; bonjour Brad Wanamaker, Guerschon Yabusele et Daniel Theis. Ces trois hommes rejoignent sur le parquet Semi Ojeleye et Kyrie Irving, seul titulaire rescapé.

Aveu de faiblesse pour le coach qui, en vidant ainsi le bout de son banc, accepte d’entrer dans un long « garbage time » ? Pas vraiment. Plus qu’une tentative, finalement manquée, de coup de poker, à la manière d’un Gregg Popovich, le coach des Celtics entendait surtout faire passer un message à ses titulaires et à leurs remplaçants habituels. « Le jeu impose de la dureté », tonne Brad Stevens après cette déroute. Il ajoute, sur le même ton : « Notre état d’esprit doit être plus dur qu’il ne l’est actuellement. »

Ce n’est pas la première fois cette saison que Brad Stevens s’agace avec ses joueurs. Son équipe a beau rester la meilleure défense du pays, elle ne décolle toujours pas au classement (9v-7d). Et cette sortie de route face au Jazz fait déjà oublier la victoire référence face au n°1 de leur conférence, Toronto, obtenue un jour plus tôt. Ce facteur « back-to-back » a sans doute eu un impact chez les Celtics. Sur cette fameuse dureté mais aussi les pourcentages d’adresse de l’équipe, calamiteux cette nuit, y compris aux lancers-francs.

Trop de pression sur les plus jeunes ?

Hormis un Kyrie Irving dans ses standards, les autres cadres de l’équipe n’ont tout simplement pas été capables de rentrer un tir, notamment derrière l’arc. On rappelle qu’avec ses cinq tirs primés convertis, Donovan Mitchell en a rentré autant que toute la maison verte !

« On doit être capable de passer à autre chose », juge Gordon Hayward, auteur de 7 points cette nuit. « Il y a des moments comme ça où on obtient de bons tirs et on les rate. Ces échecs jouent sur le moral. Mais on doit être plus fort que ça, de sorte que quand les shoots ne rentrent pas, on doit faire le travail de l’autre côté du terrain. Comme le dit Brad, on doit être plus durs. »

Kyrie Irving, dont les 4e et 5e faute au milieu du troisième quart-temps ont aussi été un tournant face au Jazz, pointe également du doigt une mauvaise sélection de tirs. Pour le All-Star, l’explication est simple : certains joueurs veulent s’affirmer et montrer leur talent, et notamment les plus jeunes d’entre eux.

« On ne s’attendait pas à ce qu’ils en fassent autant l’année dernière », rappelle-t-il, en pensant sans citer les Terry Rozier, Jaylen Brown ou Jayson Tatum, « et je pense que la pression que nous leur avons imposée, d’être performant tous les soirs, est une chose à laquelle ils doivent s’habituer, de même que de faire partie d’une grande équipe comme celle-ci. »

À lui et les autres vétérans de l’équipe, Al Horford et Marcus Morris, de montrer l’exemple. Et à Brad Stevens de faire avancer ce navire pétri de talents, mais qui a bien du mal à les faire fonctionner ensemble.