Le renouveau de Danny Green

Les deux campagnes de playoffs de Danny Green, en 2013 et 2014, furent tout simplement phénoménales.

Malgré le titre perdu en 2013, cette finale fut l’occasion pour lui de battre le record de 3-points qui appartenait à Ray Allen sur une finale NBA avec 26 réussites (un record depuis abandonné à Stephen Curry). Lors de ces playoffs, il avait shooté à 48% de réussite derrière l’arc avec plus de cinq tentatives par match. En 2014, il fut l’un des éléments-clef de la campagne victorieuse des Spurs, que ce soit par sa défense de fer (le meilleur ratio défensif de l’équipe en finale avec 98 points encaissés sur 100 possessions) ou son compas dans l’oeil (45% de réussite à 3-pts).

Trois ans de difficultés aux Spurs

Malheureusement, ses campagnes suivantes furent beaucoup moins réussies. Le compas ? Déréglé au point de subir une opération des yeux lors de l’été 2016. L’arrière n’a d’ailleurs jamais vraiment retrouvé la mire, shootant à moins de 40% lors de ses trois dernières saisons texanes, au point de faire oublier ses exploits passés, en dépit d’un investissement défensif toujours solide.

Un été et un départ dans l’Ontario plus tard, Danny Green revit : avec 9.8 points à 46.1% de réussite (46.2% à 3-pts), 3.9 rebonds et 1.3 interception en 28 minutes de jeu, il accomplit jusqu’ici sa campagne la plus aboutie depuis trois ans.

« Je bouge bien mieux, plus efficacement. Je me sens moi-même », confirme-t-il à The Star. « Évidemment pas aussi athlétique que je n’ai pu l’être puisque je vieillis. En début de saison passée, j’allais beaucoup plus au cercle, ce qui est rare. J’essaye de revenir à cela. »

De nouveau, l’un des meilleurs « 3&D » de la ligue

Tracassé selon ses dires par ses adducteurs tout au long de la saison passée, le joueur de 31 ans serait désormais presque en pleine possession de ses moyens. S’il va en effet peu au cercle, il le fait efficacité (61.1% de réussite sur 19 tentatives). Désormais en confiance, il prend deux tiers de ses tirs derrière l’arc avec une réussite impeccable. Si les chiffres diffèrent entre NBA.com et Basketball Reference, son ratio offensif est l’un des meilleurs de la ligue.

« C’est juste un de ces joueurs transcendants qui peuvent jouer partout, chaque style de jeu, chaque système », rappelle Fred VanVleet. « C’est un bon défenseur, il coupe intelligemment, il bouge bien la balle et il amène la cerise sur le gâteau avec son tir à 3-points. C’est spécial. »

Le tableau ne serait en effet pas complet sans évoquer, comme le fait Fred VanVleet, sa défense. En sa présence, les Raptors encaissent 5.2 points de moins que lorsqu’il est sur le banc. Il limite jusqu’ici ses adversaires à 44.5% de réussite aux tirs, soit le 33e meilleur pourcentage défensif de la ligue (avec au minimum 14 matchs joués et 10 tentatives). Ce n’est pas un hasard s’il est l’un de ceux qui contestent le plus de tirs à 3-points par match.

« C’est un défenseur déterminé dans un collectif », explique son coach, Nick Nurse. « Il essaye de garder les gars sur la même longueur d’ondes, il communique sur les couvertures, les changements et ce genre de choses. Il a vraiment une bonne attitude et c’est contagieux. »

Kyle Lowry : « C’est un champion »

Pour le moment, son intégration est un succès. Selon les chiffres de la NBA, son Net Rating de +18.4 est l’un des meilleurs de la ligue (différence entre points marqués et points encaissés par son équipe lorsqu’il est sur le terrain, sur 100 possessions). En sa présence, les Raptors affichent un différentiel de près de 27 points en leur faveur.

Des statistiques à tempérer évidemment avec le faible échantillon de match et les lineups utilisés par Nick Nurse mais, pour l’heure, cela se traduit bien sur le terrain : c’est en son absence, lorsqu’il est rentré au vestiaire pour soigner son dos, que les Pistons sont revenus d’un écart de 19 points pour s’imposer, ou qu’en raison de son retour sur le banc pour six fautes, que les Celtics ont arraché la prolongation pour la même conclusion. Jusqu’ici, Danny Green semble s’être imposé comme une pièce indispensable au bon parcours de Toronto.

« C’est un champion, il a une bague, il a joué pour l’un des meilleurs coachs de l’histoire de la NBA, et sans doute du monde, avec Gregg Popovich », rappelait Kyle Lowry au Toronto Sun. « Il nous a déjà apporté beaucoup de ces choses. »

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.