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PART ONE (1-15)
1. North Carolina
Starting 5:
G R.J. Davis
G Caleb Love
G Leaky Black
F Pete Nance
C Armando Bacot
Coach:
Hubert Davis (52 ans, 2ème saison)
Une des raisons de mettre les Tar Heels en tête de ce top 25, les finalistes de la saison écoulée retournent leur starting 5 moins l’emblématique Brady Manek. Un départ qui semble compensé, du moins sur le papier, par l’arrivée de l’intérieur Pete Nance en provenance de Northwestern (14.6pts, 6.5reb, 2.7ast, 45% à 3pts), un joueur particulièrement ciblé par le staff dont il espère la même réussite. North Carolina est une équipe élite au rebond (41.2, #6 NCAA), possédant une marge conséquente de +8.5 sur ses adversaires, un secteur sur lequel son jeu repose. La défense est bonne mais peut être améliorée, Nance est certainement un réel upgrade dans ce secteur par rapport à Manek, ce qu’indique la défense ajustée selon KenPom (#35 en 2022, projetée #13 cette saison).
Ces Tar Heels devront cependant supporter la pression permanente d’un favori au titre là où ils ont pu évoluer une grande partie de la saison dernière sous le radar. Avant cette fameuse dernière ligne droite, 11 victoires sur les 13 derniers matchs, la saison avait été chaotique. Il a quasiment fallu attendre ce fameux déclic, la victoire au Cameron Stadium face à Duke en venant gâcher les adieux de Coach K. à la foule, pour que l’équipe prenne enfin ses responsabilités. Pour ne pas revivre une même saison faite de up&downs les revenants seront amenés à hausser encore plus leur niveau de jeu.
Le duo du backcourt Caleb Love (15.9pts, 3.4reb, 3.6ast)-RJ Davis (13.5pts, 4.3reb, 3.6ast) devrait s’annoncer toujours aussi explosif, aucun n’est un meneur naturel mais les deux se complètent dans un rôle de facilitateurs, même si Davis devrait endosser un peu plus le rôle de meneur prioritaire. Surtout les 2 juniors n’ont manqué aucun des 68 matchs de l’équipe depuis leurs débuts, de quoi renforcer leur alchimie. Leaky Black (ACC All-defense) est le parfait glue guy à l’aile dont chaque coach rêve, altruiste au possible, au travail invisible à la simple lecture d’une box-score. Armando Bacot (16.3pts, 13.1reb, 1.7blk) dans la raquette est un candidat naturel au NPOY, le difference maker entre succès ou échec de la future saison des Tar Heels. Puff Johnson dans un rôle de sixième homme pourrait changer bien des choses en cas de breakout year en venant apporter taille et scoring.
Un bémol, aucune des recrues de la nouvelle classe ne semble devoir jouer un role significatif cette saison même si le meneur Seth Trimble devrait gagner du temps de jeu par sa défense. Ou le big man Jalen Washington si ses blessures le laissent tranquille, un joueur skillé pouvant stretcher et surtout soulager Bacot sur quelques minutes. A moins que le sharpshooter des lycées Tyler Nickel claque en sortie de banc et mette tout le monde d’accord.
Le coach Hubert Davis devra veiller à éviter un démarrage poussif de son équipe et ne pas réitérer les fréquents trous d’air de la saison passée, comme ces défaites honteuses à Miami (-28), Wake Forest (-22) ou encore à domicile face au cancre de la classe, Pittsburgh. Il s’agira d’aller chercher un seed le plus haut possible en mars prochain afin de s’éviter le même parcours du combattant de la saison passée lors du tournoi NCAA.
2. Gonzaga
Starting 5:
G Nolan Hickman
G Rasir Bolton
G Julian Strawther
F Anton Watson
F Drew Timme
Coach:
Mark Few (59 ans, 24ème saison)
Les Zags auront-ils un jour l’honneur de découper les filets en point final de la March Madness. La question se pose saison après saison depuis maintenant une décennie, depuis qu’ils sont des candidats crédibles au titre national. Les plus sceptiques mettent en cause le manque de challenge au sein de la West Coast comme raison majeure de leurs échecs successifs (aussi la pression du favori, surtout pour un mid-major). Une réputation de ‘tigre de papier’ qui commence à leur coller aux baskets. C’est pourquoi la fac de Spokane a signée pour une série de matchs les opposants à Kentucky sur les 6 prochaines années. Gonzaga cherche donc à muscler son calendrier hors conférence, leur Strenght of Schedule dans cette optique sera corsé avec Michigan State, Texas, Kentucky, Tennessee, Baylor ou encore Alabama comme opposition.
Sur le plan de l’effectif l’équipe retrouve 3 starters de la saison passée dont l’emblématique Drew Timme (18.4pts, 6.8reb, 2.8ast), sa pierre angulaire et véritable métronome dans la raquette. Avec lui Gonzaga possède un bilan de 90-7 sur les 3 dernières saisons, nuff said. Il devrait former un duo 1-2 punch avec le big guard Julian Strawther (11.8pts, 5.4reb, 36.5% à 3pts) dont on attend l’éclosion définitive sur son année junior. Il possède l’avantage de pouvoir jouer sans le système et de connaitre parfaitement son rôle.
Le troisième starter Rasir Bolton (11.2pts, 2.3ast, 46.0% à 3pt) évoluera dans un rôle de facilitateur et de shooteur, voir d’accélérateur aux côtés de Nolan Hickman chargé de la mène. Mark Few attend de ce dernier qu’il prenne définitivement les rênes de l’équipe à la suite d’Andrew Nembhard, comme ce dernier l’avait fait après avoir été dans l’ombre de Jalen Suggs, logique passation de pouvoir. Les points forts de Nolan Hickman, créer de la séparation sur son dribble grâce à un maniement de balle élite, jouer sous contrôle (0.7 TO), à voir avec un usage plus important de la gonfle, savoir imprimer différents tempos, bref un joueur cérébral. Faiblesses, le shooting (30.8% à 3pt, 66.7% aux LF).
L’intérieur Anton Watson (7.3pts, 4.7reb, 1.9ast, 1.3stl) devrait lui débuter au poste 4, Mark Few aime son hustle et sa versatilité, les opportunités qu’il crée par sa défense, un vrai facteur-x, même si peu de plays lui sont consacrés en attaque. Au même titre que pour Hickman, l’autre sophomore Hunter Sallis est promis à passer un cap, Holmgren parti c’est désormais le potentiel meilleur défenseur de l’équipe et un cutter d’élite grâce à son jeu sans ballon et ses qualités de slasher. Les départs du meneur Andrew Nembhard et de la licorne Chet Holmgren seront certes impossibles à compenser, surtout défensivement concernant le récent #2 de draft, mais Gonzaga devrait trouver du scoring grâce à l’arrivée du guard Malachi Smith (19.9pts, 6.7reb, 3.0ast,1.7stl), ex-Chattanooga, meilleur joueur de la SoCon, un des top tranferts de l’intersaison. Le pivot Efton Reid (6.3pts, 4.3reb en 19mn) en provenance de LSU, doué mais inconstant, pourrait aussi s’avérer une bonne pioche dans un environnement sain comme à Gonzaga. L’intérieur Braden Huff sera le seul freshman du groupe mais tout chez lui pue déjà le ‘Zag’, un blanc-bec longiligne avec un QI basket développé.
Cette équipe possède une fois de plus le matériel pour gagner sans problème sa conférence et s’étalonner face à de gros adversaires hors conférence. Reste cette quête éternelle du Graal, le titre national, chaque saison se rapproche du but espèrent les plus optimistes des fans des Zags.
3. Houston
Starting 5:
G Jamal Shead
G Marcus Sasser
G Tramon Mark
F Jarace Walker
F Reggie Chaney
Coach:
Kelvin Sampson (67 ans, 9ème saison)
Rester en bonne santé et éviter les blessures qui ont ravagé son roster la saison passée, telle est la mission prioritaire de Houston. L’équipe veut s’inviter à un deuxième Final Four en 3 ans et si possible le gagner. Les Cougars semblent avoir les moyens d’y parvenir et leurs arguments ne sont pas négligeables. Houston a certes perdu 4 de ses starters de la saison passée, ce qui représente une moyenne de 50 points envolés, mais va donc récupérer les deux grands absents de la dernière campagne, les guards Marcus Sasser (17.7pts, 2.6ast, 45 treys à 43.7%) et Tramon Mark (10.1pts, 2.4ast) qui ont loupé au total plus d’une cinquantaine de matchs à eux deux. Sasser est un All-American en puissance, sa seule présence booste le statut de l’équipe et la fait passer dans une autre dimension par sa capacité à scorer de partout, sur du catch&shoot, du drive, des floaters etc. Le meneur Jamal Shead (10.pts, 5.8ast, 1.7stl) auteur d’une belle saison soph’ devrait ainsi se sentir moins seul, sans que la création ne repose sur ses seules épaules.
Le talent additionnel venu du recruiting devrait aussi permettre d’élever de façon significative le niveau d’ensemble. Un prospect comme le 5 étoiles Jarace Walker (#10 ESPN, #11 247sports, #12 Rivals) vaut de l’or, un intérieur physique (2,03m, 100kg) doté d’un gros moteur, capable d’impacter le jeu des 2 côtés, surtout en défense en raison d’une envergure annoncée à 2,18m. Il sera accompagné par un autre commitment d’importance, un top-30 des lycées, l’ailier Terrence Arceneaux à propos duquel le coach Kelvin Sampson n’est déjà pas avare en éloges, un athlète explosif au potentiel défensif bluffant. Le frontcourt est peut être la seule faiblesse de l’équipe, hormis Jarace Walker. Le poste 5 devrait se jouer entre Reggie Chaney, opéré de la main cet été, et J’Wan Roberts, deux petits intérieurs qui cumulaient 28 minutes de jeu à eux deux (Roberts tournait à 8.8 rebounds quand il loggait 20 minutes ou plus), à moins que Sampson décide de faire jouer son freshman Jarace Walker au centre.
Côté banc on peut citer l’ailier Ramon Walker Jr. qui a montré des flashs de son talent en freshman. Mylik Wilson (ex-Texas Tech) est venu chercher du temps de jeu, un guard super athlétique doublé d’une bête défensive, il peut être la bonne surprise de la saison. Le pivot Sadarius Bower transféré de Charleston Southern apportera un peu de taille dans la raquette (2,06m), limité en talent mais backup utile avec son côté energizer. Sans oublier Emanuel Sharp, un guard 4 étoiles débarqué un semestre plus tôt pour finir de soigner une jambe fracturée au lycée, le staff croit beaucoup en ses skills offensifs et sa capacité à scorer.
Dire que si Kenneth Lofton Jr. était resté en College il aurait à priori choisi la fac texane selon des sources, et fait des Cougars sans aucun doute le #1 au pré-ranking. Même sans lui cette équipe est bâtie pour le succès, elle est très équilibrée des 2 côtés (#8 en défense, #10 en attaque selon les stats avancées de KenPom). Elle devrait survoler l’AAC, sa dernière opportunité avant de rejoindre la Big XII en 2023-24, puis se frayer un chemin le plus loin possible en mars avec comme but avoué d’aller chercher le Final Four qui se déroulera où, à Houston bien entendu !
4. Baylor
Starting 5:
G Adam Flagler
G LJ Cryer
G Keyonte George
F Jalen Bridges
C Flo Thamba
Coach:
Scott Drew (52 ans, 20ème saison)
C’est certain Baylor a perdu du monde à l’intersaison, Jeremy Sochan (#9) et Kendall Brown (#48) partis à la draft, Matthew Mayer transféré à Illinois, ainsi que son meneur James Akinjo en recherche d’un contrat (Knicks aux dernières nouvelles). On se dit que l’équipe coachée par Scott Drew aura du mal à survivre à ces départs et que le rebuilding via une saison de transition guette son monde du côté de Waco. Si on ajoute la blessure de son formidable energizer le camerounais Jonathan Tchamwa-Tchatchoua, blessé au genou et qui ne devrait pas faire son retour avant le mois de février, le tableau s’assombrit d’autant plus. Les Bears ont pourtant prouvés qu’ils savaient rebondir, notamment après le titre de 2021 et les départs de 4 de leurs starters en remportant la Big XII en 2022 (partagée avec Kansas), tout en ne s’inclinant que face aux futurs finalistes North Carolina à la Madness. Début janvier les Bears étaient même classés #1 du pays avec un bilan de 15-0 avant que les blessures ne viennent gâcher le momentum, finissant sur un mitigé 12-7.
Cette équipe possède à priori les ressources nécessaires pour un bis repetita. Premier atout-clé, l’équipe retourne son duo de guards Adam Flagler (13.8pts, 3.ast, 75 treys à 38.7%) et LJ Cryer (13.5pts, 52 treys à 46.8%), la crème de la Big XII voir du College, du très solide au shooting. Le coach Scott Drew espère de Flagler un rôle plus à la création cette saison. Ce qui change la donne c’est l’ajout du super freshman Keyonte George à ce backcourt, un top 10 des lycées (#6 ESPN, #6 Rivals, #7 247sports) qui a snobé Kansas ou Kentucky pour venir jouer dans son état natal. Il devrait s’imposer comme le go-to player de l’équipe, injecter à la fois du playmaking et du scoring à une traction arrière qui s‘annonce comme des plus redoutables. Le vétéran congolais Flo Thamba (2,08m, 111kg) sera toujours l’ancrage défensif de la raquette (6.2pts, 5.6reb, 1.0blk) lui qui a starté les 34 matchs de son équipe la saison passée. En attendant le retour de son complice camerounais Jonathan Tchamwa-Tchatchoua à ses côtés, un energizer athlétique, le transfuge de West Virginia Jalen Bridges (8.4pts, 4.8reb) devrait faire la maille à ses côtés et compléter le Cinq. L’autre transfert en provenance de BYU Caleb Lohner (7.0pts, 6.4reb), natif du Texas, sera une alternative en sortie de banc. Les 2 ont plutôt un profil de stretch-4, capables de mettre des treys. Autre recrue le top JUCO Dantwan Grimes, un guard qui vient du Kilgore College au Texas, un local boy. Si on ajoute le retour du redshirt freshman Langston Love après une ACL, grosse recrue 4 étoiles en 2021, un arrière shooteur capable de bien défendre, la rotation a de l’épaisseur.
Une des faiblesses de l’équipe pourrait se situer dans la protection du cercle (1 seul joueur à 1 contre par match) mais à l’inverse Baylor ne laisse que des miettes au shooting à l’opposition (42%, dont 30% à 3pts) et provoque 16 turnovers par match. Il faudra voir dans quelle mesure la perte de Jeremy Sochan n’affecte pas ces stats.
Baylor devrait être encore une force défensive selon les projections avancées de KenPom (#13 à l'AdjD), mais en contrepartie balancée offensivement grâce à l’apport d’un Keyonte George (#8 à l'AdjO). Il faudra donc se méfier de ces Bears à l’appétit toujours féroce malgré le rebuilding et ne pas vendre leur peau avant de les avoir...Battus.
5. Creighton
Starting 5:
G Ryan Nembhard
G Trey Alexander
G Baylor Scheierman
F Arthur Kaluma
C Ryan Kalkbrenner
Coach:
Greg McDermott (58 ans, 13ème saison)
Certains peuvent trouver cela un poil (trop) haut pour les Geais Bleus, mais Greg McDermott tient peut être là l’effectif de sa carrière. Ces dernières années Creighton a déjà été classé à maintes reprises dans le top 10 national, obtenant par 2 fois son ranking le plus haut en 2021 et 2022 (#7). La fac d’Omaha a même co-remporté la Big East en 2020 (mais privé de tournoi de conférence et Madness, covid oblige). Pour quelle(s) raison(s) cet effectif serait-il mieux armé que les précédents, au point d’en faire le favori de la Big East et un gros outsider au titre national. La première, McDermott plutôt réputé pour être un coach d’attaque a réussi pour la première fois à finir dans le top 20 des défenses selon KenPom (#19).
Creighton repart aussi avec un axe 1-3-5 intact, le meneur Ryan Nembhard (11.3pts, 4.4ast), nommé freshman de l’année de la Big East, l’ailier athlétique Arthur Kaluma (10.4pts, 5.4reb) et le pivot dominant Ryan Kalkbrenner (13.1pts, 7.7reb, 2.6blk), nommé lui défenseur de l’année de la Big East du haut de ses 2,16m. Certes l’ensemble est jeune, le Cinq de départ sera composé de 3 sophomores (Nembhard, Alexander, Kaluma) mais leur marge de progression est énorme, notamment le jeune ougandais Arthur Kaluma auteur d’un Monster Game face à Kansas à la Madness (24pt, 12reb, 4 treys).
Une autre raison c’est que cette relative inexpérience sera contrebalancée par des transferts bien ciblés. Notamment un joueur désiré par tous les gros programmes durant le portail des transferts, l’arrière-shooteur Baylor Scheierman en provenance de South Dakota State, véritable couteau suisse (7.8reb, 4.5ast, 1.7stl), au profil de difference maker en attaque (16.2pts, 50.8% au tir), un range quasi illimité de loin (83 tirs primés à 46.9%). Autre transfert bien ciblé, celui de l’argentin Francisco Farabello après 3 saisons à TCU, un spécialiste du tir en sortie de banc (40.2% à 3pts en carrière). Le combo Trey Alexander est un candidat à une breakout year suite à une saison freshman prometteuse (7.4pts, 3.7reb, 2.5ast), et à une excellente Madness comme starter lorqu’il a fallu pallier l’absence du meneur Ryan Nembhard. Il possède un excellent jeu à mi-distance et une panoplie de moves lui permettant de créer son tir. L’intérieur Mason Miller (2,06m, 90kg), top 75 des lycées en 2021 mais contraint sur blessure à un statut de redshirt en a profité pour se tailler un physique compatible avec l’intensité de la Big East. Les chiens ne faisant pas des chats, fils de l’ancien NBAer Mike Miller, il est annoncé comme un excellent shooteur et devrait pouvoir jouer sur les postes 3 et 4.
Le roster aura donc fière allure. C’est une équipe équilibrée des 2 côtés qui se présente sur la ligne de départ, #21 au ranking défensif, #29 au ranking offensif selon les prévisions de KenPom. Last, cette équipe n’a perdu que de 7 petits points face au futur champion Kansas au second tour du tournoi, tout en étant privée de Nembhard et Kalkbrenner, 2 pions essentiels et influents dans le jeu de l’équipe. Au complet Creighton sera un vrai poil à gratter pour n’importe quel adversaire mais il faudra déjà s’imposer dans une Big East toujours exigeante avant de songer à faire des ravages plus tard dans le Tournoi.
6. UCLA
Starting 5:
G Tyger Campbell
G Amari Bailey
G Jaylen Clark
F Jaime Jaquez Jr.
C Adem Bona
Coach:
Mick Cronin (51 ans, 4ème saison)
Question, reste-t-il assez de talent pour faire des Bruins un contender crédible au titre national alors qu’ils ont subi une sacrée saignée à l’intersaison, dont Johnny Juzang leur meilleur scoreur ces 2 dernières saisons, deux starters expérimentés comme le guard Jules Bernard et l’intérieur Cody Riley (248 matchs à eux deux), plus un one&done comme Peyton Watson via la draft (#30) qui aurait mérité d’être développé une année de plus. La fac angelino a cependant les moyens d’être dans la course pour le titre de Pac-12 et de reconquérir une couronne qu’elle n’a plus portée depuis 2013, un bail pour le mythe qu’elle représente.
Le coach Mick Cronin peut s’appuyer pour cela sur son duo de vétérans Tyger Campbell (11.9pts, 4.3ast, 41% à 3pts), 96 starts, qui apporte de la stabilité à la mène par son côté safe (1.3 TO) et Jaime Jaquez (13.9pts, 5.7reb, 2.3ast), 89 starts, le capitaine et l’âme de l’équipe, son ‘do it all player’, celui qui donne le ton en défense par le geste et la parole. Freiné par des blessures la saison dernière un Jaquez de retour à 100% n’a pas de prix. Ils seront accompagnés dans le starting five par deux recrues de haut vol, tout d’abord Amari Bailey un big guard 5 étoiles (#5 ESPN, #9 247sports, #13 Rivals) qui devrait avoir un impact immédiat des deux côtés, à la fois athlétique (1,96m, 84kg) et skillé balle en main. L’autre est le jeune intérieur turc d’origine nigériane Adem Bona (#16 ESPN, #17 247sports, #23 Rivals). Le staff des Bruins espère qu’il ne tardera pas à devenir l’ancre défensive de la raquette et concrétiser son énorme potentiel de protecteur de cercle. Une saison réussie passera forcément par l’apport de ces deux freshmen au potentiel de ‘game changer’. Enfin le dernier spot de starter devrait revenir au junior Jaylen Clark (6.7pts, 3.8reb, 1.1stl) dans un rôle inchangé de glue guy à l’aile. Beaucoup attendent une breakout year de celui qui a été élu dans la Pac-12 All-Defense malgré un temps de jeu limité à 18 minutes par match.
On le voit, cette équipe reposera sur un fort potentiel défensif, peut être encore meilleur que la saison passé (#16 à l’adjD), si on ajoute dans le lot la signature tardive de l’italien Abramo Canka, un freshman annoncé comme une peste défensive. Il faudra cependant trouver des solutions en sortie de banc pour soulager le cinq majeur, le sniper David Singleton est une valeur sûre en sortie de banc (43% à 3pts en carrière), l’arrière shooteur Will McClendon est de retour après une année freshman redshirt (torn ACL) tout comme l’autre freshman l’intérieur Mac Etienne pour les mêmes raisons. Mick Cronin compte aussi beaucoup sur sa recrue Dylan Andrews comme backup à la mène, un top 50 des lycées qu’il décrit comme "le gars le plus rapide balle en main que j’ai coaché en 27 ans de carrière."
C’est l’avant-dernière saison de UCLA en Pac-12 avant probablement d’évoluer en Big Ten à la rentrée 2024, malgré des discussions qui bloquent encore le processus, et une campagne d’opposition qui prône le statu quo, mettant dans la balance des frais accrus de déplacement, un supplément coûteux en personnel et bien sûr la fameuse empreinte carbone qui exploserait, en dehors de raisons historiques. La raison initiale de ce déménagement est une meilleure visibilité sur les networks nationaux et un deal juteux à la clé, difficile de résister à l’argument financier. C’est tout un pan d’histoire du basket californien qui devrait inéluctablement s’exiler sur la côte Est, USC fait aussi parti du deal, une des dernières opportunités qu’auront les Bruins de venir poser leurs griffes sur la Pac-12.
7. Kansas
Starting 5:
G Dajuan Harris
G Kevin McCullar
F Gradey Dick
F Jalen Wilson
F Zach Clemence
Coach:
Bill Self (59 ans, 20ème saison)
Ne pas enterrer la possibilité d’un back-to-back de la part de KU, malgré le fait d’avoir perdu 3 éléments incontournables du titre, à savoir Ochai Agbaji, Christian Braun (draftés) et David McCormack parti en Europe (Besiktas). Sans oublier le sixth-man Remy Martin, précieux dans l’obtention du titre et initiateur du comeback en finale, enfin du backup Mitch Lightfoot dans la raquette. Le bis repetita nécessitera tout de même un alignement parfait des planètes. La base sera malgré tout intéressante avec deux starters de retour, le meneur Dajuan Harris (5.4pts, 4.2ast, 1.5stl) et le polyvalent ailier Jalen Wilson (11.1pts, 7.4reb, 1.8ast). Les deux auront la tâche de passer de role players à devenir des leaders sur le parquet. On en doute pas concernant Harris, un joueur exemplaire par l’exemple et le geste, notamment en défense (Big-12 All-Defense). Encore sous-estimé, il ne figure par exemple pas dans la liste du Bob Cousy Award ou dans la All-Big 12 Team de pré-saison. Le junior redshirt Jalen Wilson a lui effectué de nombreux workouts NBA à la pré-draft (Bucks 2 fois, Knicks, Spurs entre autre), il y a eu du bon et du moin bon sur les feedbacks, mais il l’a déclaré, cela le motive encore plus de revenir travailler ses skills, notamment son shooting extérieur, en prenant exemple sur son ancien mate Ochai Agbaji.
Ils seront accompagnés du précieux Kevin McCullar (10.1pts, 4.6reb, 3.1ast) transféré de Texas Tech, un familier de la Big XII donc, un big guard athlétique et versatile capable de défendre, qui devrait former un backcourt de fer de ce côté-ci du terrain avec Dajuan Harris. Le poste 5 devrait revenir au sophomore Zach Clemence mais le pivot Ernest Udeh, un des 3 All-American des lycées du roster devrait pouvoir se méler à la lutte par son côté athlétique et longiligne (2,08m, 103kg). KU a recruté une classe de freshmen prometteurs (#5 au recruiting national), outre le pivot Ernest Udeh donc, il faut surtout citer l’ailier longiligne Gradey Dick (2,01m, 93kg), un 5 étoiles à la Kevin Huerter, plus athlétique qu’il n’y parait, précédé d’une grosse réputation de sharpshooter, voir de playmaker. MJ Rice pourrait s’avérer la (très) bonne surprise du trio, c’est un petit bulldozer (1,96m, 100kg), capable de poser des mismatchs partout sur le court et d’occuper plusieurs positions en fonction de l’adversaire.
Du banc pourraient émerger des joueurs ayant peu ou pas joués la saison passée; on pense au meneur Joseph Yesufu venu de Drake qui n’a joué que 9 petites minutes par match, ou un autre meneur Bobby Pettiford, qui n’a joué que 14 matchs en freshman pour un total de 112 minutes, blessé aux abdominaux; mais il en profité pour bosser et son profil défensif plait au staff. Dans le secteur intérieur, KJ Adams peu utilisé en freshman est un freak athlétique qui peut impacter en défense. Cam Martin élu meilleur joueur de DII en 2020-21 avait tapé dans l’œil des recruteurs mais avait décidé de devenir redshirt la saison passée afin de se mettre à niveau physiquement.
Bill Self*a cette capacité à vite régénérer son roster comme souvent les grands coaches, un gros recruiting aide bien pour cela, et donc de passer par un reloading plus qu’un rebuilding, les powerhouses n’ont pas vocation à se payer une saison de transition. Il a déjà également prouvé par le passé qu’il avait un certain talent à révéler des potentiels insoupçonnés chez certains, des Thomas Robinson, Frank Mason, Devonte’ Graham, Ochai Agbaji, liste non exhaustive. Kansas devrait pouvoir ainsi se maintenir au sommet de la hiérarchie de la Big XII, le savoir-faire maison n’est plus à prouver, et ainsi défendre chèrement son titre national en mars prochain.
*Bill Self a été suspendu par Kansas pour les 4 premiers matchs de la saison 2021-22, ainsi que son assistant Kurtis Townsend, pour des faits de corruption remontant à 2017.
Suite à des investigations menées par le FBI il en a été conclu que de multiples violations au règlement de niveau 1 ont été constatées, les plus hautes dans l’échelle des règles établies par la NCAA, comme des infractions dans le recrutement, un manque de contrôle de la part des institutions de la fac et la responsabilité du head coach pleinement engagée.
Ces sanctions imposées en interne sont un pas pour éviter un ban de post-saison, elles sont donc accompagnées par d’autres décisions qui vont dans ce sens:
-Une réduction de 4 visites officielles concernant le recrutement, sur l’année en cours et la saison 2023-24.
-La perte de 3 scholarships à répartir sur les 3 prochaines années.
-Un ban de 6 semaines concernant des visites non-officielles, un ban de 6 semaines observé sur la communication concernant le recruiting, 13 jours de disponible en moins sur le calendrier du recruiting en 2022-23.
Ce plus de 1800 jours après que les faits reportés par le FBI aient été communiqués à la fac de Kansas…
8. Duke
Starting 5:
G Jeremy Roach
G Jacob Grandison
F Dariq Whitehead
F Kyle Filipowski
C Dereck Lively II
Coach:
Jon Scheyer (35 ans, première saison)
Nous y voilà. Le College va vivre l’an I de l’après Coach K., rien que ça devrait suffire à faire entrer cette saison dans l’histoire, quelle qu’en soit l’issue pour Duke. 42 saisons d’un règne sans partage qui s’est achevé le 2 avril dernier lors d’une demi-finale nationale déjà mythique et d’une défaite 81-77 face à North Carolina, dans le cadre d’une des plus grandes rivalités du sport américain, il ne pouvait en être autrement.
Le passage de témoin a été savamment préparé, Jon Scheyer est un dukie pur sucre, joueur puis assistant maison, un vrai disciple du maitre. Il va tenter d’imposer sa patte sans pour autant renier les principes de jeu de la maison bleue, ‘du changement dans la continuité’ pour résumer. Ce qui est immuable par contre c’est la politique de recrutement, Scheyer hérite d’une classe d’âge hyper loadée (#1 au recruiting national), ayant lui-même activement participé au recrutement, d’ailleurs une de ses grandes qualités, le suivi des joueurs. Le talent suinte donc de partout, encore faudra-t-il trouver l’alchimie entre ces freshmen et le reste de l’équipe. Lors du dernier sacre national de la fac en 2015, les Jahlil Okafor, Justise Winslow, Tyus Jones et Grayson Allen étaient entourés par des joueurs d’expérience (Cook, Jefferson, Sulaimon).
Duke ne retourne qu’un seul vétéran notable, le junior Jeremy Roach nommé de facto capitaine de l’équipe, plus facilitateur que meneur mais excellent défenseur qui devrait partager le poste 1 avec le freshman 5 étoiles Tyrese Proctor, originaire de Camberra en Australie, un playmaker de grande taille (1,96m) qui a déjà évolué avec son équipe nationale.
On a donc été prévoyant chez les Diables Bleus en allant chercher de l’expérience via le portail des transferts. On a fait ainsi venir Jacob Grandison d’Illinois, un cinquième année de 24 ans qui pourrait starter au poste 2, un shooteur fiable (41% à 3pts la saison passée). Deux autres transferts viennent renforcer le banc, deux seniors là aussi, le pivot Ryan Young de Northwestern (9.0pts, 4.2reb), un big baby de 2,08m et 108kg doublé d’une grosse tête académique, et l’ailier d’Harvard Kale Catchings (9.1pts, 4 .0 reb, 36.5% à 3pt), capable de défendre plusieurs positions, fils de la légende WNBA Tamika Catchings.
Mais ce sont les freshmen qui devraient se tailler la part belle dans le Cinq de départ, tout d’abord Dariq Whitehead à l’aile, une des 3 top recrues du lycée (#1 Rivals, #2 ESPN, #2 247sports), ce malgré une fracture du pied en août qui retardera sans doute ses débuts. C’est un athlète à la fois fluide et explosif (1,98m, 86kg), mais ce n’est pas seulement un run&jump, il a déjà progressé sur son maniement de balle et sur son tir de loin. Il aura vocation à devenir le go-to guy de l’équipe, et le potentiel pour défendre plusieurs positions, du 1 au 3. Enfin la raquette où l’on devrait retrouver Kyle Filipowski (2,11m, 100kg), un intérieur pouvant s’écarter et apporter du spacing au jeu. Il sera associé à Dereck Lively (#1 247sports, #1 ESPN, #3 Rivals) au profil plus défensif, un pivot mobile (2,16m, 100kg), excellent protecteur de cercle avec son envergure reportée à plus de 2,30m, qui est en train de se doter d’un tir extérieur. Deux tours jumelles qui dicteront en grande partie le jeu des dukies (rebond, défense, scoring, capacité à stretcher). Ne pas oublier le shooteur Jaden Schutt qui devrait faire parler de lui en sortie de banc, et Mark Mitchell, un poste 3/4 très physique, potentiel de défenseur élite et poseur de mismatchs.
Jon Scheyer dispose donc d’un roster très talentueux et assez profond pour aller loin, malgré l’inexpérience de sa classe freshman, compensée par des role players qu’on a ciblés via le portail des transferts. Gagner le titre national pour sa première saison de head coach serait HISTORIQUE, c’est bien le mot en vogue du côté de Durham cette saison.
9.Kentucky
Starting 5:
G Sahvir Wheeler
G Cason Wallace
G Chris Livingston
F Jacob Toppin
C Oscar Tshiebwe
Coach:
John Calipari (63 ans, 14ème saison)
Ce n’est pas un vain mot, la pression sera maximale sur John Calipari cette saison. Kentucky n’a plus disputé de Final Four depuis 2015, une éternité pour une telle powerhouse. Pire, la défaite au premier tour lors du tournoi final face à Saint Peter’s la saison dernière a laissé des traces, tout comme un bilan négatif en SEC et une non-participation à la Madness un an plus tôt.
Pas d’excuse en cas de nouvel échec puisque Kentucky récupère le NPOY 2022 en personne, Oscar Tshiebwe (17.4pts, 14.2reb) qui touchera autour des 2.3M$ grâce aux NIL deals, ça aide pour revenir jouer en College. Posséder un tel phénomène physique, une telle force dominante dans la raquette des deux côtés est bien évidemment un plus. Le duo in&out qu’il forme avec le micro-meneur Sahvir Wheeler (1,75m) est aussi le socle sur lequel le jeu de UK repose. Ce dernier est l’un des meilleurs passeurs du College (7.4 et 6.9ast ces 2 dernières saisons), un des meilleurs pénétrateurs de défense balle en main, celui qui imprime un gros tempo mais qui parfois manque de contrôle (3.0 TO) et qui surtout est un shooteur putride de loin (27.5% en carrière).
Mais ce ne sera sans doute pas suffisant, l’animation autour de ces deux joueurs sera primordiale, connaissant les difficultés récurrentes de Calipari à trouver du shooting et donc du spacing. La solution peut-elle venir des deux super freshmen Cason Wallace (#5 247sports, #8 Rivals, #20 ESPN) et Chris Livingston (#11 Rivals, #12 ESPN,#16 247sports). Wallace est un combo avec une mentalité de mâle alpha qui donnera sa vie en défense mais qui n’a pas encore prouvé qu’il pouvait être un shooteur régulier. Livingston est un ailier athlétique et explosif qui adore attaquer le cercle, chasser les rebonds, défendre plusieurs positions mais comme il le dit "three-pointers is not something that I’m going to fall in love with". Pour upgrader le shooting Calipari a donc été chercher l’arrière Antonio Reeves (Illinois State) qui tournait la saison passée à 39% de loin, l’autre arrière CJ Fredrick peut être élite derrière l’arc (46.6% à Iowa), son retour après une année redshirt est un vrai renfort extérieur. Il peut aussi espérer une breakout year de son senior Jacob Toppin (6.2pts, 3.2reb) notamment au shooting lui qui est plus connu pour sa défense et ses highlight dunks. Le staff attend aussi de l’intérieur Daimion Collins qu’il démontre son potentiel de 5 étoiles. Peu utilisé comme freshman (7.4 minutes), il a pris du muscle passant à 100kg pour 2,06m, sa défense pourrait s’avérer un plus.
On le voit, si UK a de quoi martyriser du monde au rebond et en défense, se montrer dangereux sur transition, le problème de spacing risque de ressurgir et faciliter la tâche des adversaires sur jeu placé. La raison pour laquelle les Wildcats avec un recruiting aussi mal ciblé, un mal récurrent ces dernières saisons, ne peuvent pas être rankés plus haut. Les fans ont souvent appris à être échaudés ces dernières saisons.
*Update: Oscar Tshiebwe va subir (ou a subi quand la preview sera postée d’ici là) une intervention mineure à un genou, selon Calipari, d’une durée d’environ 15 minutes ‘pour nettoyer certaines choses’. Il pourrait manquer l’ouverture de la saison.
**Update: Le meneur Sahvir Wheeler s’est récemment bloqué le genou dans un match exhibition face à Missouri, le staff espère son retour à court terme. A suivre.
10. Tennessee
Starting 5:
G Zakai Zeigler
G Santiago Vescovi
G Josiah-Jordan James
F Julian Phillips
F Olivier Nkamhoua
Coach:
Rick Barnes (68 ans, 8ème saison)
Les Vols devraient pouvoir se méler à la lute avec Kentucky et Arkansas, voir Auburn dans une SEC très relevée qui avait qualifié 6 équipes à la Madness l’an passé. Tennessee avait terminée la saison en boulet de canon en remportant 16 de ses 19 derniers matchs, gagnant au passage le tournoi de conférence, le premier titre de la fac depuis 1979. La dynamique devrait donc perdurer cette saison malgré la perte de son homme de base le meneur Kennedy Chandler (13.9pts, 4.7ast), parti à la draft (#38), one&done oblige.
L’équipe retrouve 3 de ses starters, 4 si on considère que l’autre meneur Zakai Zeigler (SEC All-defense) possédait le quatrième temps de jeu de l’effectif malgré un seul match disputé comme starter. Il devrait se glisser naturellement dans la peau du titulaire du poste. A voir parce qu’il a demandé à son coach de sortir du banc comme il l’aime à le faire en apportant l’étincelle et son énergie contagieuse, c’est comme ça qu’il est vite devenu le chouchou des fans en freshman. Mais faute de véritable alternative à son poste peu de chance que Rick Barnes accède à sa demande.
On devrait donc le retrouver associé dans le backcourt à l’arrière uruguayen Santiago Vescovi, l’artilleur de service (102 treys à 40.3%) qui a débuté 77 de ses 81 matchs avec les Vols en 3 ans. L’arrière-ailier Josiah-Jordan James (10.3pts, 6.0reb, 1.7ast, 1.4stl, 1.1blk, 56 treys) revient également jouer sa saison senior après avoir tester les eaux à la pré-draft. Son profil de ‘do-it-all’ et sa mentalité de glue guy seront des plus précieux dans la bonne marche de l’équipe. Le dernier revenant le finlandais Olivier Nkamhoua (2,03m, 105kg) devrait occuper le poste 5 dans une version small-ball, avec cette capacité entrevue à shooter de loin, certes sur un petit volume (13 tirs primés à 44.8%). A l’opposé le serbe Uros Plavsic (2,13m, 118kg) apportera sa taille et son gabarit imposant façon ‘enforcer’ selon l’opposition.
Reste donc un spot à pourvoir dans le 5 de départ, il reviendra de facto au freshman Julian Phillips (#13 ESPN, 247sports, #14 Rivals), la grosse recrue de la fac, un ailier qui va pouvoir impacter le jeu par son côté long et athlétique (2,03m, 90kg), sa capacité à scorer aux 3 niveaux et à défendre plusieurs positions. Rick Barnes pourra aussi compter côté backcourt sur l’autre freshman BJ Edwards en sortie de banc, un combo guard venu tout droit de Knoxville, difficile de faire plus local. Et de Tyreke Key un autre guard transféré d’Indiana State où il a passé 4 années, inscrivant 1650 points en 114 matchs, redshirt la saison passée (épaule). Niveau frontcourt le sophomore Jonas Aidoo (2,11m, 104kg) même s’il a peu été utilisé l’an passé (7.8 minutes) a montré quelque potentiel comme rim protector et à pouvoir s’écarter pour shooter.
Au final Barnes a souvent échoué brutalement en mars, il compte 1 seul Final Four en plus de 30 ans de coaching, qui commence à dater (Texas, 2003). Même avec un Kevin Durant il n’a pu l’atteindre. Après avoir ramené un titre à la fac, le premier depuis 43 ans, un run à la Madness serait le bienvenu pour valider la progression de Tennessee vers les sommets, malgré le manque d’un leader d’expérience. Mais la défense des Vols reste leur principal atout, Tennessee était classé #3 à l’éfficacité défensive ajustée la saison passée, projeté #2 pour la nouvelle qui débute, selon KenPom.
11. Texas
Starting 5:
G Tyrese Hunter
G Marcus Carr
F Dillon Mitchell
F Timmy Allen
F Christian Bishop
Coach:
Chris Beard (49 ans, deuxième saison)
Ca frétille enfin du côté des Longhorns depuis l’arrivée du coach Chris Beard l’an passé. Il a débarqué à Austin avec la méthode qui avait fait son succès et sa réputation du côté de Texas Tech, du slow tempo et de la défense à gogo, ce qui n’a pas tardé à porter ses fruits, Texas a fini dans le top 15 à l’AdjustDefense selon KenPom (#14). Sur le plan comptable la fac a bouclée la saison avec 22 victoires, son meilleur total depuis 2014, ce que son prédécesseur Shaka Smart n’avait jamais réussi à faire en 6 saisons. Texas a même remportée un match à la Madness, ce qui ne s’était pas produit depuis 2015, une éternité pour un tel programme. Sur un plan plus anedotique, quoique, le renouveau est aussi dans les infrastuctures, les Longhorns quittent leur antique arène datant de 1977 pour le flamblant neuf Moody Center (les Spurs y joueront 2 matchs de saison régulière en avril 2023).
Concernant le roster Texas retourne ses 2 meilleurs scoreurs, l’ailier Timmy Allen (12.2pts, 5.1reb, 2.4ast) capable d’évoluer sur les postes 3 et 4, de jouer également les second meneur, et le guard Marcus Carr (11.4pts, 3.4ast) qui peut jouer avec ou sans le ballon, aimant l’iso, prenant souvent les shoots les plus difficiles de l’équipe, d’où une sélection qui mérite un petit nettoyage pour améliorer ses pourcentages (39.4% à 2pt, 33.8% à 3pt). Autre starter de la saison passée, 23 matchs sur 34 débutés, Christian Bishop est un intérieur sous-dimensionné (2,01m, 100kg) qui compense par son gros moteur et sa science du rebond (7.0pts, 5.4reb). Ces 3 joueurs apportent leur expérience de super seniors, un vrai atout dans un College qui fait de plus en plus la part belle à ces cinquième année. Pour compléter le core déjà existant viennent s’ajouter l’intérieur Dylan Disu, mais l’ex de Vanderbilt a eu du mal à exister (3.7pts, 3.2reb en 11 minutes), l’ailier Brock Cunningham jouera lui les utilités en bout de banc.
C’est du côté des nouveaux que Texas a frappé fort avec une belle classe de freshmen et 2 transferts d’importance. Tout d’abord la grosse recrue, Dillon Mitchell (#4 ESPN, #4 Rivals, 5#247sports), un ailier athlétique et longiligne (2,03m,93kg), agile et rapide comme une gazelle, très orienté en défense où sa latéralité fera merveille. Autre 5 étoiles, Arterio Morris (#15 Rivals, #17 ESPN,#17 247sports), un meneur rapide balle en main, capable d’apporter le chaos partout sur le court, et cela ne surprendra personne avec Beard, un potentiel de multi-défenseur. Pour finir, Rowan Brumbaugh, un meneur top 100 avec un gros QI basket. Côté transferts, Texas s’offre rien moins que le meilleur freshman de la Big XII, le meneur Tyrese Hunter from Iowa State (11.0pts, 4.9ast, 3.5reb), un joueur qui est potentiellement un des meilleurs défenseurs en 1 contre 1 de tout le College. Il devra cependant impérativement step up sur son shooting (27.4% à 3pt, 68.7% aux LF). Autre transfert avec le super senior Sir’Jabari Rice from New Mexico State, un guard qui apportera avec lui ses 111 matchs de College, sa rage de compétiteur-né et son côté 'do it all' (11.9pt, 5.1reb, 3.1ast, 57 treys).
Pour en revenir à Chris Beard, comme tous ces coachs à la philosophie de jeu jusqu’au-boutiste, chez lui limiter les possessions adverses à l’extrême en jouant un tempo des plus lents (#336 à l’adjusted tempo selon KenPom), il fait aussi le jeu de ses adversaires en les laissant dans le match au score, permettant des comebacks. A contrario quand son équipe doit ratrapper le score et pour cela élever le tempo, ses joueurs jouent une sorte de ‘hourrah-basket’ désordonné, sorti du cadre.
Alors que Beard possède pourtant le matériel adéquat cette saison pour pousser le tempo avec des Hunter, Carr, Rice, les freshmen Mitchell et Morris, tous très rapides balle en main. Peut-il lâcher la bride et faire un peu plus cavaler ses troupes à qui un tempo plus élevé correspondrait plus à leurs qualités. Pas au point de renier ce qui a fait son succès et sa réputation, alors que sa première saison a déjà donnée des résultats. C’est tout le paradoxe.
12. TCU
Starting 5:
G Mike Miles
G Damion Baugh
F Chuck O’Bannon Jr.
F Emmanuel Miller
C Eddie Lampkin
Coach:
Jamie Dixon (56 ans, 7ème saison)
Attention, on tient sans doute là le poil à gratter du College avec ces Horned Frogs. Personne ne va les affronter en sifflotant, ils possèdent quelques phénomènes physiques, une défense de fer et surtout mauvaise nouvelle pour leurs adversaires, le Cinq majeur sera de retour au complet, le roster repart même avec 88.7% des minutes de la saison dernière (selon BartTovik). Ce groupe a accroché quelques trophées de chasse en Big XII, Kansas, Texas, Texas Tech, puis battu Seton Hall à la Madness avant d’échouer de justesse en OT face au #1 Arizona, annonçant sans doute un futur encore plus excitant. C’est une équipe d’upsets, il leur manque de la régularité pour se méler à la lutte dans leur conférence avec les Kansas, Baylor ou Texas. Repartir avec un Cinq au complet est un sacré luxe en College, surtout quand certains concurrents seront en mode rebuilding.
Le head coach Jamie Dixon pourra compter sur son leader et go-to player, Mike Miles (15.4pts, 3.8ast, 3.5reb), qui après s’être déclaré à la draft retourne jouer son année junior (jeune, seulement 20 ans en août dernier). Ce combo bulké (1,88m, 90kg) est un facilitateur d’attaque, qui sait autant impliquer ses équipiers que se muer en scoreur, façon micro-wave. Il lui manque encore de la régularité mais ça devrait venir, il est un des candidats majeurs à une breakout year sur le plan national. Il pourra s’appuyer dans la raquette sur le pivot massif Eddie Lampkin (6.8pts, 6.2reb), un big baby de 2,11m et 125kg en constante progression, qui avait mis au supplice la frontline d’Arizona avec ses 20 point, 14 rebonds et 2 contres lors de la Madness. Le vétéran Chuck O’Bannon Jr. revient lui jouer une sixième année (2 saisons redshirt à USC), chargé de jouer les facteur-x à l’aile, un des rares shooteurs de loin de l’équipe (46 tirs primés l’an passé). Le guard Damion Baugh* (ex-Memphis) s’est révélé la saison passée (10.6pts, 4.5ast, 4.4reb), il complètera le 5 avec l’intérieur Emmanuel Miller (10.3pts, 6.2reb), certes sous-dimensionné (2,01m) mais un hustle player qui amène au groupe son esprit de gros compétiteur.
Même le précieux sixth-man, le big guard Micah Peavy est de retour (6.1pts, 4.0reb). Dixon espère qu’un autre joueur puisse éclore du banc et renforcer un peu plus la rotation, notamment l’intérieur Xavier Cork (3.3pts, 2.7reb en 13 minutes). Côté arrivées un seul transfert, l’arrière Rondel Walker, 2 saisons et 59 matchs à Oklahoma State (6.3pts, 2.7reb, 1.4stl, 55 treys). Une seule recrue freshman aussi, PJ Haggerty, un arrière 3 étoiles qu’on annonce bon shooteur.
On conclut, TCU défend fort (#15 à l’AdjustDef), gobe des rebonds (#23 NCAA total rebonds, #9 NCAA rebond off), mais a de grosses carences sur le tir extérieur (30.2%, #332 NCAA), le seul vrai spécialiste l’argentin Francisco Farabello étant parti vers Creighton, et commet aussi un paquet de turnovers (492, #333 NCAA). Reste que c’est sans doute l’équipe la plus physique de tout le pays, elle retourne une équipe complète qui va lui donner un avantage certain par rapport à certains favoris de la conférence. Cela permet au coach Jamie Dixon de travailler dans une forme de confort et de continuité, de poursuivre sur la dynamique de la saison passée, tout en espérant que le groupe puisse passer un certain cap en attaque. Les Grenouilles Cornues sont prêtes à bondir sur la planète College.
*Damion Baugh et sous le coup d’une suspension pour avoir pris un agent non agrée par la NCAA lors du processus de pré-draft, on devrait assez vite savoir le nombre de matchs dont il écopera (sans doute avant que la preview soit postée).
13. San Diego State
Starting 5:
G Darrion Trammell
G Lamont Butler
G Matt Bradley
F Keshad Johnson
C Nathan Mensah
Coach:
Brian Dutcher (63 ans, 6ème saison)
Question: peut-on espérer quelque chose au basketball quand un seul joueur de votre équipe score plus de 10 points par match ?
Réponse: San Diego State.
Les Aztecs possèdaient la deuxième meilleure défense du College la saison passée selon KenPom et celle-ci devrait rester élite en 2022-23. Ils retournent une bonne partie de leur roster (68.3% des minutes jouées), ils sont aussi expérimentés, 2.75 saisons jouées en moyenne (#18 NCAA). Quelques retouches laissent espérer un mieux offensif, ce qui ne devrait pas être trop difficile quand votre attaque est rankée dans les bas-fonds du College (65.4pts, #311 NCAA). Le coach Brian Dutcher entame sa sixième année chez les Aztecs et a construit un programme gagnant sur la durée, plus de 21 victoires chaque saison, un bilan de 119-40 au total. Pendant ce laps de temps la fac californienne a aussi remporté 2 titres de saison régulière et 2 tournois de conférence de la Mountain West.
Il faudra cependant concrétiser ce travail de fond lors de la March Madness, les Aztecs se sont fait sortir au premier tour par Syracuse en 2021 et par Creighton en 2022. En 2020 l’équipe arrivait lancée comme un train de marchandises (30V-2D) mais l’arrêt de la saison pour cause de Covid était venu sonner la fin des illusions.
Le roster en détail. SDSU repart avec 4 de ses 5 starters, dont le seul scoreur à plus de 10pts, le dénommé Matt Bradley (16.9pts, 5.4reb, 2.7ast, 40% à 3pt). L’ancien de California s’est vite glissé dans le costume du go-to player, une tâche titanesque chez les Aztecs sachant comme il est défendu à chaque match. Pas loin d’être un des meilleurs guards en College. Pour le soulager des corvées offensives le staff est allé chercher le meneur Darrion Trammell du côté de Seattle University, une puce de 1,78m qui tournait à 17.3pts, 5.0ast, 3.8reb, 55 treys, mais surtout un chasseur de ballons (2.5stl) à l’activité non-stop, nommé dans l’équipe défensive de la Western Athletic. Pour compléter le backcourt le combo Lamont Butler (7.3pts, 2.1reb, 2.1ast, 1.7stl) devrait être aligné à leurs côtés, 25 matchs sur 27 startés en sophomore. Doté d’un gros physique (1,88m, 92kg) et d’une excellente latéralité, il a été élu dans l’équipe défensive de la Mountain West.
Là où tout le staff a soufflé de soulagement c’est quand le pivot Nathan Mensah (7.0pts, 6.9reb, 2.2blk) a annoncé son retour après avoir tâté les eaux NBA. Le ghanéen de 24 ans est un game changer défensif, celui qui conteste chaque tir à sa portée et couvre sur les aides par sa mobilité, c’est aussi le favori des fans. A ses côtés l’ailier Keshad Johnson (7.2pts, 4.5reb) joue plus grand que sa taille (2,01m) grâce à ses qualités athlétiques ‘au dessus du cercle’. C’est aussi le très bon élève de la classe puisqu’il a bouclée son année avec une moyenne académique de 3.92, proche de l’excellence absolue (4.0).
Les Aztecs ont aussi fait venir l’ailier Micah Parrish (ex-Oakland, Michigan) pour apporter de la profondeur au banc, un 3&D qui tournait à 12.8pts, 6.0reb, 1.7stl, 35.3% à 3pt sur son année sophomore, élu dans l’Horizon All-Defense pour ne pas faire tâche. Le big guard Adam Seiko (5.3pts, 2.0reb) retourne jouer son dernière année, c’est un glue guy qui donne sa vingtaine de minutes par match et peut shooter (38 treys à 40.4%), un pion essentiel de la rotation. Pas mal d’espoirs placés également sur l’intérieur Jaedon LeDee (ex Ohio State et TCU), annoncé comme un monstre physique (2,06m, 110kg), un redshirt qui s’est entrainé au quotidien toute l’année avec le groupe, ainsi que le redshirt freshman Demarshay Johnson (2,08m, 105kg), un freak athlétique au potentiel de gros contreur. Les deux sont loués pour leur éthique de travail par le staff et fitent parfaitement avec la culture ‘rat de gymnase’ mise en place à SDSU.
Cette saison la tâche du coach Dutcher va consister à rendre son équipe moins prévisible offensivement tout en conservant cette incroyable culture défensive, les Aztecs n’abandonnent en moyenne que 58.1 points à leurs adversaires, une misère. Il l’a affirmé, cette saison il veut tout gagner, la saison régulière, le tournoi de conférence et même le Final Four, on veut le croire.
14. Indiana
Starting 5:
G Xavier Johnson
G Jalen Hood-Schifino
F Miller Kopp
F Race Thompson
C Trayce Jackson-Davis
Coach:
Mike Woodson (64 ans, deuxième saison)
Pourquoi si haut. Après tout les Hoosiers n’ont plus présenté un bilan positif en Big Ten depuis 2016. Seulement Indiana repart cette saison avec tous ses joueurs majeurs, ce qui ne sera pas le cas de plusieurs concurrents qui ont perdu pas mal de pièces maitresses à l’intersaison. On pense à Purdue (Ivey, Williams), Wisconsin (Johnny Davis), Illinois (Cockburn, Curbelo, Frazier), Ohio State (Liddell, Branham) ou encore Iowa (Keegan Murray), bref le top 5 de la conférence. L’équipe coachée par Mike Woodson doit profiter du fait qu’il n’y aura pas de favori clair au départ pour s’engouffrer dans la brèche, même si rien n’est jamais garanti dans une Big10 qui a qualifiée pas moins de 9 équipes à la Madness.
Le meilleur renfort c’est bien sûr le retour du pivot star Trayce Jackson-Davis (18.3pts, 8.1reb, 2.3blk), un candidat naturel au NPOY en fin de saison, qui a tout de suite clarifié les choses, "je ne veux pas qu’on se souvienne d’un grand joueur ayant joué dans des équipes médiocres". C’est dit. Autour de lui il retrouve ses deux mates favoris, le meneur Xavier Johnson (12.1pts, 5.1ast, 3.8reb, 38.3 à 3pt) qui n’a pas tardé à prendre en main l’équipe après 3 premières saisons à Pitt, et l’intérieur Race Thompson (11.1pts, 7.5reb), le blue collar de l’équipe chargé du sale boulot. Les deux entament leur cinquième saison et une tonne d’expérience à revendre. A l’aile le shooteur Miller Kopp le transfert de Northwestern l’an passé a starté les 35 matchs de la saison mais devra se montrer bien plus régulier s‘il veut garder sa place dans le Cinq de départ (35.6% au tir, ouch). Le trio du banc Trey Galloway (5.5pts, 1.8ast), Jordan Geronimo (4.4pts, 3.6reb) et Tamar Bates (3.9pts) compile près de 45 minutes de jeu et donne de la profondeur à la rotation; première recrue de l’ère Woodson et ex-top 30 des lycées, Tamar Bates a déçu mais désormais papa, son coach espère que son arrière shooteur va passer un cap mental.
La classe freshman est classée #9 au recruiting national, avec pour fer de lance l’arrière Jalen Hood-Schifino de la célèbre Montverde Academy. Un arrière 5 étoiles à l’éthique de travail déjà remarquée, une mentalité de pro et un physique NBA ready (1,98m, 98kg) qui ont bluffé le staff d’Indiana. Capable d’évoluer on et off-the ball il devrait starter à côté du meneur Xavier Johnson. ‘Cherry on the cake’ l’autre freshman 5 étoiles l’intérieur Malik Reneau vient aussi de la Montverde, la connection sera naturelle avec Hood-Schifino pour ce joueur au physique Big10-ready (2,06m, 107kg). Le 4-étoiles Kaleb Banks est un ailier athlétique avec de longs segments (2,01m, 97kg), assez versatile pour scorer in&out, défendre du 2 au 4 et poser des mismatchs.
Mike Woodson qui entame sa deuxième saison chez les Hoosiers se sait très attendu, il se doit de tirer parti d’un groupe expérimenté et talentueux à la fois, orienté en défense (#9 à l’AdjD selon les prévisions de KenPom). L’équipe doit gommer quelques faiblesses criantes comme les lancers (70.0%, #236 NCAA), les turnovers (11.8, #256 NCAA) ou l’adresse à 3pts (33.3%, #216 NCAA) pour éviter les mauvaises surprises notamment sur des fins de matchs serrées.
Malgré tout les Hoosiers sont largement taillés et armés pour gagner une Big Ten toujours aussi physiquement exigeante, la rotation est suffisamment deep pour répondre à tous les défis, y compris celui de briller enfin à la Madness et d’y passer un cap, un Elite Eight est un objectif raisonnable.
15. Arkansas
Starting 5:
G Anthony Black
G Nick Smith Jr.
G Ricky Council IV
F Jordan Walsh
F Trevon Brazile
Coach:
Eric Musselman (57 ans, quatrième saison)
Un vent de hype souffle sur l’Arkansas. D’une part le programme s’est remis sur la carte du College avec deux voyages back-to-back en Elite Eight en 2021 et 2022. La fac de Fayetteville n’avait plus connu cela depuis les années 90 quand elle était une force qui comptait, avec un titre national en 1994, une finale en 1995, 1 Final Four en 1990 et 2 Sweet 16 en 1993 et 1996. On doit ce renouveau au coach Eric Musselman qui gère son entreprise comme une petite franchise NBA, entre recrutement de haut vol et transferts bien sentis. C’est l’effet ‘Muss Bus’ et il y a apparemment du monde pour grimper à bord. Notamment cette incroyable cuvée de freshmen 2022, classée #2 au recruiting selon 247sports. Il faut savoir que sur les dix dernières années seules 5 facs ont héritées d’une des 2 meilleures classes de lycéens, Duke, Kentucky, les habitués, plus Kansas, North Carolina et Memphis. C’est dire l’exploit car c’en est un, d’avoir attiré 3 cinq étoiles et 5 top-100 au total (6 selon ESPN), de la part d’une non-powerhouse.
C’est le local, natif de North Little Rock, qui voulait rester jouer pour son état qui a en somme donné le signal des grosses signatures, le dénommé Nick Smith, un consensus Top 3 national. Le big guard (1,95m, 86kg) offre une combinaison de playmaking et de scoring, capable de créer pour lui-même et les autres, qui n’est pas sans rappeler le Jamal Murray des débuts niveau confiance en soi et maturité précoce. Ont suivi Jordan Walsh (#11 ESPN, #19 247sports, #25 Rivals) un ailier de 2,01m qu’on annonce élite en défense, au profil de ‘do it all player’ qui pourra jouer poste 3 et 4; enfin Anthony Black (#15 ESPN, #18 247, #20 Rivals), un playmaker de grande taille (2,01m, 84kg) extrémement skillé balle en main et orienté passeur prioritaire au point d’en négliger le scoring. Il devrait former un sacré duo complémentaire avec Nick Smith, plus scorer-first. On passera assez vite sur les autres prospects, de Derrian Ford un combo musculeux ‘à la Marcus Smart’ à Joseph Pinion un petit ailier à la réputation de sharpshooter en passant par Barry Dunning, autre local boy de Mobile, un ailier athlétique au potentiel de gros défenseur qui a déjà bluffé le staff par son éthique de travail. Tout ce petit monde devra se battre pour des minutes.
Musselman n’a pas non plus fait dans la demi-mesure niveau transferts. Sont arrivés Ricky Council IV (ex-Wichita State) qui pourrait débuter dans le Cinq comme troisième guard (12.0pts, 5.4reb, 1.6ast) voir sixth-man, son rôle chez les Shockers. Il devra retrouver son mojo au shooting (passé de 44% à 30% à 3pt). L’intérieur Trevon Brazile (ex-Missouri) auteur d’une saison frosh’ remarquée (6.1pts, 5.9reb, 1.7blk en 20mn) pourrait remporter le job de starter dans la peinture. A moins qu’il échoue dans les mains de Jalen Graham (ex-Arizona State), auteur d’une bonne saison junior (9.9pts, 4.6reb, 1.7ast). On oublierait presque les jumeaux Makhel Mitchell (10.7pts, 5.6reb) et Makhi Mitchell (9.9pts, 7.3reb), autres intérieurs venus de Rhode Island. Last, l’un des seuls survivants du roste, le guard Davonte Davis (8.3pts, 3.7reb, 2.8ast).
Plusieurs interrogations. Musselman va-t-il trouver rapidement les bonnes rotations. Nick Smith va-t-il lâcher la gonfle lui qui adore faire la différence balle en main. L’équipe peut-elle retrouver une défense élite avec un effectif autant renouvelé (#11 selon KenPom l’an passé). Des problèmes de riche.