Joe Dumars III
24 Mai 1963
Arrière
1 mètre 90 – 86 kgs
College : McNeese State
Stats
16,1 points par matchs – 4,5 assists
16 401 points
Palmarès :
Médaille d'or, monde Médaille d’or au championnat du monde 1994.
Champion NBA en 1989 et 1990 avec les Pistons de Détroit.
Champion de Conférence Est en 1988, 1989 et 1990 avec les Pistons de Detroit.
Champion de la Division Centrale en 1988, 1989 et 1990 avec les Pistons de Detroit.
NBA Finals Most Valuable Player Award en 1989.
6 sélections au NBA All-Star Game en 1990, 1991, 1992, 1993, 1995 et 1997.
All-NBA Second Team (2e équipe type de la NBA) en 1993.
All-NBA Third Team (3e équipe type de la NBA) en 1990 et 1991.
NBA All-Defensive First Team (équipe type des meilleurs défenseurs de la ligue) en 1989, 1990, 1992, et 1993.
NBA All-Defensive Second Team (2e équipe type des meilleurs défenseurs de la ligue) en 1991.
NBA All-Rookie First Team (équipe type des meilleurs débutants) en 1986.
J. Walter Kennedy Citizenship Award en 1994 pour ses œuvres caritatives.
Maillot 4 retiré (il est le seul à l’avoir porter dans l’histoire de la franchise).
Hall of Fame en 2006.
« Who was the best defensive player you ever played against? » « Joe Dumars – he was the toughest guy for me to drive by. ». Venant de His Airness himself. Plus que des titres, que des chiffres ou que des récompenses, les mots du numéro 23 sont surement le plus grand fait d’armes de Joe Dumars. Lui et ses Pistons de la fin des années 90, les Bad Boys, ont à plusieurs reprises stoppés Jordan en play-offs, à une époque ou MJ enchainait les perfs au scoring, les shoots historiques et dominait la NBA mais ne sachant jamais passer les gars du Michigan. Mais Joe Dumars, c’est bien plus que le défenseur attitré de Jordan. Trop souvent oublié comme son équipe, il est temps de rendre hommage à ce gentleman perdu chez des Bad Boys…
Le GM des Pistons de l’époque, Jack McCloskey, tombe rapidement amoureux du jeune guard. Il en rêve même, car il sait qu’avec son dix-huitième choix, Joe Dumars a peu de chance de jouer pour son équipe. Mais l’âge de Dumars, déjà 22 ans, rebiffe certaines équipes, et McCloskey touche le pactole : il vient de trouver son guard pour les 15 prochaines années. L’arrivée de Dumars à Detroit coïncide avec la montée en puissance de la franchise du Michigan vers les sommets de la NBA. L’équipe vient d’enchainer deux qualifications en play-offs sous la coupe de son meneur all-star, Isiah Thomas. D’ailleurs, à la base, Dumars était censé être juste son back-up. Remplaçant lors de la première partie de saison, les résultats décevants des play-offs permettent à Dumars d’entrer dans le cinq majeur à côté de Thomas. L’impact est immédiat avec vingt victoires sur ses vingt-quatre premières titularisations. Malgré la nouvelle élimination en play-off dès le premier tour, les Pistons sentent que leur heure est venue.
L’année suivante, l’exercice 1986-1987, les Pistons continuent de performer avec un Dumars en progression (12 points 4 passes), puis éliminent Washington et Atlanta en play-offs. Arrivent alors le mâle dominant de la conférence Est, les Boston Celtics. La série va entrer dans l’histoire. Boston remporte les deux premiers matchs au Garden mais le retour au Silverdome va être beaucoup plus compliqué de prévu pour les verts. En effet, l’ambiance est électrique, Detroit joue très dur et après une très grosse faute de Bill Laimbeer, s’ensuit une mêlée générale ou Bird perds pied mentalement. Après avoir une rouée de coup de poings, il envoie la balle sur le pivot de Detroit alors que le calme avait été retrouvé. Les deux joueurs sont éjectés, les Pistons remportent le match trois puis le match quatre. La série retourne au Garden, balle au centre. Dans ce classique du basket, Bird donne la victoire aux Pistons avec le « Last Steal », ce ballon volé lors de la remise en jeu des Pistons qui avaient le match en main à cinq secondes de la fin. Cette action, devenue culte, permets aux Celtics de survivre, puisqu’ils concluront la série lors du game six, 117-114, malgré les 35 points de Joe Dumars.
La désillusion est de courte durée. Les Pistons reviennent encore plus forts, éliminent Washington à nouveau avant de croiser la route de Michael Jordan. 35 points par matchs durant la saison régulière, 45 points par matchs face à Cleveland, MJ écrase tout ce qui se trouve sur sa route…
…Avant de trouver sa Némésis. La série face aux Bulls de 1988 va voir naître les fameuses « Jordan Rules », ces tactiques développées par les Pistons pour stopper l’ogre. Aucun drive sur sa main droite, aucun drive dans l’axe quand il est à l’aile, prise à deux au poste, une aide défensive minimum sur chaque pénétration, des « Rules » qui ont fait mal à Jordan, en-dessous des 30 points sur la série. Les Pistons sortent les Bulls en cinq matchs et se vengent sur les Celtics en finals de conférence avec notamment 29 points de Dumars lors du crucial game trois à Detroit. Mais le titre est une marche encore trop haute pour les Bad Boys, les Lakers sont trop forts mais les trois derniers matchs sont le théâtre d’une révélation : un certain numéro 4 bleu et rouge prends les choses en main sur les trois derniers matchs de la série avec 19 points dans le G5, puis 16 points 10 passes dans le G6 et 25 points 5 rebonds dans le G7 le tout à plus de 55% de réussite aux shoots.
Les saisons 1988/1989 et 1989/1990 sont l’apogée pour Dumars et ses Pistons, le début de la consécration individuelle et collective. Il est nommé dans la All-Defensive First Team et score 42 points face à Cleveland dans son career high avec 24 points dans le troisième quart temps, record égalé chez les Pistons. Mais ceci n’est qu’un aperçu de la suite. 3-0 face aux Celtics, 4-0 face aux Bucks, une excellente défense face à Jordan, les Bulls une nouvelle fois écarté en six matchs, et le chef d’œuvre : les Bad Boys de Michigan sweepent en bonne et due forme les Lakers en finals de Conférence, sous la coupe d’un Joe Dumars étincelant. 22 points 7 passes, 33 points 6 passes dans les deux premiers matchs, puis vint le game 3. En plus de son run solo de 17 points dans le troisième quart temps, Dumars sauva les Pistons en bloquant un possible tir égalisateur à 3 points de Rivers tout en sauvant la possession pour son équipe. Les Pistons s’imposent 114-110 et Dumars finira le travail au game 4 avec 23 points 6 passes. Finals MVP.
L’histoire ne s’arrête pas là pour Joe. Au contraire, il continue de marquer la ligue de son empreinte avec la première de ses six sélections au All-Star Game. En play-off, les Pistons éliminent facilement Milwaukee et New York avant d’arriver face … aux Bulls de Jordan, épaulé par le jeune Scottie Pippen qui a explosé durant la saison, le fidèle Grant et Phil Jackson aux commandes. Face à cette armada qui va dominer la NBA durant une décennie, Joe Dumars prend les choses en main avec 20 points par matchs, leader de son équipe, tout en défendant le monstre 23. Les deux équipes se rendent coup pour coup, et Jordan explose la défense de Detroit lors des games 4 et 5. C’en est trop pour Joe qui « shutdown » Jordan et Pippen (12/39 cumulé aux shoots) tout en scorant 20 points de son côté. Les Pistons remportent ce match capital 97-83, et éliminent les Bulls en 7 pour avoir une chance de défendre leur titre en finals. Face à Portland, les Pistons prennent l’avantage au game 3 avec 33 points de Dumars, mais celui-ci apprends que son père est décédé. Prêt à partir, sa mère l’en empêche et le convainc d’aller chercher un deuxième titre en NBA. Joe et les Pistons ne sont pas prier et remportent leur deuxième titre en cinq matchs.
La suite est moins brillante pour les Pistons. En 1991, ils se font sweeper par les Bulls, puis n’atteindront plus que le premier tour durant le reste de la décennie et ce malgré l’arrivée du très prometteur Grant Hill. Dumars, lui, ne flanchât pas. Il enchaine les All-Star Games avec plusieurs saisons au-dessus des 20 points par matchs. Mais il laisse petit à petit sa place à son ailier, et se mue en un excellent shooter à 3 points. Il en prendra plus de quatre tirs primés par match avec un excellent taux de réussite (38% en carrière). Joe Dumars prend sa retraite en 1999, à 35 ans, après une honorable dernière année, 11 points par matchs, 40% à 3 points.
Excellent défenseur, excellent shooteur et excellent coéquipier, Joe Dumars était le nice guy des Bad Boys. Pendant que Laimbeer, Aguirre & Rodman saccageaient la peinture, commettaient attentat sur attentat, il apportait sa finesse, son élégance et son fair play. Il donna son nom au trophée du fair play dont il fut le premier lauréat.
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