Pourquoi le Magic est meilleur que prévu ?
by Floridhardaway
De façon remarquable, le Magic d'Orlando n'est en fait pas si loin de la course aux Playoffs de la conférence Est. Cela représente une sorte de choc chez les fans et même les spécialistes de la NBA, compte tenu des bouleversements de l'été dernier à O-Town. Malgré les pertes de Jason Richardson, Ryan Anderson et Dwight Howard, le Magic a réussi à remporter 12 de leurs 30 matchs joués (soit 40% de victoires), se plaçant à seulement deux matchs des Boston Celtics, classés huitième, synonyme de dernier strapontin pour une place en Playoffs. Pas mal pour une équipe qui vient de commencer son processus de reconstruction et a qui on prédisait avant même le début de saison, la dernière place de la ligue.
Avec sa ligne arrière composée de Jameer Nelson, Arron Afflalo et J.J. Redick, le Magic d'Orlando se place chaque soir comme un sérieux outsider, évitant d'être étiqueté comme l'une des pires équipes de la NBA. Après tout, cette équipe a déjà décroché des succès contre les Golden State Warriors, les Los Angeles Lakers et les Denver Nuggets cette saison.
Les équipes NBA feraient mieux de ne pas sous-estimer cette équipe et la prendre pour un effectif de perdants comme pouvait l'être les Charlotte Bobcats la saison dernière, par exemple. Il est difficile de le nier, les Magic sont bien en course pour acquérir une participation aux Playoffs au printemps prochain même si cela peut paraître difficile d'un regard extérieur.
Avant le début de la saison, beaucoup prédisait que le Magic d'Orlando allait lutter pour le top pick de la prochaine draft, autrement dit, pour le premier choix. Car les questions sur la qualité et surtout la profondeur de l'effectif inquiétaient pas mal dans le comté d'Orange. Après tout, Jameer Nelson, Glen Davis, J.J. Redick, Arron Afflalo, Hedo Turkoglu et Al Harrington sont les seuls a avoir réellement prouvé dans la plus grande ligue de basket-ball du monde.
Pire encore est la blessure subie par Hedo Turkoglu qui s'est fracturé la main au tout début de la saison, tandis que Al Harrington bataille toujours pour se remettre de deux interventions chirurgicales au genou à l'intersaison.
Des jeunes qui répondent présents
Cela a forcé le Magic à utiliser ses jeunes talents, qu'ils soient prêts ou non. Autrement dit, on peut considérer qu'ils étaient plutôt prêts.
L'intérieur
Nikola Vucevic (en photo) âgé de 22 ans, en provenance d'USC, a été spectaculaire dans son rôle de pivot titulaire. Après une année rookie passée à Philadelphie qui ne resta pas dans les mémoires, le jeune monténégrin de 2.13m, né en Suisse, tourne près du double double de moyenne avec dix points et autant de rebonds par match. Et même mieux au mois de décembre - qui correspond à la période forte du Magic - avec 11.6 points et 12.3 rebonds de moyenne tout en étant adroit avec 55% de réussite.
E'Twaun Moore, arrière de 23 ans, a été sans doute le joueur le plus important en sortie de banc en dehors de l'incontournable J.J. Redick. L'ancien Celtic a appris à jouer un rôle de facilitateur, tout en continuant à marquer des points précieux. Avec plus de 9 points et 3 passes décisives par match, il est la doublure de Jameer Nelson, aucun doute que cela change de l'apport famélique de Chris Duhon ces dernières années.
Enfin les rookies, qui ne sont pas moins de quatre cette année à Central Florida. Andrew Nicholson, Dequan Jones, Kyle O'Quinn et Moe Harkless - Deux premiers tours de draft (Nicholson et Harkless), un second tour (O'Quinn) et un non-drafté (Jones) - ne possèdent pas de statistiques impressionnantes que l'on remarque en un coup d'oeil, mais ils ont réussi à se solidifier en tant que joueurs de la rotation instaurée par leur coach Jacque Vaughn. Leur agitation, leur athlétisme et leur énergie sont très appréciés et c'est ce dont le Magic avait besoin au cours des saisons passées.
Un effectif altruiste
A première vue, ne pas avoir de
franchise player pourrait être un handicap pour espérer une place en Playoffs, et c'est bien le contraire pour l'équipe qui joue ses matchs à l'Amway Center. En l'absence de superstar définitive, les Magics d'Orlando comptent sur un mouvement de balle pour marquer la plupart de leurs points. Bien que ne possédant pas un véritable scoreur, le Magic s'en sort bien, et c'est ce qui fait sa force dans ce premier tiers de la saison.
Avec en moyenne 23 passes décisives par match, le Magic se classe à une étonnante cinquième place dans ce compartiment dans toute la ligue. Et pourtant l'équipe ne dispose pas d'un distributeur d'élite comme Chris Paul ou Rajon Rondo...Cette statistique est remarquable et est le fruit d'un effort collectif.
Avec une pléthore de talents et de shooteurs altruistes, la défense adverse ne peut pas se focaliser uniquement sur un voir deux joueurs car il est difficile de deviner ce que peut faire le Magic avec le ballon sur les phases d'attaque, ce qui provoque des opportunités pour tout l'effectif de se mettre en avant, n'étant pas au service d'un unique joueur sur qui l'équipe est entièrement tournée.
Une bonne défense
On pourrait imaginer que lorsqu'une équipe perd un joueur qui fut élu trois fois joueur défensif de l'année et qui est encore en pleine force de l'âge, cette dernière sombrerait de ce coté là et deviendrait une des pires dans ce secteur. Cela n'a tout simplement pas été le cas. Malgré la perte de Dwight Howard, les Magics ont réussi à ne permettre que 94,7 points par match à son adversaire. Il y a deux explications possibles à ce résultat plutôt bizarre.
Tout d'abord, les Magics ont développé une attitude de bagarreur et se battent sur chaque possession. La façon dont Howard a traité la franchise la saison passée n'encourageait pas vraiment ses coéquipiers à se battre à fond chaque soir. Avec son départ pour Los Angeles et l'ajout du robuste Arron Afflalo, la franchise a maintenant une raison de se battre et possède un joueur sur qui s'appuyer en matière défensive, Afflalo étant un des meilleurs défenseurs extérieurs.
D'un autre coté, Orlando se sentait en sécurité avec l'impact que pouvait avoir D12 et pouvait avoir tendance à faire trop d'erreurs en sachant que l'ex-franchise player pouvait récupérer celles-ci en 2eme rideau. Son départ a donc, en quelque sorte, obligé les joueurs de l'effectif à se donner à fond sur chaque possession.
Mais il ne serait pas juste de conclure sans attribuer une part de la réussite du Magic d'Orlando à son entraîneur Jacque Vaughn, qui est dans sa première année en tant qu'entraîneur NBA. Vaughn tire son groupe vers le haut et certains évoquent même son nom parmi les sérieux candidats au titre de coach de l'année, ce qui arrivera sûrement s'il parvient à hisser Orlando jusqu'aux Playoffs, et qui serait un énorme exploit pour des fans qui ne pouvaient encore l'imaginer au début de la saison. Cependant l'infirmerie ne cesse de se remplir ces derniers jours du coté d'Orlando ce qui risque de leur coûter cher dans cette course où chaque victoire compte.