Gregg Popovich critique encore Donald Trump et sa « dangereuse » susceptibilité

Gregg Popovich a été l’un des plus sévères critiques de Donald Trump après son élection à la tête des Etats-Unis. Désormais investi, le 45e Président américain n’a pas rassuré le coach texan après son discours d’investiture à Washington et sa première journée à la tête du pays.

« Je veux rester stable émotionnellement, que quelqu’un dise quelque chose de positif ou de négatif sur moi », a ainsi déclaré l’entraîneur. « On ne peut pas laisser cela nous affecter. Il y a désormais quelqu’un dans le Bureau ovale qui devrait apprendre cette leçon ».

Gregg Popovich a ainsi passé près de la moitié de sa conférence de presse d’avant-match, à Cleveland, à parler de Donald Trump. Il faut dire que le premier jour du nouveau pensionnaire de la Maison-Blanche n’a pas été de tout repos.

En visite dans le quartier général de la CIA, il a ainsi surtout parlé du nombre de personnes présentes pour son investiture, accusant les médias de mentir sur la taille de la foule…

« Avec la CIA, au lieu d’honorer les 117 personnes derrière lui pendant qu’il parlait, il a parlé de la taille de l’affluence à son investiture. C’est inquiétant, vraiment inquiétant. Je serais rassuré si quelqu’un à son poste prouvait la maturité et le niveau psychologique et émotionnel de son âge. C’est dangereux et ça n’apporte rien de bon. J’espère qu’il fera du bon boulot mais il y a une différence entre respecter la fonction du Président et celui qui l’occupe. Il doit mériter ce respect. C’est dur de respecter quelqu’un alors que nous avons des enfants et que nous le voyons être misogyne, xénophobe, raciste et faire des blagues sur des personnes handicapées ».

« Nous ne pouvons juste rien croire de ce qu’il dit »

Le coach des Spurs s’est également dit inquiet par l’entourage de Donald Trump, qui justifie tous ses actes, quitte à se placer dans des situations ubuesques. Récemment, Kellyanne Conway (conseillère du Président) affirmait ainsi qu’il fallait juger le successeur de Barack Obama « sur ce qu’il avait dans le coeur et non sur ce qu’il disait ». Hier, Sean Spicer (porte-parole de la Maison-Blanche) a livré une première conférence de presse surréaliste où il affirmait, contre toute évidence, que la foule présente à l’investiture de Donald Trump était « la plus grande jamais vue ».

« Quand les médis rapportent ce qu’il dit, je ne vois pas pourquoi il peut être en colère », continue Gregg Popovich. « C’est incroyable de voir quelqu’un aussi susceptible. C’est évident, il s’agit toujours de lui. Peu importe ce qui le touche, du ‘Saturday Night Live’ à ‘Hamilton’ ou au fait qu’elle [Hillary Clinton] ait obtenu plus de trois millions de voix de plus. ‘Elles sont illégales’. Peu importe pourquoi, c’est un comportement. Et c’est dangereux. J’aimerais quelqu’un avec de la contenance, mais il a passé l’épreuve du collège électoral, qui fait partie du système, et j’espère qu’il va faire de bonnes choses ».

En attendant, Gregg Popovich soutient les citoyens inquiets, à l’image du million de femmes qui ont défilé à Washington.

« La marche était superbe. Le message était important et d’autres groupes que les femmes auraient pu marcher. Quelqu’un a demandé à la télévision : ‘Quel est le message ?’ Eh bien, il est évident. Nous avons le Président avec la plus faible cote de popularité à son arrivée au Bureau ovale. Une majorité de personnes, puisque Hillary Clinton a gagné le vote général, ne croit pas en lui. J’aimerais qu’il soit, ou qu’il ait la capacité, d’être assez mature pour englober tout le monde plutôt que de juste dire : ‘Je vais gouverner pour tout le monde’. Il pourrait parler à tous ceux à qui il a manqué de respect durant la campagne et leur redonner espoir. Mais là, nous en sommes à un point où nous ne pouvons juste rien croire de ce qu’il dit. C’est impossible ».