Draft 2014 : la fiche de Dario Saric (Cibona Zagreb)

Depuis l’âge de 15 ans, Dario Saric affole les scouts NBA et les clubs européens. Parfait assemblage de taille (2m08) et de technique, le Croate est à juste titre considéré comme un lottery pick. Élu meilleur jeune joueur européen l’an passé, sa cote a légèrement chuté après l’annonce de sa signature pour trois ans à l’Anadodu Efès. Il ne fait pourtant aucun doute qu’une équipe le sélectionnera avant la quinzième, voire dixième position.

Sa saison

Les limites de son potentiel sont difficilement palpables. À 19 ans, l’ailier du Cibona Zagreb a mené son équipe à la victoire en Adriatic League avant d’en être nommé meilleur joueur. Avec 16,7 points, 9,7 rebonds et 3,2 passes, Saric a démontré qu’il avait peu de lacunes, quelque soit le compartiment de jeu. Sa polyvalence offensive en fait clairement un joueur à part. Très véloce et spontané, Dario Saric est un monstre dans le jeu en transition. Sa tenue de balle est exemplaire pour un joueur de sa taille. Ce n’est pas tout : son jeu au poste est déjà bien développé et le Croate est capable de se créer son propre shoot en isolation. Très mature, il n’hésite pas non plus à profiter de sa vision du jeu pour trouver ses coéquipiers et éviter de forcer. En clair, le QI basket de Dario Saric est certainement l’un des meilleurs, si ce n’est le meilleur, de la draft, toutes nationalités confondues.

Sa défense a parfois pu laisser à désirer mais sous l’enseignement de Slaven Rimac, le joueur s’est acheté de la rigueur et de la motivation.

Notre avis

Comme souvent avec les joueurs européens, beaucoup de franchises doutent des capacités athlétiques du garçon. Très sincèrement, les doutes sont infondés. Le Croate n’est pas Andrew Wiggins mais après tout, Jabari Parker non plus. Il n’y a pas beaucoup de joueurs de sa taille aussi vifs que lui dans la grande ligue. Nombreux sont ceux qui doutent de sa capacité à driver outre-Atlantique mais l’exemple Ginobili démontre que la science des appuis constitue une grosse part de la réussite. Or, ceux du Croate sont incroyables de technicité. Néanmoins, l’ailier manque clairement de coffre et il ne pourra pas poster aussi souvent qu’en Europe avec la même efficacité. Dans un contexte plus poussif, l’ailier pourrait s’adapter difficilement à la transition, lui qui est habitué à être l’option numéro 1.

Malgré ses quelques défauts, le flair offensif de Saric en fait un joueur incontournable, l’équivalent d’un Dejan Bodiroga de la grande époque. Sa vision du jeu et la qualité de son shoot seront d’excellents atouts pour une équipe déficiente collectivement. Dans une équipe au jeu bien organisé telle que Chicago ou San Antonio, son jeu sans ballon ferait des merveilles. On peut imaginer qu’avec un coach de qualité, il pourrait s’épanouir aux Lakers aux côtés de Gasol (si l’Espagnol reste) ou à Minnesota avec Ricky Rubio. Avec du travail physique et athlétique afin de gagner un peu de volume et de tonicité, Dario Saric sera clairement une addition de choix pour le club qui le choisira. Encore faut-il que ce dernier fasse preuve d’intelligence dans la gestion du joueur, on a vu par le passé, notamment avec Boris Diaw, que toutes les équipes ne prenaient pas la mesure d’une telle polyvalence. Si le Croate tombe dans la bonne équipe, il fera un malheur. C’est certainement l’un des joueurs les plus NBA-ready de cette draft.