Les regrets des Sixers

Philadelphie continue son apprentissage à la dure. Les Sixers se sont inclinés 105-104 la nuit dernière à domicile sur un tir lointain d’Eric Gordon à la sirène. Une défaite des plus frustrantes pour Philly qui a dominé la majorité de la rencontre et menait encore de sept points à 100 secondes de la fin de la rencontre. 

Un poil de précipitation

Intéressants offensivement avec un jeu varié et trois joueurs à plus de 20 points (J.J. Reddick, Joel Embiid et Robert Covington), les 76ers n’ont pas forcément mal joué le coup dans les trois dernières minutes. Ils ont essayé de construire mais ils perdent deux ballons par précipitation, et les deux tirs lointains manqués de J.J. Redick pris à la sirène de la fin de la possession n’ont pas fait mouche.

« Je n’ai pas de regrets », a assuré Brett Brown en conférence de presse. « Mais on a laissé cette victoire nous échapper. C’est en partie par malchance. Je n’ai aucun problème avec les actions que nous avons menées. Peut-être que pouvons simplement mieux les exécuter. La réalisation de nos actions en fin de match était décevante. »

Par « fin de match », Brett Brown évoque sans doute la dernière minute. Les Rockets continuent de grignoter leur retard, et forcément la pression est devenue plus grande. Qu’a-t-on vu côté Sixers ? Essentiellement, du jeu en isolation comme on en voit partout ou presque dans ce genre de configuration. Ben Simmons à la manoeuvre a provoqué la défense, toujours en partant sur sa main gauche, mais c’était bien trop prévisible. 

Résultat : James Harden s’est montré décisif en contrant la tentative casse-croute de Jarred Bayless à sept secondes de la fin, bien aidé par la mise en place encore une fois très brouillonne des locaux. L’entraîneur de la franchise de Pennsylvanie l’a d’ailleurs concédé, « il faut féliciter Houston » pour leur défense en fin de rencontre.

Trouver Joel Embiid en fin de match

Cette fin de match, qui peut servir de leçon, a aussi mis en lumière les difficultés des Sixers à trouver Joel Embiid dans le money time. Certes, Clint Capela joue bien le coup en le repoussant au large, et en passant devant lui sur les lignes de passes, mais le Camerounais n’a pas été vraiment recherché au poste bas. Il n’a pas pu jouer ni de pick-and-roll, ni de pick-and-pop pour se montrer dangereux. On peut d’ailleurs lui reprocher de ne pas avoir cherché le jeu à deux avec Ben Simmons.

Déjà face à Boston, il avait regretté qu’on ne joue pas sur lui dans les moments importants, mais cette fois-ci, ses reproches sont plus généraux.

« Nous avons perdu le match nous-mêmes, il ne nous ont rien fait. C’est une expérience dont on va apprendre. Nous sommes jeunes mais ce n’est pas une excuse, on doit progresser », a clamé Joel Embiid après le match.

Gagner en expérience et en respect

Enfin, Philadelphie doit aussi gagner en respect vis-à-vis du corps arbitral. Faire en sorte que les coups de sifflet tournent en leur faveur comme les franchises habituées au succès savent le faire. Là encore, le « Process » prendra du temps.

Dans les dernières instants du match, Joel Embiid s’est ainsi vu siffler un contre illégal alors qu’il semblait valable, et ce malgré l’utilisation de la vidéo. Deux lancers-francs transformés en 2+1 pour un James Harden qui ne s’est pas fait prier pour remettre les Rockets à deux points. Quelques possessions plus tôt, un contact n’a pas été sifflé contre ce même Harden sur une pénétration de J.J. Redick. C’est litigieux et les arbitres ont donné l’avantage au défenseur. Le genre de petites décisions qui pèsent lorsqu’on se fait finalement terrasser au buzzer…

« C’est rare de voir un match où on ne tire que dix lancers-francs » regrettait Brett Brown. « Certaines choses étaient un peu dérangeantes. On va revoir le match et on va trouver la solution pour se mettre à l’abri avec 5, 6, 7 possessions pour terminer les matches. »

Le métier qui rentre donc pour les Sixers. En attendant que le succès vienne avec.