"Retour vers le Futur, Draft 1997
Nouvelle rubrique, on repart dans le passé en analysant les précédentes drafts en tentant de refaire les choix tels qu'ils pourraient être aujourd'hui avec les bons et mauvais points. Analyse:
1. Tim Duncan (Position réelle: 1er) / 0
Choix peu discutable à l'époque, il l'est encore moins aujourd'hui. Talent générationnel rare, Tim Duncan a révolutionné sa franchise de toujours, déjà bien chanceuse à l'époque d'obtenir ce choix. La lottery a vraiment changé l'histoire des Knicks (tiens tiens encore...), et Tim Duncan en est l'artisan principal. Avec deux titres remportés et des records en pagaille il est aujourd'hui considéré comme le meilleur joueur de l'histoire de la franchise (devant Ewing oui messieurs). Si son naturel est de nature plus calme et bien plus réservé, Timmy est devenu la véritable idole du Madison Square Garden et a formé avec Shaquille O Neal l'une des raquettes les plus dominantes de l'ère moderne. Jugez plutôt son palmarès individuel: 9 saisons, 8 fois all star, 5 fois first team, 1 fois second team, 1 fois second defensive team, 2 fois MVP, 2 fois MVP des finales, 1 fois meilleur scoreur, Player of the game 1 match sur 2 sur sa carrière entière !!... De quoi donner le tournis. Ses quelques blessures qui ont émaillé son parcours sont les seules ombres au tableau, ou que dis-je, au chef d'oeuvre !!
Stats carrière: 35.2 minutes / 25 points / 9.6 rebonds / 2.7 passes / 0.5 steals / 1.7 blocks (57.7% FG, 69.8% FT)
2. Tracy McGrady (Position réelle: 2e) / 0
Phénomène terriblement excitant, le joueur a été drafté il y a 9 ans et il n'a pourtant que 27 ans... Arrière/Ailier capable de cartons offensifs, McGrady est d'abord resté 5 ans dans sa franchise en vivant le déménagement de Vancouver à Las Vegas. Gros joueur de saison régulière mais pas des mieux entouré pour réellement exister en post season, il demande alors son transfert et arrive à Atlanta où il passe deux saisons avant de rejoindre Miami puis Los Angeles l'année dernière. Résultat: 5 saisons de Play Offs, 5 eliminations au premier tour. Cette saison était surement sa plus belle chance de passer le cap avec un duo aux coté de son cousin Vince Carter, mais les Lakers n'auront jamais vraiment existé et ce seront fait éliminer en 5 matchs tout juste. L'histoire se répète donc.
Si aujourd'hui McGrady aspire a pouvoir rester dans une franchise compétitive pour montrer enfin qu'il appartient aux plus grands, il reste encore aujourd'hui un goût d'inachevé avec ce joueur qui cumule 5 titres de All Star, 1 fois second team et 2 fois third. C'est d'ailleurs cette ligne là qui lui permet de garder sa 2e place au classement. Pour autant, avec 15 point, 6 rebonds et 3.5 passes il vient de produire sa plus mauvaise saison statistique et son statut à Los Angeles est loin d'être assuré.
Stats carrière: 36.9 minutes / 20.2 points / 6.9 rebonds / 3.5 passes / 1.1 steals / 0.5 blocks (46% FG, 73.3% FT, 32% TP)
3. Chauncey Billups (Position réelle: 3e) / 0
Le meneur issu du Colorado est aujourd'hui considéré comme une référence à son poste. Meneur capable de scorer comme de faire tourner son équipe, doté d'un physique solide et compact, il est un modèle de régularité. Rarement mauvais, mais cependant rarement transcendant, bien qu'installé dès le début et dans chaque franchises dans lesquelles il est passé, il est ce genre de joueur sur lequel on se dit : "Wow balèse le gars, mais il manque un truc en fait je sais pas...". Plus efficace, moins soliste, et surtout plus ''gagneur" que son jeune cadet le précédant au classement, il est à la fois sous estimé et en même temps n'appartient pas au très haut gratin. Il n'a jamais produit les statistiques d'un Mike Bibby à son apogée par exemple (bien qu'il ai pour lui le fait d'avoir toujours été dans des équipes très collectives).
Deux années aux Kings, trois aux Nets puis quatre années chez les Pistons (avec encore un contrat de 3 ans à Motown) il jouit d'une confiance totale de son GM malgré pourtant un palmarès collectif vide si ce n'est une participation aux finales NBA avec les Nets en 2002 et un palmarès individuel ne comprenant que 2 sélections All Star. Pour autant dans le Michigan, il se dit qu'il serait plus difficile à faire partir de la région que Dirk des Spurs ou Brand des Bulls.
Stats carrière: 32.9 minutes / 15.7 points / 3.1 rebonds / 5.8 passes / 1.2 steals / 0.2 blocks (45.2% FG, 87.7% FT, 39.2% TP)
4. Anthony Parker (Position réelle: 7e) / +3
Quel parcours pour ce joueur, et premier steal de la draft. Arrière/Ailier d'un profil de pur shooteur, il s'est établi comme l'un des meilleurs tireurs longue distance de la ligue (45.5% à 3 points en carrière, 47% en Play Offs). D'abord une première saison à Golden State avant une escale rapide du coté de Utah puis une arrivée à Charlotte. Et là c'est progression constante, responsabilités accrues, temps de jeu en augmentation, précision qui s'affirme. Parker s'impose et en impose. Excellent joueur de Play Offs, il comptabilise 3 finales à son actifs dont deux remportées avec les Denver Nuggets, franchise qu'il rejoindra après son bail de 2 ans et demi chez les Hornets. Après le Colorado, Parker rejoindra les Dallas Mavericks pour deux saisons avant d'arriver aux Bulls il y a 6 mois, franchise qui semble réellement faite pour ses aptitudes techniques. Habitué des longs parcours en post season, transcendant dans les hautes joutes, Parker est une référence au poste 2/3 dans la ligue et devrait encore pouvoir apporter son écho chez les Bulls malgré un physique qui ne cesse de baisser. 2 titres, 1 fois third team et 3 victoires au concours à 3 points. Ca classe le bonhomme, parti au moment de sa draft pour n'être qu'un simple rôle player. Un des plus beaux succès de cette draft à n'en pas douter.
Stats carrière: 30 minutes / 15.4 points / 4.1 rebonds / 2.9 passes / 1.4 steals / 0.2 blocks (47.6% FG, 79.6% FT, 45.5% TP)
5. Tim Thomas (Position réelle: 8e) / +3
Autre poste, autre steal. Hybride 3/4 doté d'un excellent shoot longue distance, Tim Thomas a connu une progression régulière et sûre au cours de ses années dans la ligue. Arrivé à Atlanta, ils ne sont pas nombreux à croire beaucoup en lui après une seule saison aux Hawks marqué de ses 8,6 points de moyenne. Pourtant Chicago décèle son profil de stretch four et décide de miser dessus. Bien leur en a pris puisque Thomas au fil des ans s'affirme dans cette équipe ambitieuse qui ne vit que par le tir et l'offense. A la fin de son contrat cependant, il leur fait faux bond et choisit le projet de Milwaukee, qui se révèlera être un terrible échec avec une (nouvelle) élimination au premier tour. Nouvelle escale de 6 mois à Toronto avant que les Spurs ne choisissent de le faire venir et de miser sur lui au poste 3, voyant donc un liant idéal entre le fantasque Ginobili et la machine Dirk Nowitzki. Cela aura donc pris 3 ans, 3 longues années pour voir enfin récompenser un joueur qui a toujours su trouver sa place dans le collectif avec d'excellents pourcentages au tir. Un titre de champion amplement mérité pour un joueur discret mais des plus efficaces.
Stats carrière: 26.9 minutes / 12.6 points / 5.3 rebonds / 1.7 passes / 0.7 steals / 0.3 blocks (49% FG, 72% FT, 41.1% TP)
6. Zydrunas Ilgauskas (Position réelle: 4e) / -2
Arrivé de Lituanie pour donner un (semblant) de concurrence à un Shaquille O Neal qui dominait outrageusement la ligue à son arrivée, le pivot de 2m21 aura fait le métier mais sans pour autant justifier la très belle 4e place à laquelle il a été sélectionné. Pourtant les statistiques sont éloquentes et parlent en sa faveur, mais il n'aura jamais montré être capable de pouvoir porter une franchise avec lui. Pas assez dominant défensivement, possiblement sous utilisé, et d'une technique rare pour un pivot de sa taille, il aura enchainé les franchises sans jamais donner pleinement satisfaction. Un pivot qui sera pourtant monté à quasiment 18 points et 9 rebonds de moyenne, alors qu'on lui donne enfin de vrais responsabilités (36 minutes). Cependant avec seulement deux participations aux PO (les deux fois avec les Spurs) le bilan semble maigre vu les promesses. Une third team en 1999 pour marquer les esprits et récompenser un joueur de devoir qui n'aura jamais eu la chance ou ne se sera peut être jamais donné les moyens que son potentiel laissait supposer.
Stats carrière : 28 minutes / 13.3 points / 7.2 rebonds / 1.5 passes / 0.4 steals / 1.4 blocks (53.4% FG, 78.5 FT, 19.1% TP)
7. Keith Van Horn (Position réelle: 5e) / -2
KVH, c'est l'histoire d'un bonhomme parti a toute allure, qui a mené la course sur les 500 premiers mètre avant de finir l'épreuve la langue pendue en fin de peloton. A ses débuts, KVH épate, surprend. Comment ça un grand blanc de 6.10 capable de jouer ailier et qui sait sauter ? Mais pas que... dunker, prendre du rebond, défendre (un peu moins), shooter ... le profil de l'ailier moderne en somme. Un joueur qui aura produit ses meilleures années au cours de son contrat rookie chez les Wizards de Washington. Une équipe avec laquelle il aura surpris le monde de la NBA en se hissant d'abord en finale NBA (7e spot) puis en finale de conférence. Element majeur de l'équipe, aux coté de Bibby, Murray et Baker notamment, on pense tous que la machine est lancée, jusqu'à que l'équipe explose à la deadline. La direction peine à gérer les forts caractères et leurs revendications, et KVH sera le premier à s'en aller, avant que les autres ne le suivent derrière. Gugur d'ailleurs n'y survivra pas et donnera alors sa démission (lui qui a fait son retour du coté des Pels depuis). Départ ensuite du coté du grand bordel de Philadelphie pour une saison tanking historique loin des standards de cette saison, où il n'arrivera pas à s'imposer comme un FP fiable dans une équipe en plein désarroi, signifié par une gestion calamiteuse du board de l'époque. Après un an c'est Los Angeles qui vient le récupérer pour lui offrir une suite honorable bien que loin de ses standards du début et peu de Play Offs à la clé, si ce n'est l'année dernière. A Utah cette saison, il se retrouve agent libre et devrait pouvoir postuler à une place dans une équipe compétitive afin d'apporter son expérience et sa polyvalence. A moins qu'une équipe ne se laisse tenter pour lui offrir un dernier gros contrat.
Stats carrière: 30.9 minutes / 14.4 points / 6.5 rebonds / 1.9 passes. / 0.4 steals / 0.3 blocks (44.9% FG, 84.1% FT, 37.1% TP)
8. Anthony Johnson (Position réelle: 6e) / -2
Des saisons qui se suivent et se ressemblent... pas finalement. Tantôt titulaire, tantôt 6th man ; tantôt dans une équipe compétitive, tantôt dans des équipes de tanking ... Le joueur aura affronté toutes les situations sans jamais rechigner à la tâche ni à son rôle de combo guard. Joueur complet, shooteur correct avec un petit tir à 3 points, qui garde bien la balle et défend intensément, il aura atteint au plus haut les finales NBA avec Charlotte en 2000 en tant que titulaire. Drafté par Boston, transféré un an après chez les Hawks pour un CDD de 6 mois avant de trouver la stabilité chez Fredo et les Hornets pour 4 saisons. Passage ensuite chez les Rockets ou il produit ses meilleures performances individuelles mais sans PO avant de filer à Dallas pour retrouver la compétitivité dans un rôle de 6th man qui lui est allé comme un gant. Aujourd'hui aux Kings, il demeure l'une des seules satisfactions de la saison malgré ses 32 ans et un rôle de 6th man toujours aussi assumé et assuré.
Stats carrière: 27.9 minutes / 11.1 points / 2.9 rebonds / 3.9 passes / 1.5 steals / 0.2 blocks (41.1% FG, 74% FT, 34.9% TP)
9. Bobby Jackson (Position réelle: 16e) / +5
Une ligne de stats loin d'être ronflante mais une ligne de palmarès a faire rougir T Mac et d'autres encore issu de cette classe de draft : 2 titres de champion et 1 titre de 6th man pour Bobby Jackson. Dans un rôle toujours limité par ses minutes, il aura probablement été l'un des 6MOY les plus faibles de l'histoire avec ses 11 points et 3.5 passes de moyenne. Pour autant cette année là lui permet d'être suivi et choisi par les Pacers qui veulent en faire leur premier atout en sortie de banc. Dans ses standards habituels, il est suivi par les Pistons mais choisi finalement de prolonger dans l'Indiana. Les Knicks iront alors le chercher un an après pour en faire un role player fondamental dans la quête du titre. Une carrière pleine de succès au final, et peu peuvent en fire autant dans cette draft.
Stats carrière: 21.5 minutes / 9.1 points / 3 rebonds / 2.4 passes / 1.2 steals / 0.1 blocks (41% FG, 76.9% FT, 36.1% TP)
10. Adonal Foyle (Position réelle: 21e) / +11
Attention steal !! Le premier vrai de cette draft, un joueur au profil défensif pur. Foyle c'est un joueur titulaire chaque saison, un joueur qui joue dure et qui pose une moyenne de 10 points et 10 rebonds sur 36 minutes si on lui donne le temps de jeu qu'il faut. Un joueur qui produit 2 à 3 contres par match de moyenne chaque saison et qui n'en fait pas plus qu'on lui demande. Poser des écrans, boxer dans la raquette (dans tous les sens du terme) et repousser les attaques adverses. Meilleur contreur de la ligue pour son année sophomore, il aura plafonné un peu trop vite, bien que limité par son niveau offensif relativement faible. Une bien belle histoire pour ce joueur qui aura vécu ses plus belles années à Washington, décidément bien présent dans ce classement, avant d'enchainer les piges et autres postes vacataires dans plusieurs franchises (Rockets, Sixers, Suns et enfin Jazz chez qui il semble installé).
Stats carrière: 27.6 minutes / 7 points / 7.5 rebonds / 1.3 passes / 0.4 steals / 2.7 blocks (46.4% FG, 50.1% FT)
11. Eric Washington (Position réelle: 24e) / +14
L'autre steal de cette draft à n'en pas douter. Alors certes Eric Washington est loin des standards de ses prédécesseurs. Cependant, drafté en fin de premier tour à la 24e place, par ... Washington (comme une évidence), il aura produit plus que beaucoup dans cette classe de draft relativement décevante. Tout comme Johnson, il aura alterné les rôles de titulaire et de puncher offensif en sortie de banc. Si l'adresse n'aura pas toujours été au rendez vous, il aura toujours réussi à trouver son rôle dans chaque équipe où il est passé. D'abord chez les Wizards, puis 6 mois dans le Massachusetts (le CDD en sortie de contrat rookie semble être une habitude chez les joueurs de cette draft), suite à Utah dans une équipe aux abois, avant de faire une pige du coté des Rockets puis chez les Knicks. Un rôle player capable d'assurer des deux cotés du terrain malgré une propension à beaucoup trop shooter, il n'aura connu que deux campagnes de Play Offs, avec un rôle très limité (dont celle avec les Wizards de KVH). Il n'aurait surement pas été cité dans d'autres drafts, mais ici il mérite sa position de Wild card vu son parcours et la relative faiblesse de l'ensemble de la draft.
Stats carrière: 22.6 minutes / 8.9 points / 2.5 rebonds / 1.7 passes / 0.9 steals / 0.3 blocks (38.8% FG, 73.9% FT, 34.6% TP)
Les mentions honorables : Derek Anderson, Keith Closs, Chris Antsey, Dany Fortson
Les recalés : Antonio Daniels, Alvin Williams, Kelvin Cato, Lawrence Funderburke
BILAN:
Une draft où Tim Duncan emerge comme le talent à part de cette cohorte et de très loin. Ni le trop soliste T-Mac ni le trop collectif Billups ne discutent avec lui. Il apparait comme le seul joueur ayant réussi a combiner domination outrageuse d'un point de vue collectif et individuel.
Derrière Parker et Thomas sont les deux belles surprises de la draft et amènent de la lumière dans une draft où l'amer prédomine, entre espoirs manquées et goût d'inachevé. Comme si il manquait quelque chose à chacun, que ce soit individuellement, collectivement ou même sur les choix de carrière ou responsabilités données.
Ils n'ont encore que 30 ans (ou moins pour certains) et ont de quoi se montrer sur les années suivantes, mais le temps presse et seuls Billups et McGrady semblent encore en mesure de faire vraiment bouger les choses. Tim Duncan lui est confortablement installé sur son canapé et regarde ça de haut ... de très très haut !