Interview Kevin Durant : « Quand Russell reviendra, nous serons plus forts que jamais »

Kevin Durant est actuellement sur un nuage après avoir signé l’un des meilleurs mois de l’histoire moderne de la NBA en janvier. S’il n’a pu empêcher la défaite de son équipe à Washington, le probable MVP de la saison était tout de même ravi de pouvoir jouer devant son public, et il a répondu à nos questions avant la rencontre. Morceaux choisis…

Kevin, vous êtes de retour ici, chez vous, à Washington. Quelle importance accordez-vous à ce match ?

C’est toujours un moment très important pour moi. Je sais que beaucoup de gens seront présents dans la salle pour me voir et cela me touche beaucoup. J’ai moi-même acheté 400 places pour ma famille et mon entourage, et je reste toujours extrêmement attaché à cette ville et à cette région. Je suis fier d’être un enfant de DC. Quand j’étais petit, je venais voir les matchs au MCI Center (aujourd’hui rebaptisé le Verizon Center, ndlr) et c’était un rêve pour moi que de jouer dans cette salle. J’essaye toujours de me surpasser quand je reviens jouer ici.

Le Thunder est actuellement la meilleure équipe de la ligue, comment avez-vous réussi à maintenir un tel niveau de jeu en l’absence de Russell Westbrook ?

Je crois que nous avons beaucoup appris pendant les playoffs l’an dernier. Quand nous avons joué sans Russell, nous étions à côté de la plaque et nous partions plus ou moins battus d’avance parce que nous pensions que nous n’avions aucune chance de gagner en son absence. Cette expérience nous aide beaucoup aujourd’hui parce que nous avons appris que même avec un joueur du calibre de Russell sur le flanc, nous avons toutes nos chances face à n’importe quelle équipe de la ligue. Nous avons battu Miami et San Antonio récemment sans lui et cela n’aurait pas été possible l’an passé. Chaque joueur se donne encore plus qu’à l’accoutumée pour permettre de compenser son absence. Reggie (Jackson) a fourni un travail remarquable à la mène et joue avec une grande confiance en lui. Une fois Russell de retour, nous serons plus forts que jamais.

Votre mois de janvier a été sensationnel (35,9 points, 6,9 rebonds, 6,9 passes décisives) et vous place en compagnie de joueurs tels que Michael Jordan, Oscar Robertson ou Kareem Abdul-Jabbar pour un certain nombre de records. Qu’est ce que cela vous fait d’être cité aux côtés de tels joueurs ?

C’est un immense honneur évidemment. Je ne cours jamais après les distinctions individuelles mais cela me touche que de voir mon nom cité avec ceux de légendes pareilles. Tous ses joueurs ont marqué l’histoire du basket et j’espère pouvoir faire de même à ma façon.

Pensez-vous pouvoir maintenir une telle cadence jusqu’à la fin de la saison ?

Il ne faut pas se mentir, ce sera impossible de garder de tels chiffres jusqu’aux playoffs mais ce n’est pas ce qui m’intéresse. Gagner des matchs, voila ma seule motivation. Si nous gardons notre rythme de croisière, nous aurons de bonnes chances de bien figurer une fois les playoffs lancés. Mais nous en sommes encore loin, donc cela ne sert à rien que de vouloir se projeter aussi loin dans l’avenir. Concentrons-nous déjà sur les échéances des prochaines semaines avant de viser plus loin.

Vous êtes la cible des défenses soir après soir en NBA. Comment gérez-vous le fait d’être sans cesse la victime de prises à deux et d’un marquage aussi resserré ?

Je n’ai malheureusement pas le choix. Je sais que je suis attendu dans toutes les salles de la ligue et j’essaye de faire le mieux pour parvenir à dominer mes défenseurs mais je ne m’en plains pas. Cela permet de libérer d’autres joueurs dans l’équipe qui bénéficient alors de bien plus d’espace pour pouvoir enclencher leur shoot. C’est l’une des raisons de notre efficacité en attaque. Les défenses oublient trop souvent que je ne suis pas le seul joueur de l’équipe à pouvoir marquer des points…

« Les journalistes sont trop sévères avec la conférence Est »

Vous serez All-Star pour la cinquième fois de votre carrière dans deux semaines à la Nouvelle-Orléans. Que représente cet événement pour vous ?

Quand j’étais gamin, le All-Star Game m’a toujours fait rêver. De voir tous ces supers joueurs ensembles sur un terrain, faire le show et régaler le public, c’est quelque chose qui m’a toujours marqué et j’essaye de me montrer à la hauteur des matchs que je regardais quand j’étais petit. C’est toujours un grand moment que de pouvoir faire le spectacle sans se soucier du résultats et de pouvoir s’amuser avec mes copains au sein de la ligue. Nous allons bien nous amuser à New Orleans.

L’équipe de l’Ouest semble très au-dessus de son homologue de l’Est. Faut-il trouver un moyen de rééquilibrer les deux conférences ?

Miami a remporté le titre ces deux dernières années. Pour moi, cela ne veut rien dire. Au All-Star Game, l’Est pourra compter sur LeBron James, Dwyane Wade, Paul George, Carmelo Anthony… Ce sont tous d’immenses joueurs. Au niveau des équipes, je trouve que les journalistes sont trop sévères avec les équipes de l’Est. Je me méfie autant des équipes de l’Est que de l’Ouest. Si jamais nous avons la chance de nous qualifier en finale, je ne pense pas que nous fêterions le titre avant de disputer le « Game One » juste parce que nous serions opposés à une équipe issue de la Conférence Est. Cela n’a aucun sens pour moi.

Tous les étés, vous venez jouer la Goodman League, l’une des principales ligues amateurs du pays. Cette ligue pourrait cesser d’exister dès cette année. Un commentaire à ce sujet ?

Ce serait dévastateur que de voir cette ligue disparaître. La Goodman League existe depuis si longtemps, bien avant ma naissance. C’est là que j’ai véritablement débuté et je reviens tous les ans avec grand plaisir pour jouer avec les jeunes espoirs de la région. J’espère vraiment que cette ligue continuera son activité parce qu’elle fait partie du patrimoine de la ville de Washington.

Propos recueillis à Washington.