Le MVP de la nuit : Kyle Lowry change son fusil d’épaule

Sur la première possession offensive de Toronto, Kyle Lowry remonte la balle, s’arrête entre la ligne à 3-points et celle des lancers-francs, avant d’attaquer Shaun Livingston et de provoquer la faute. Il marquera ses deux lancers.

Cette première action n’avait rien d’anodin. Après deux premiers matchs dans un rôle de gestionnaire, Kyle Lowry avait décidé de passer à l’attaque. « Je pense que Kyle a annoncé la couleur pour eux, dès le début du match, » reconnaissait d’ailleurs Steve Kerr après la rencontre.

Kyle Lowry, qui avait marqué six tirs sur vingt tentatives lors des deux rencontres à Toronto, a fini le Game 3 à 8/16 pour 23 points, tout en ajoutant neuf passes décisives. « Je voulais être plus agressif et arrêter d’être passif et essayer de mettre les autres dans de bonnes conditions. Ce soir, mon approche était différente, je voulais avant tout me mettre en rythme et laisser mes coéquipiers se nourrir de ça, » déclarait l’intéressé.

Nick Nurse confiait d’ailleurs après la victoire de son équipe qu’il s’attendait à ce que son meneur rebondisse. « Je lui en avais touché deux mots avant le match et sa réponse était : « Ce soir, je vais dégainer. » Donc c’était un bon présage, » explique-t-il. « Il était agressif en transition et de manière générale, quand il est dans un bon soir, il attaque le cercle, il attaque en sortie d’écran et il met la pression sur la défense. Donc généralement quand il fait ça c’est un bon signe, car ça veut dire qu’il est en confiance. »

Des tirs décisifs pour repousser les Warriors

Cette confiance a d’ailleurs été déterminante en fin de deuxième quart temps. Alors que la défense de Golden State avait enfin haussé le ton et que les Raptors restaient bloqués à 52 points pendant près de cinq minutes, c’est un tir primé de Kyle Lowry qui mettait fin au retour des Warriors. Et avec un Stephen Curry agressif, c’est encore lui qui a pris ses responsabilités pour éviter à son équipe de commettre les mêmes erreurs que lors du Game 2. Le meneur de Toronto a marqué les huit derniers points de son équipe, en faisant de nouveau mouche de loin pour répondre au double MVP avant de finir la mi-temps par un lay-up pour garder les Raptors à +8.

En deuxième mi-temps, alors que Kawhi Leonard, Danny Green et Fred VanVleet avaient pris le relais niveau scoring, Kyle Lowry a lui continué de mettre la pression sur la défense de Golden State en poussant systématiquement le rythme et en faisant toutes les petites choses qui ne se voient pas sur sa ligne de stats.

« K-Lo est le chef d’orchestre, c’est lui qui dicte notre tempo en attaque. Même quand il ne score pas, il fait plein d’autres choses pour nous, » décrivait Danny Green. « Ce soir, il a mis dedans, mais la chose la plus importante, c’est cette mentalité. C’est un bulldog. Un pitbull en défense. Il provoque des passages en force, il prend des rebonds, il fait des écrans retard, il fait le sale boulot. C’est un col bleu et il nous donne notre rythme. Alors oui, les gens aiment le montrer du doigt quand il n’est pas adroit mais ce n’est pas vraiment son job. On n’a pas besoin qu’il score vu qu’on a Kawhi, Pascal, Fred et moi. Mais quand il le fait, ça nous donne un vrai plus. »

Cette nuit, Kyle Lowry a profité de l’absence de Klay Thompson pour dicter sa loi à la défense de Golden State. S’il pose son empreinte sur les matchs à venir, Toronto peut se projeter sur la fin de cette finale avec confiance.

https://www.youtube.com/watch?v=Oug0HP1gXGs

Propos recueillis à Oakland.