Nikola Jokic, des hippodromes au cinq majeur des rookies

Fraîchement élu dans le meilleur cinq des rookies NBA, le pivot serbe, Nikola Jokic, est un talent en couveuse dans les Rocheuses. Auteur d’une saison à 10 points, 7 rebonds, 2 passes, 1 interception et quasiment 1 contre par match, l’ancien de Mega Leks, drafté en 2014, a même damé le pion à la pépite sélectionnée en juin dernier, Emmanuel Mudiay, sélectionné également… mais dans le second cinq rookie !

Jockey avant d’être un géant

Mais avant de faire les beaux jours des Nuggets, Jokic a commencé par le tiercé, dans sa Serbie natale. « J’ai toujours aimé le basket, mais quand j’étais gosse – jusqu’à 13 ou 14 ans, j’allais aux courses de chevaux. » raconte-t-il dans la Players’ Tribune. « Je ne m’entraînais même pas tellement en basket. J’allais dans les écuries, pour être un garçon d’écurie. C’était ma vie. Je faisais des courses. Pas en professionnel, mais en amateur. J’ai même fini quatrième une fois. C’était une passion sympa. »

Avant de devenir le gigantesque athlète de 2m08 et 120 kg, qui bouge très bien pour sa taille, le petit Nikola grimpait donc sur son sulky dans des courses à folle allure. Mais ça, c’était avant sa poussée de croyance…« J’étais vraiment gros et je n’avais pas encore grandi quand j’ai commencé le basket. Je jouais un peu partout, de pivot à meneur. On s’amusait. J’ai commencé à m’entraîner au basket tous les jours à partir de 15 ans. Quand j’ai eu 16 ans, je pensais que je pouvais vraiment bien jouer. Et c’est là que j’ai quitté Sombor pour Novi Sad. »

Ancien de Mega Leks

De toutes manières, en Serbie, et de manière générale dans les pays du Balkan et de l’ancienne Yougoslavie, le basket est inévitable. Une véritable religion à laquelle le jeune Jokic n’a pu échapper. »En Serbie, on joue pour un club et on joue pour son école. Ce n’est pas comme aux Etats-Unis, où on ne joue que pour l’école. Chaque année, il y a tournoi entre toutes les écoles de Serbie. Avec mon école de Novi Sad, on a gagné le tournoi. Mes deux premiers matchs dans la ligue supérieure, en junior, j’ai très bien joué. Le club de Belgrade, le KK Mega Leks, m’a vu et ils m’ont contacté par la suite. On est resté en contact et la saison suivante, j’y suis allé. »

Alors intégré dans une structure professionnalisante au Mega Leks – le club actuel de Timothé Luwawu-Cabarrot et Alpha Kaba, Jokic a rapidement compris qu’il pouvait faire de la balle orange son gagne pain.

« En Europe, mais peut-être pas en NBA », pensait-il à l’époque. Mais après une première saison en junior, puis une deuxième de découverte en pro, Jokic est lancé comme un leader dans sa troisième (et dernière) campagne au Mega Leks . A 18 points et 10 rebonds pour sa deuxième année en ligue serbe, Jokic était donc prêt à franchir l’Atlantique à l’issue de la saison 2014-15.

En sélection nationale cet été

Sevré de playoffs en NBA cette année avec les Nuggets, Jokic a néanmoins beaucoup de motifs de satisfaction. Et puis, il a un été bien chargé qui l’attend avec la sélection nationale où, avec Boban Marjanovic, Nemanja Bjelica, Nikola Milutinov (un autre Spur) et Miroslav Raduljica plus le pivot du Pana, (ancien des Warriors) Ognjen Kuzmić, il va former une raquette qui risque de faire très mal !

Pour leur Tournoi de Qualification Olympique, les Serbes (comme les Italiens) joueront à domicile. Et ce tournoi est largement à leur portée puisque les Tchèques et les Lettons devraient être leurs plus coriaces adversaires. Porto-Rico et Angola seront les outsiders et le Japon la grosse cote.

Si vous n’avez plus d’idée précise du talent de Jokic, n’hésitez pas à vous rafraîchir la mémoire avec ce mix de ses meilleures actions de l’année. Le centre de Denver a du basket plein les mains, c’en est affolant !