Le Jazz déjoue la malédiction en s’imposant à San Antonio

10 ans, et 20 visites dans le Texas, d’abord à l’Alamodome puis à l’AT&T Center, que le Jazz attendait cela. La dernière fois que les mormons avaient réussi à battre les Spurs chez eux, c’était en 1999. Jerry Sloan était déjà là, bien sûr, mais John Stockton était aux manettes et Karl Malone sous les panneaux. La nuit dernière, le duo mythique d’Utah était remplacé par la doublette DeRon Williams-Carlos Boozer et le Jazz a vaincu la malédiction : victoire 90-83, face à une équipe de San Antonio il est vrai bien diminuée par les absences de Tony Parker et Manu Ginobili.

Esseulé, Tim Duncan termine avec 21 pts et 9 rbds, mais ne pouvait rien contre l’apport de Paul Millsap (20 pts en sortie de banc) et surtout contre les Stockton-Malone du soir.
Car Williams et Boozer ont vraiment donné l’impression qu’ils se prenaient pour leurs illustres aînés. Par leur apport statistique tout d’abord : 21 pts / 10 pds pour le premier, 18 pts / 11 rbds pour le second. Par leur activité dans le dernier quart-temps ensuite, pour faire pencher définitivement le score en faveur de leur équipe : 6 pds et 5 pts pour Williams et 10 pts à 4/6 pour Boozer sur les 8 dernières minutes. Par leur complicité enfin, comme en témoigne cette passe redoublée entre les deux joueurs à 1 minute de la fin grâce à laquelle Williams envoie Boozer au layup, avec même un « and1 » grâce à une faute de George Hill.

Hill justement qui avait la lourde charge de remplacer Tony Parker à la mène. 18 pts en 30 minutes cela peut paraître intéressant mais son activité est insuffisante pour offrir une vraie alternative. Et comme Michael Finley se troue (0/6 dont 0/3 à 3-pts en 20 minutes), que Roger Mason n’est pas décisif, les Spurs ne pouvaient pas espérer grand chose, même s’ils sont revenus à égalité 60-60 à la fin du troisième quart-temps grâce à un 10-0 exécuté en 4 minutes. Même s’ils n’accusaient qu’un point de retard à 2 min 12 du buzzer. Mais c’est le moment où Carlos Boozer avait décidé de faire basculer définitivement la rencontre, avec la complicité de son passeur DeRon Williams.

Avec 4 victoires et 6 défaites depuis le début de l’année, les Spurs sont sous la barre des 50% de victoire à ce niveau pour la première fois de l’ère Duncan. L’an dernier, ils avaient « limité » la casse à 5v-5d. Mais le natif des îles Vierges voit plus loin que ce classement d’un soir :

« Si les playoffs démarraient demain, je pense que nous aurions de gros problèmes. Mais on a encore beaucoup de chemin devant nous. »

Sauf qu’on permettra de rappeler que si les playoffs démarraient demain, les Spurs ne seraient de toute façon pas de la partie…

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