L’Australie crée des places spéciales pour les lycéens visant la NBA

Le scandale de corruption qui frappe actuellement la NCAA met en lumière les problèmes créés par la règle du one-and-done. Les lycéens étant obligés d’attendre un an avant de se présenter à la Draft NBA, certains comme Thon Maker préfèrent faire une année supplémentaire au lycée tandis que d’autres (Brandon Jennings, Emmanuel Mudiay, Terrance Ferguson…) filent quelques mois à l’étranger. Et ceux qui vont en NCAA sont l’objet de convoitises qui poussent les facs à franchir la ligne rouge.

Alors qu’il était d’abord favorable à ce principe, mis en place par son prédécesseur David Stern, Adam Silver a depuis corrigé sa position et, comme Michele Roberts, présidente du syndicat des joueurs, il voudrait bien y mettre fin.

Une place réservée à un lycéen dans chaque club

Sauf qu’il faudra sans doute attendre les négociations du prochain collectif, en 2023 ou 2024, pour effacer le problème.

D’ici là, certains entendent bien profiter des problèmes de la NCAA. En Australie, la ligue a ainsi décidé la création d’une place réservée à un joueur sorti du lycée dans chaque effectif, à partir de la saison prochaine, payant elle-même le salaire annuel (78 000 dollars US) d’un joueur qui souhaiterait passer un an en NBL avant de se présenter à la Draft NBA !

« Contrairement aux autres pays où les joueurs et les agents négocient avec les clubs, la NBL règlera directement le contrat des joueurs », assure Larry Kestelman, le président de la ligue. « Nous nous assurerons que les joueurs auront le développement nécessaire dans le programme de nos clubs, pour leur offrir la meilleure chance de succès. La NBL offre une belle visibilité aux Etats-Unis. Notre ligue est l’une des plus proches de la NBA en termes de style de jeu et de présentation des matchs. Nous allons construire un système pour offrir le meilleur accès aux équipes NBA et à leurs scouts. »

On se souvient que l’an passé, la NBL avait accueilli Terrance Ferguson pendant un an, à sa sortie du lycée. Même s’il n’avait pas forcément brillé en Australie (4.6 points et 1.2 rebond de moyenne en 15 minutes de jeu avec les Adelaide 36ers), l’arrière avait pu toucher un salaire et goûter au monde professionnel, avant d’être drafté à la 21e place par le Thunder.

Un bon retour sur investissement lors de la Draft ?

Reste tout de même à voir si les 78 000 dollars US de salaire promis par la NBL suffiront à attirer les lycéens américains, qui pourraient préférer une place en G-League, malgré des émoluments moins élevés. Mais les équipementiers pourraient aider à les convaincre, comme l’a fait Under Armour avec Terrance Ferguson…

Cela permettrait en tout cas à l’Australie de conserver ses meilleurs jeunes une saison de plus, au lieu de les voir filer (Ben Simmons, Patty Mills, Josh Green) vers la NCAA, souvent à contrecoeur. Comme on a pu le voir avec le Sixer.

« Evidemment, nous aimerions voir les jeunes Australiens passer une saison de plus dans leur pays avant de partir en NBA », confirme Larry Kestelman.

D’autant que l’initiative de la NBL a aussi un aspect financier. Les franchises NBA peuvent dépenser jusqu’à 700 000 dollars pour obtenir la libération d’un joueur de son contrat à l’étranger lors de la Draft. Si la ligue australienne parvient à attirer suffisamment de jeunes joueurs prometteurs puis négocie leur départ par la suite, elle peut vite amortir l’investissement. Car si c’est la NBL qui paiera directement les salaires, c’est aussi elle qui recevra l’argent des franchises NBA ensuite.

One-and-done : Se dit d’un joueur qui n’effectue qu’une saison universitaire pour rejoindre la NBA. Depuis 2010, tous les premiers choix de la draft ont été des « one-and-done », comme Kyrie Irving, Ben Simmons ou encore Anthony Davis.