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République démocratique du Congo, Yémen, Espagne… Sur les traces de Bismack Biyombo

Sur les traces de Bismack Biyombo, entre la République démocratique du Congo, le Yémen et la DraftLes places sont chères en NBA et pour les joueurs issus d’Afrique, où les infrastructures manquent, y obtenir un strapontin est quasiment mission impossible. Pour Bismack Biyombo, tout a commencé en République démocratique du Congo. Mais pour rejoindre les Etats-Unis, l’intérieur a dû faire escale au Yémen, au Liban puis en Espagne. Retour sur un parcours atypique, parsemé d’embûches, de choix risqués et de combats judiciaires.

Vers le Yémen à 16 ans

Né le 28 août 1992 à Lubumbashi, l’une des trois principales villes de RDC, l’actuel Raptor a goûté au basket assez tard.

« J’ai commencé à jouer quand j’avais 12 ou 13 ans », nous explique-t-il ainsi. « Mais j’ai commencé à prendre les choses au sérieux quand j’avais 14 ans. À partir de là, les choses ont changé pour moi et j’ai commencé à jouer dans la ligue, au pays ».

Bismack Biyombo est déjà grand, avec une envergure qui laisse imaginer l’intimidateur qu’il peut devenir. Il est alors approché par un agent en liaison avec le Qatar pour rejoindre le championnat du Golfe. Enthousiaste mais alors âgé de 15 ans, il mettra plus d’un an à convaincre sa famille et surtout son père qu’il doit tenter cette aventure risquée.

« Pour moi, plus que toute autre chose, c’était l’opportunité de commencer une carrière professionnelle. Je voulais utiliser le don que Dieu m’a donné pour jouer au basket. Si jamais je n’arrivais pas à accomplir ce que je voulais, je pouvais revenir, étudier, finir mes études et me lever tous les matins pour aller travailler. Comme tout le monde ».

Plusieurs fois MVP de la ligue nationale et joueur majeur du côté de Kinshasa, Freddy Mali est lui aussi approché pour rejoindre la ligue du Qatar. Pour lui comme pour le petit groupe de six basketteurs et footballeurs en milieu de carrière qui décident de faire le voyage vers Doha, c’est surtout l’opportunité de signer un bon contrat et de mettre de l’argent de côté avant de revenir au pays. Du coup, le profil du jeune Bismack Biyombo détonne.

« Il était vraiment très jeune », se souvient Freddy Mali. « Quand je suis arrivé à Lubumbashi, j’ai vraiment été surpris parce qu’il était en uniforme et qu’il rentrait de l’école. J’ai été étonné en parlant avec son père mais c’est quelqu’un qui avait une vision. Il m’a dit : Moi j’ai fait du sport [en première division de basket] mais à mon époque, ce n’était pas professionnel. Mon fils, il a du talent, il est grand. Je suis encore vivant et si ça ne marche pas, il reviendra ».

Le groupe de sportifs prend alors la direction de la Tanzanie afin de récupérer ses visas vers le Qatar. Sauf que l’agent, que Freddy Mali qualifie gentiment « d’amateur », les envoie finalement… au Yémen.

Repéré au Liban par un entraîneur portugais

Après 10 jours de transition en Tanzanie, Bismack Biyombo arrive au Yémen pour passer des tests avec différentes équipes. Le champion en titre, Al Ahli Sanaa, le met le premier à l’épreuve et l’engage immédiatement, séduit par sa taille. Comme le règlement n’autorise qu’un seul étranger sur le terrain par équipe, les Congolais sont d’abord séparés.

Ils se retrouvent néanmoins souvent, les équipes se mélangeant lors de tournois organisés dans la région. Ils participent ainsi ensemble à une compétition au Liban, face à l’équipe championne de Jordanie, alors entraînée par Mario Palma.

« Sur ce match-là, Bismack avait éteint son opposant direct », explique Freddy Mali. « Son adversaire, c’était un pivot de 2m12, 125 kilos, un vrai malabar, un mastodonte. Bismack l’a contré trois ou quatre fois, il lui a dunké dessus. Sur plusieurs actions, c’était vraiment impressionnant. Donc le coach est venu jusque dans les vestiaires pour essayer de nous parler. Bismack ne parlait pas très bien anglais et lui ne connaissait que quelques mots de français. J’ai donc servi d’interprète ».

L’entraîneur portugais, ancien sélectionneur de l’Angola, est surpris par l’âge de l’intérieur.

« Je pensais qu’il avait 25 ou 26 ans », nous confirme Mario Palma. « J’étais impressionné parce qu’il était déjà très costaud. Il m’a demandé de l’aider et je lui ai dit que j’étais prêt à le faire mais je devais savoir quel âge il avait. Il m’a répondu qu’il avait 16 ans. Je pensais qu’il plaisantait ».

Pas totalement convaincu, le coach se dit tout de même qu’il est peut-être tombé sur un diamant brut. Il appelle alors un de ses contacts, l’agent espagnol Igor Crespo, et lui recommande de prendre rapidement un vol pour le Yémen.

« Je l’ai appelé pour lui dire qu’il y avait un gars là-bas qui valait le coup d’oeil, parce que s’il avait vraiment 16 ans, il pouvait rejoindre la NBA en deux ou trois ans ».

Sur place, l’agent et Bismack Biyombo se mettent d’accord et parviennent à briser le contrat du joueur avec Al Tilal Aden, qui l’avait recruté pour jouer les phases finales du championnat. Alors qu’on lui propose d’aller d’abord s’aguerrir en Angola, l’ambitieux intérieur préfère tenter sa chance en Espagne, même s’il va encore devoir y prouver sa valeur.

Problème : en 2009, le Yémen est considéré comme la plaque tournante d’Al-Qaïda et les visas pour l’Europe y sont extrêmement difficiles à obtenir. Bismack Biyombo doit donc retourner en République démocratique du Congo et refaire son passeport pour entamer la deuxième phase de son parcours vers la NBA.

La montée en puissance en Espagne

La suite est plus connue. Arrivé à Vitoria à l’été 2009, le Congolais peut enfin commencer à travailler techniquement. Désormais suivi par un nutritionniste et Pepe Laso [ancien international espagnol ayant évolué au Real Madrid], qui deviendra son coach personnel et son mentor, il travaille son jeu et passe des essais avec différents clubs espagnols.

Mais il met du temps à trouver une équipe.

« Quand je suis arrivé en Espagne, toutes les équipes ont eu l’opportunité de me voir jouer mais aucune n’a voulu me donner cette chance. J’avais toujours cet objectif de rejoindre la NBA et je savais que j’allais y arriver, d’une manière ou d’une autre ».

C’est finalement Fuenlabrada qui lui met le pied à l’étrier. Le club lui fait signer un contrat sur plusieurs saisons et l’engage dans son équipe de jeunes. Il rejoint rapidement la réserve du club, en quatrième division, avant d’être prêté à Illescas, en troisième division. Malgré sa taille moyenne (2m06) pour un pivot, son envergure (2m35) et sa puissance athlétique en font un des intimidateurs les plus craints de la ligue. À 18 ans et parce qu’il est encore très fruste en attaque, Bismack Biyombo semble pourtant encore loin de pouvoir se frotter aux meilleurs joueurs du championnat.

Là encore, le destin s’accélère pour le Congolais. Fuenlabrada a besoin d’argent et laisse partir son pivot titulaire, Esteban Batista, pour remplir les caisses. La raquette est vide et Bismack Biyombo est appelé pour combler les brèches.

En janvier 2011, un an et demi après avoir quitté le Yémen, il se retrouve donc en première division espagnole, alors considéré comme le deuxième meilleur championnat de basket au monde. Infatigable travailleur, le pivot compile 5 points et 7 rebonds pour son premier match, face à Badalona. Quelques jours plus tard, contre le Real Madrid, il inscrit 6 points mais place surtout 3 contres, dont un sur Felipe Reyes, qui ne peut s’empêcher de le féliciter après l’action…

Le monde du basket découvre ce nouveau phénomène, perdu dans les profondeurs du championnat espagnol quelques semaines auparavant. Son nom est ajouté à la sélection mondiale du Nike Hoop Summit au dernier moment.

Le 9 avril, il est donc à Portland, aux côtés d’Evan Fournier et Dario Saric, pour y affronter les meilleurs lycéens américains, Anthony Davis, Bradley Beal et autres Austin Rivers.

« À un moment, ce n’était plus un rêve mais un objectif », assure-t-il. « En jouant en ACB, j’ai compris comment les grandes compétitions se jouaient. Quand je suis allé au Nike Hoop Summit, tout le monde me disait que je n’allais pas jouer, qu’il y avait des joueurs bien meilleurs que moi. Mais quand je suis arrivé, je devais juste montrer ce que je savais faire, que j’avais confiance en moi et que je savais jouer au basket. Dès le premier jour, quand je suis descendu de l’avion, je voulais m’entraîner ».

Résultat ? Une défaite pour la sélection internationale mais le titre de MVP pour le Congolais avec le premier et seul triple double de l’histoire de l’évènement (12 points, 11 rebonds et 10 contres).

La Draft et les doutes sur son âge…

La Draft approche et la machine médiatique s’emballe. Qui est ce jeune Congolais, sorti de de nulle part ? Forcément, sa trajectoire atypique soulève des questions, notamment sur son âge. Beaucoup doutent de ses 18 ans mais son agent a pris soin de lui faire passer des radiographies des poignets lors de son arrivée en Espagne. Comme la calcification des cartilages ne se termine qu’à la majorité et que celle de Bismack Biyombo n’était pas achevée, le doute est vite levé.

Peut-il être choisi en première position d’une promotion annoncée assez faible ? Finalement sélectionné par les Kings avec le 7e choix, il est immédiatement récupéré par Charlotte, la franchise de Michael Jordan. Pour le jeune Congolais et son agent, la route vers l’Eldorado s’est ouverte. Sauf que leurs chemins vont rapidement se séparer…

« J’ai fait tout le processus avec lui, tout le processus de la Draft », confie Igor Crespo, qui n’était pourtant pas accrédité par la NBA et ne pouvait donc pas servir d’agent entre le joueur et son club. « Il n’avait pas d’agent aux Etats-Unis et je voulais qu’il soit bien accompagné. Je lui ai demandé quel agent il voulait, même si je devais couper ma part en deux. Je lui ai donc présenté plusieurs agents et il a choisi Leon Rose ».

Sauf que la compétition entre agents est une lutte de tous les instants et que la NBA est un univers redoutable.

Surtout, les cartes sont rebattues aux Etats-Unis. Bismack Biyombo croise alors des agents qui lui promettent de mieux servir ses intérêts, arguant qu’Igor Crespo lui prend trop d’argent et qu’eux se contenteront de moins. Le Congolais change donc d’avis, engage Joel Bell et se sépare de celui qui l’accompagnait depuis le Yémen. Dès la fin du lockout, il négocie très cher la fin de son contrat avec Fuenlabrada et s’envole vers la Caroline du Nord pour démarrer son aventure en NBA.

En Espagne, Igor Crespo ne décolère pas mais le pivot, qui s’épanouit au Canada, ne veut pas évoquer le sujet.

« Je ne veux pas parler de ça. Il y a ce qu’il s’est passé et Igor a dit la vérité. C’est quelqu’un avec qui j’ai travaillé durant mon passage en Espagne et durant la Draft pour lancer ma carrière. Je ne peux dire que des bonnes choses sur lui ».

Son ancien agent réclame deux millions de dollars

L’inverse est beaucoup moins vrai. L’agent, chez qui le joueur a dormi lors de son arrivée en Espagne et où il fêtait Noël, s’estime floué. Il a donc porté l’affaire en justice, assurant avoir dépensé plus de 164 000 dollars de sa poche pour permettre à Bismack Biyombo de rejoindre la NBA et de signer des contrats avec Charlotte mais aussi avec Nike. Devant la Cour suprême de New York, il a donc réclamé deux millions de dollars au nouveau joueur des Raptors, expliquant que celui-ci l’avait obligé à placer son ancienne société en faillite.

L’affaire est toujours en cours. La juge Saliann Scarpulla a rejeté les prétentions d’Igor Crespo sur le contrat de Bismack Biyombo avec les Bobcats/Hornets (12.7 millions de dollars) mais elle a statué qu’il y avait bien eu enrichissement sans cause, c’est-à-dire que le Congolais s’était enrichi aux détriments de son ancien agent.

Les deux parties ont donc été envoyées en médiation pour négocier un arrangement financier, qui n’a pas été trouvé. La dispute juridique continue car l’agent, qui représente désormais Nikola Mirotic, réclame toujours plusieurs millions de dollars. Bismack Biyombo lui en avait offert 25 000.

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