Même si tout ne fut pas toujours simple pour Cleveland cette saison (limogeage de David Blatt, communication confuse de LeBron James, Kyrie Irving en manque de rythme…), les Cavaliers ont bel et bien terminés premiers à l’Est et se retrouvent largement favoris face à des jeunes Pistons qui découvrent les joutes de postseason.
Pourtant, ce sont bien les Pistons qui ont remporté la série en saison régulière (3-1) avec, il est vrai, un dernier duel en trompe-l’oeil puisque la plupart des titulaires étaient au repos. Néanmoins, Reggie Jackson a déclaré qu’il était ravi « de défier Goliath » et Detroit n’a rien à perdre. Pour éliminer la troupe de l’Ohio, il faudra tout de même passer sur le corps du King, qui reste sur cinq finales consécutives et qui n’a jamais été sorti au premier tour…
Meneurs de jeu
Depuis son arrivée d’Oklahoma City, Reggie Jackson a globalement répondu aux attentes de Stan Van Gundy pour devenir la locomotive des Pistons. S’il a toujours tendance à forcer et à foncer tête baissée, l’ancienne doublure de Russell Westbrook est bel et bien le dragster que recherchait son coach pour partir à l’attaque le plus vite possible.
En face de lui, il va retrouver un joueur qui lui ressemble. Comme Kyrie Irving, son talent offensif ne fait aucun doute mais, comme Kyrie Irving, il peut être dépassé dans ses oppositions, notamment lorsqu’il doit faire face à trop d’écrans. Du coup, leurs duels cette année ont souvent ressemblé à des combats de boxeurs qui s’échangeaient les coups, la garde baissée. Si c’est encore le cas, difficile de donner l’avantage à l’un ou à l’autre dans leur opposition.
Reste que Kyrie Irving est à la peine cette saison, même offensivement. Parfois maladroit, empêtré dans ses dribbles lorsqu’il est sous pression, le meneur en oublie de faire jouer ses camarades et doit laisser LeBron James gérer les choses.
Egalité
Extérieurs
J.R Smith devrait être bien embêté par le teigneux Kentavious Caldwell-Pope mais Marcus Morris risque lui de souffrir face à un LeBron James qui est monté en puissance dans cette fin de saison (28.8 points, 8.4 rebonds et 7.8 passes de moyenne en avril). Même si les Pistons vont sans doute devoir se relayer face au King, le frère de Markieff devra sans doute résister à la première charge. On lui souhaite bien du courage face à un quadruple MVP dans cette forme.
Pour Detroit, il sera pourtant essentiel de résister face au double champion NBA et ils vont sans doute multiplier les défenseurs avec Stanley Johnson ou encore Tobias Harris. S’ils parviennent, comme lors de leur affrontement de février, à limiter l’impact de LeBron James, ils ont des chances. Sauf qu’il faudra le faire quatre fois…
Avantage Cavaliers
Intérieurs
Avec Kevin Love et Tristan Thompson, Tyronn Lue a misé sur la vitesse dans sa raquette, en fin de saison. Maintiendra-t-il cette configuration face à Andre Drummond ? Pas sûr, car cela offrirait au mastodonte beaucoup de place dans la peinture.
Les Pistons, deuxième meilleure équipe au rebond offensif de la ligue (ils récupèrent 27% de leurs tirs), pourraient ainsi pilonner la peinture ou en tout cas compter sur leur pivot et Tobias Harris pour récupérer leurs ratés à l’extérieur. C’est en tout cas une belle opposition de style face à Kevin Love, qui devra lui étirer le jeu pour Cleveland.
Egalité
Les bancs
Avec Aron Baynes, Steve Blake et Anthony Tolliver, Stan Van Gundy a quelques vétérans capables de jouer juste, alors que le rookie Stanley Johnson apporte son énergie et son culot. Offensivement, ça reste par contre très faible et les Pistons peuvent vite prendre le bouillon dès que leur coach fait tourner. Cette année, ils sont ainsi l’équipe dont le banc marque le moins de points avec 26.2 par rencontre.
Point positif pour eux, ce n’est pas beaucoup mieux pour Cleveland (28.1 points par rencontre) mais avec Matthew Dellavedova, Richard Jefferson, Timofey Mozgov et l’arrivée en cours de saison de Channing Frye, les remplaçants des Cavaliers présentent un potentiel supérieur.
Avantage Cavaliers
Les coaches
Comme l’an passé, LeBron James et ses compagnons abordent les playoffs avec un coach rookie. David Blatt viré en cours d’année, c’est Tyronn Lue qui a pris la relève sans faire de miracles (bilan de 27-14 alors que David Blatt en était à 30-11 lors de son limogeage). Néanmoins, il a le plein soutien du King et c’est très important chez les Cavaliers.
En face, Stan Van Gundy a lui l’habitude de ses joutes. À Miami puis Orlando, il a déjà connu sept fois les playoffs, pour une Finale NBA, perdue face aux Lakers. Pour sa deuxième saison en tant que coach/président des Pistons, il retrouve ainsi la postseason et devrait avoir quelques surprises en stock pour ses adversaires. Même si pour lui comme pour ses joueurs, il s’agit surtout de regoûter à ces matchs à enjeu, après six ans d’absence.
Avantage Pistons
La clé de la série
LeBron James. Patron incontesté des Cavaliers, l’ailier peut marcher sur la série. S’il met Marcus Morris et ses autres défenseurs à la torture, on voit mal comment Detroit peut résister à la déferlante de Cleveland.
Car dès qu’il a senti les failles de ses adversaires, le King peut broyer une défense en créant les brèches pour les flèches longue distance de Kyrie Irving, Kevin Love ou encore J.R Smith. Pour Detroit, il faudra donc résister et tenter de faire jouer ses coéquipiers, avec notamment un Kyrie Irving loin d’être une assurance tous risques cette saison.
Les statistiques
Le bilan de la saison
Detroit Pistons (3-1)
17 novembre 2015 : Detroit – Cleveland (104-99)
29 janvier 2016 : Detroit – Cleveland (106-114)
22 février 2016 : Cleveland – Detroit (88-96)
13 avril 2016 : Cleveland – Detroit (110-112)
Verdict
Même si Detroit devrait avoir un net avantage dans la raquette et que Reggie Jackson a les armes pour faire mal à Kyrie Irving, on voit mal comment les Pistons pourraient faire tomber les Cavaliers d’un LeBron James en mode playoffs.
Si Stan Van Gundy parvient à frustrer le King, Detroit peut tout de même agacer Cleveland, qui a alterné le bon et moins bon et qui est toujours très dépendant de son quadruple MVP. Mais pour Detroit, ce premier tour devrait surtout être un outil pour progresser en vue des prochaines saisons. En découvrant la rigueur et l’exigence des playoffs.
Cleveland 4-2
LA PREVIEW DU HOOPCAST
https://www.dailymotion.com/video/x44o1wa_preview-cavaliers-pistons_sport
Calendrier
Game 1 : à Cleveland, dimanche 17 avril (à 21h00)
Game 2 : à Cleveland, mercredi 20 avril (à 02h00)
Game 3 : à Detroit, vendredi 22 avril (à 01h00)
Game 4 : à Detroit, dimanche 24 avril (à 02h30)
Game 5 : à Cleveland, mardi 26 avril (non déterminé)
Game 6 : à Detroit, jeudi 28 avril (non déterminé)
Game 7 : à Cleveland, samedi 30 avril (non déterminé)
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