Selon le préparateur physique des Lakers, le jeu actuel explique les blessures

Depuis plus de trente ans, Gary Vitti est le préparateur physique des Los Angeles Lakers. On parle ici d’un homme qui a échauffé, entraîné et retapé des joueurs comme Kareem Abdul-Jabbar, Magic Johnson, James Worthy, Shaquille O’Neal ou encore Kobe Bryant. 

« C’est devenu une ligue dominée par les meneurs… »

Peu de ses homologues peuvent se targuer d’avoir un tel historique. En revanche, depuis deux saisons, le préparateur a dû faire face à un nombre de blessures presque inédit pour le clan angelino.

« J’espère que c’est derrière nous. » dit-il à NBA.com. « Le point qui a changé en NBA est que c’est devenu une ligue dominée par les meneurs, des joueurs qui s’envolent constamment sur le terrain. La vitesse et la puissance ont vraiment changé. Les joueurs bougent à la limite de l’équilibre, à un faux mouvement d’être totalement déséquilibré. »

Selon Vitti, le jeu est devenu si athlétique qu’il devient difficile pour des corps, même entrainés, de supporter les chocs et la pression.

« En bref, le ralentissement provoqué par l’arrivée d’un défenseur sur la route de l’attaquant génère un type spécifique de décharge sur les tissus et les articulations, une décharge intense, durant laquelle les muscles s’allongent au lieu de se raccourcir, » poursuit l’entraineur. « On sait que c’est difficile pour les tissus et les articulations. Une autre chose qui arrive lors de ces mouvements est la torsion des articulations, et c’est vraiment mauvais lorsque cela arrive. On peut faire le mouvement 100 fois mais à la 101e, si on est un peu fatigué, le drame peut arriver. »

« Kobe Bryant et Steve Nash reviendront à 100% »

Pour le préparateur, le cas de Kobe Bryant illustre parfaitement ses propos. Plus gros temps de jeu cumulé de l’histoire, après Wilt Chamberlain, Kareem Abdul-Jabbar, Karl Malone et Jason Kidd, l’arrière des Lakers a simplement lâché à un moment, sans raison précise, hormis que son corps ne répondait plus.

« Dans le cas de Kobe, beaucoup de gens disent que c’est à cause de ses 47 minutes par match. » relate t-il. « Bon, c’est difficile de le contredire. Allons plus loin. Pourquoi était-ce ce match, et non celui d’avant, ou celui d’après ? Parlons d’usure. Pourquoi à cette période de l’année ? Qu’en est-il du reste de la saison, ou l’année d’avant ? Peut-être que c’est l’usure d’une vie vouée au basketball, et peut-être que ce jour précisément, sur ce mouvement précis, l’usure de tous ces facteurs s’est accumulée. Ou peut-être est-ce la vitesse du match ? Peut-être qu’il s’agit plutôt d’une erreur plutôt que du temps et c’est impossible à savoir. »

En revanche, Gary Vitti semble convaincu de la bonne tenue de ses troupes, de Kobe Bryant à Steve Nash.

« Il n’y a rien qui remplace l’intensité d’un match NBA, hormis un match NBA » explique Vitti. « Donc Kobe n’a encore rien fait à ce niveau. Mais on parle de Kobe. Il va simplement s’en sortir. Il faut être fou pour miser contre lui. Il est passé à un autre niveau de nutrition. En fait, il y a quelqu’un qui lui prépare ses plats directement au centre d’entrainement. (…) Pour Steve, nous ne sommes pas sûrs. Quand les nerfs sont impliqués, cela peut soit aller très vite, soit prendre beaucoup beaucoup de temps. Mais nos conversations n’abordent plus ce sujet. Il joue sans restriction au foot, tout en contact. Il fait tous les exercices qu’il est censé faire, actuellement il est à 100%. »

À respectivement 36 et 40 ans, Kobe Bryant et Steve Nash restent les clés d’une saison réussie des Lakers. Si les dires de Vitti se vérifient, Los Angeles pourrait bien retrouver le sourire.

Mais face aux bolides actuels, les vieilles gardes vont avoir du mal, à moins qu’un jeu au ralenti ne les préviennent de toutes blessures. Peut-être est-ce là la clé de la longévité…