Finals 2005 : comment Larry Brown avait dégoûté ses joueurs

Imaginez qu’en pleine finale face aux Cavs, Steve Kerr négocie son départ au Thunder. Stephen Curry et ses coéquipiers l’auraient mauvaise, et pourtant c’est ce qui était arrivé aux Pistons en 2005. Champions en titre, les partenaires de Chauncey Billups s’apprêtent à affronter les Spurs en finale, mais leur coach, Larry Brown, a la tête ailleurs. Du côté des Knicks plus précisément…

« On était vraiment, mais vraiment déçu par Coach Brown à cette époque » raconte Billups dans le podcast The Vertical. « D’abord, on savait que Gregg Popovich et lui étaient les meilleurs amis du monde. On essayait de les battre, et on avait pris un mauvais départ. On était menés 2-0. Il fallait battre ces gars quatre fois en cinq matches. Et là, en descendant du bus en allant au shootaround, on l’entend qui négocie son prochain contrat. Ça a eu un impact sur nous. C’était écoeurant d’apprendre ça, et ça nous a mis un coup. Vraiment. »

« Le moment était vraiment mal venu »

En fait, les Pistons venaient simplement de comprendre à quel point la NBA n’était qu’un business…

« On était des joueurs. On avait tous entre 25 et 28 ans. On ne connaissait pas le business du basket. Rien du tout. On savait juste qu’on défendait notre titre, qu’on se faisait botter le cul par les Spurs et qu’on avait besoin de tout le monde. On avait besoin de tout le monde, et Larry faisait ses trucs perso. C’était vraiment médiocre de sa part. Une décision vraiment médiocre, et le moment était vraiment mal venu. Mais notre leadership sur le terrain était tellement fort qu’on était capable de rester concentrés et d’avancer. Mais on avait besoin d’un petit plus de sa part. »

Au final, après le Game 7, perdu face aux Spurs, les joueurs penseront d’abord à leurs erreurs plutôt qu’à leur coach…

« J’ai peut-être perdu un ballon ici ou là… Rip Hamilton a peut-être pris un mauvais tir » se souvient Billups. « On était plutôt dans cet état d’esprit, en pensant aux choses qu’on pouvait maîtriser et qu’on aurait pu faire mieux. On n’était pas là à se dire que Larry n’était pas totalement avec nous car il se préoccupait de sa prochaine saison. Ce genre de choses ne vient pas en tête pendant un match. C’était un combat acharné où l’on a essayé de tout donner… Mais c’est quelque chose à laquelle on pense tous, et on en discute encore de temps en temps entre nous. »

Côté Detroit, on prétextera des problèmes de santé pour rompre son contrat alors que Brown était déjà sur le départ. Ironie de l’histoire, Brown ne parviendra pas à redresser les Knicks, et il sera viré au bout d’un an.