Le ressort est cassé chez les Bulls

Quelque chose est cassée chez les Bulls. Mais quoi ? Telle est la question. En pleine saison, alors que les matchs s’enchainent à vive allure, il est difficile d’avoir le recul nécessaire pour mettre en lumière ce mal (ou ces maux ?). Mais la vérité visuelle du terrain ne ment pas, et quelque chose ne tourne assurément pas rond chez ces Bulls. Sportivement, on peut penser à l’absence de Lonzo Ball pour expliquer l’inefficacité de l’attaque, trop souvent prévisible, sans grande variation.

« Notre mentalité collective doit être largement meilleure que ça » juge le coach de Chicago. « On se doit d’être capable de passer outre les obstacles qu’on ne maîtrise pas. »

Justement, Billy Donovan pourrait aussi être pointé du doigt, avec des rotations encore imprécises après un quart de saison passée et pas toujours très cohérentes, et un plan de jeu qui ne change pas malgré des résultats clairement décevants. On peut aussi cibler les dirigeants qui avaient choisi, cet été, de ne pas modifier leur effectif.

« Cela se passe dans notre tête en ce moment »

« Personnellement, je ne le ressens pas comme ça » répond Donovan. « Je pense que le caractère dans ce vestiaire est bon. Nous devons collectivement faire preuve de plus de détermination. Je pense toujours que nous pouvons être meilleurs dans ces domaines et que nous l’avons déjà été. Allons-nous faire preuve de détermination ? Cela se passe dans notre tête en ce moment, et nous devons y faire face. »

Dans la tête, le mal semble plus profond. On pense notamment à un manque d’envie, d’agressivité et de volonté, avec par exemple ce différentiel absolument hallucinant aux lancers-francs la nuit dernière : 32 tentatives pour les Knicks… contre 8 pour les Bulls !  On pense au langage corporel, le fameux « body language », de Nikola Vucevic, comme sur cette action dans le troisième quart-temps lorsque le pivot des Bulls, dans sa raquette, est complètement dominé au rebond offensif par Mitchell Robinson, qui plante un énorme dunk derrière. Et « Vooch » de baisser la tête, comme désabusé, tapant la balle du pied vers son coéquipier pour la remise en jeu. Le pivot monténégrin, après avoir fait preuve d’un geste d’humeur après une décision arbitre injuste à son goût, a d’ailleurs écopé d’une faute technique en première mi-temps. Tout comme DeMar DeRozan. Le signe, peut-être, de leaders qui commencent à sérieusement être frustrés du produit final sur le terrain.

« Notre situation n’est pas idéale mais les plus grandes histoires débutent par une part de tragédie »

« C’était affreux » lâche Zach LaVine. « On se doit de faire mieux, et on le sait. La seule chose à faire, c’est d’essayer de faire mieux la prochaine fois. Il faut croire en ce qu’on fait. J’ai confiance en moi et mes coéquipiers car on bosse. Si vous en doutez, vous ne devriez pas être là… Evidemment, ce sont des moments difficiles, et on fait tout pour ne pas jouer comme ça. On doit se reprendre, et tenter de mieux jouer. »

Pour DeMar DeRozan, la frustration a pris le dessus, mais il reste persuadé que l’équipe en sortira grandie. « La seule manière de réagit, c’est de se battre. On s’est laissé dominer par la frustration. Notre situation n’est pas idéale mais les plus grandes histoires débutent par une part de tragédie. »

Avec un bilan de 11 victoires pour 17 défaites, les Bulls sont 11e de leur conférence. Ils n’ont que deux victoires de moins que les Raptors, pour la 10e place synonyme de play-in. En revanche, la 6e place, qui qualifie directement en playoffs, est loin. Et ce sont les Knicks, doublement bourreaux de Chicago cette semaine, qui la détiennent avec 16 victoires pour 13 défaites.