Milwaukee Bucks : conférence de presse exceptionelle
Les conférences de presse d’une telle ampleur sont rares du côté de Milwaukee. D’habitude réservées aux annonces de prolongation du contrat du GM local, SylvesterTemple, elles ne sont à l’ordre du jour dans d’autres circonstances que pour des évènements exceptionnels. Ce fut le cas lors du trade de Ray Allen hier, et c’est le cas pour l’arrivée de LeBron James aujourd’hui.
Nous sommes le 14 Décembre 2008, à Milwaukee.
Brooke : « Sylvester, racontez-nous, nous n’en pouvons plus ! Tout ce remue-méninges médiatique est affreusement excitant et nous rêvons de l’entendre de votre bouche : LeBron James est-il vraiment un Buck ?!"
Eh bien oui ma tendre et chère Brooke, LeBron James est officiellement arrivé à Milwaukee et je peux vous dire que ce vert lui va à merveille !
Lucas : « Allons-nous avoir la chance de le voir aujourd’hui ? »
Malheureusement non, vous comprenez bien qu’un joueur de cette trempe, qui déménage en cours de saison, a bien des obligations à remplir et il ne pouvait donc pas être disponible ce jour. En revanche, la cérémonie de présentation officielle aura lieu demain midi, au Bradley Center, et nous accueillerons tous nos fans les bras ouverts pour fêter ça avec nous !
Nathan : « Demain midi au Bradley Center, gratuitement et sans réservation ?! »
Tout à fait ! Pour Jessie [Hillman, la propriétaire] et moi, cela ne faisait aucun doute. Nous nous devions d’organiser un évènement à la hauteur de ce recrutement et nous n’avons jamais considéré une seule seconde de trier les fans de la franchise. Pas de réservation, pas d’argent à débourser, tout le monde sera le bienvenu. Vous verrez, nous avons prévu les choses en grand. Ce sera évidemment retranscrit en direct sur les chaînes locales dans tout le Wisconsin et, croyez-moi, nous n’avons pas lésiné sur les moyens !
Peyton : « Dites-nous en plus, nous trépignons d’impatience vous vous en doutez ! »
Il faut garder un peu de surprises et de suspens, mais je peux vous dire que nous n’aurons rien à envier à Hollywood ! Pour assurer le show, nous aurons notamment la chance d’avoir l’étoile montante de la chanson Skylar Grey parmi nous, Tony Shalhoub qui accompagne le quotidien de milliers de téléspectateurs en incarnant Monk dans la série éponyme, ou encore la belle Jessica Szohr qui joue l’un des premiers rôles de la série qui fait des émules chez les jeunes, Gossip Girl ! Vous aurez même l’occasion de voir Matt Kenseth et son bolide de NASCAR garé sur scène ! Je vous l’ai dit, on a fait les choses en grand, vous en aurez plein les yeux !
Haley : « Il nous tarde, vraiment. Mais il nous tarde encore plus de le voir en tenue sur les parquets ! Racontez-nous un peu les dessous de ce trade. »
C’est bien simple : depuis deux ou trois ans déjà, je harcèle mon homologue des Sonics au téléphone, tous les 3 mois, pour savoir quand est-ce qu’il se décidera à le laisser partir. Je vous vois rire dans l’intendance, mais je peux vous certifier que c’est vrai ! Ce métier ne me donne pas de répit, mais, croyez-moi, il en donne certainement encore moins que GMs que je contacte ! Je ne vais pas refaire l’histoire, Seattle a drafté LeBron James à sa sortie du lycée grâce au premier tour de draft du Jazz et a été champion une fois depuis. Quelques moves bien avisés sportivement, même si parfois à la limite de l’entendable pour l’opinion générale, ont permis aux Sonics de glâner un titre de champion en 2006/2007. Peu de chances donc que je réussisse mon entreprise à cette période, et pourtant, je tentais. Inlassablement. Qui peut en dire autant ? Surement personne, même si je pense être plus d’une fois passé pour le relou de service mais peu m’importait, je voulais LeBron ! Après leur titre, les Sonics avait de moins en moins fière allure, malheureusement pour mon homologue et la communauté locale. Etait-ce le signe d’une ouverture ? Oui, non, je ne sais pas mais ... Vous savez quoi ? J’ai continué à tenter ! Et voilà, LeBron est désormais un Buck ! Vous connaissez toute l’histoire.
Dan : « Pas de surprise pour nous ici, on savait que vous êtiez relou ! De votre côté, quand a eu lieu le déclic et comment avez-vous abordé le sujet dans le vestiaire ? »
Ahahahah, vous m’avez bien eu Keith ! Toujours le mot pour rire ! A la manière de ce bon vieux Pop et de son grand ami Craig Sager, j’espère qu’on finira notre carrière ensemble mon vieux, vous êtes souvent à la limite mais toujours très drôle ! Je vais vous dire. J’ai eu le déclic quand Mike, le GM des Sonics, a commencé à avouer qu’il suivait de près les performances de Marc Gasol et Derrick Rose. A ce moment-là, j’ai enclenché la seconde, mode super relou activé, et on a négocié… Si mes relances avaient duré plusieurs mois, plusieurs années, cette négociation fut plus rapide mais malgré tout plus longue que pour n’importe quelle autre jamais menée dans ce bureau. Lorsque j’ai appelé Jessie pour lui dire qu’on allait peut-être le faire, elle a crié de joie. Littéralement ! Au final, l’échange s’est donc fait de cette manière : Marc Gasol, Derrick Rose, Eric Gordon, Charlie Villanueva, Vin Baker, et le premier tour de draft 2010 des Spurs en échange de LeBron James. Le reste du trade final, avec le GM des Spurs, Alexis, à la baguette, ne nous concernait plus finalement.
Marvin : « Pour certains c’est trop peu, pour d’autres c’est limite trop. Qu’en dites-vous ? »
Le plus honnêtement du monde, je pensais vraiment que c’était limite surpayé mais que l’enjeu en valait la chandelle. Pas qu’un joueur comme LeBron ne vaille pas chaque dollar de son salaire et chaque asset de cet échange, non, certainement pas ! LeBron est l’un des plus grands de ce sport et ne demande qu’à écrire sa légende à encore 24 ans. Non, je dis plutôt ça parce que, mais après tout chaque GM en fait forcément autant, je valorisais, et valorise toujours, énormément mes petits jeunes. Gasol, choisi en troisième position de la draft de l’an dernier, est un legit futur DPOY en plus d’être un facilitateur offensif, également capable d’aller chercher ses points près du cercle. Rose, troisième pick de la draft de cet été, dispose d’un profil offensif rare qui n’est pas sans rappeler un certain Allen Iverson. Gordon, tombé jusqu’au pick 7 cet été alors que nous craignions qu’il ne parte dans le top 5, a tous les outils pour devenir un joueur estampillé lieutenant de luxe, capable de planter de loin comme de défendre le fer. Deux top 3 et un top 7quand même, rendez-vous comptez du peu. A cela il aura fallu ajouter Villanueva et Baker pour matcher salarialement parlant, mais également le premier tour de draft 2010 des Spurs pour lequel j’avais également de beaux espoirs. Au final, pas de regrets évidemment, j’ai fait ce choix en connaissance de cause mais je n’ai pas non plus honte d’avouer que, même pour le fantastique LeBron James, je me suis pas mal remué les méninges avant d’appuyer sur le bouton de validation !
Antwon : « Au final, c’est quasiment un cinq majeur que vous envoyez à Seattle mais, surtout, vous mettez carrément à la poubelle tout projet de reconstruction ! »
C’est cela. Mais, encore une fois, pour un talent tel que LeBron James, cela en valait la peine. Lors ue j’avais fait revenir Metta World Peace et Troy Murphy cet été, jamais je ne m’étais imaginé qu’ils concourraient pour le titre alors qu’ils approchent la trentaine et que nos gros espoirs n’avaient encore que la vingtaine ! L’arrivée probable de James se dessinant, le scénario n’en devenait que plus idyllique. Evidemment, tout était encore à faire au niveau de l’effectif avec deux titulaires à trouver au poste de meneur et d’intérieur, et un banc à fournir, mais nous avons redoubler d’efforts ensuite pour parvenir à nos fins. Nous avons, j’ai, explosé, de nombreuses pistes. Des Pacers de MoWill et Oden aux Mavs de Ridnour, mais ce sont finalement d’autres cibles qui débarqueront peu après à Milwaukee.
D’abord, Samuel Dalembert, des Mavericks, en échange de Keith McLeod mais surtout du premier tour de draft 2010 des Bucks, pour prendre le poste de pivot titulaire. Pour l’accompagner dans l’avion, Juan Carlos Navarro, qui devrait pouvoir bénéficier de quelques minutes en sortie de banc sur les postes 1 et 2.
Ensuite, ce fut le tour de Jose Calderon, ou du moins ça aurait dû l’être. Nous avons rencontré quelques incompréhensions avec le GM du Jazz qui récupérait tout juste l’espagnol en provenance d’Houston. Finalement, il nous faudra attendre le 1er Février pour récupérer Calderon et enfin combler notre besoin à la mène dans le starting five. En échange, nous enverrons Rudy Fernandez, gros espoir de lottery pick l’an passé finalement tombé à Milwaukee en milieu de draft, ainsi que le premier tour de draft 2010 de Golden State, et Glenn Robinson pour faire matcher le deal.
Enfin, ou du moins à ce jour, ce fut le tour de J.J. Redick, des Celtics de Boston, de rejoindre le Wisconsin pour compléter le banc, accompagné du premier tour de draft 2009 de la franchise du Massachussets. Boston trustera très certainement le haut du classement toute la saison, rendant de facto ce tour de draft peu attrayant, mais, pour moi, ce sera malgré tout l’occasion de drafté un jeune talent, payé peu cher pendant quatre ans, et très probablement au poste de meneur. Nous aurons un besoin sur ce poste et cette draft devrait en regorger, voici le pourquoi du comment. En échange, j’ai dû consentir à laisser partir Josh McRoberts malgré nos besoins criants au poste 5, mais également et surtout le rookie au gros potentiel défensif Luc Mbah A Moute, tout juste drafté en 23ème position de la dernière draft.
Chase : « Beaucoup de mouvements en effet. La question que l’on se pose tous c’est… Est-ce terminé ? »
Probablement en effet, du moins sur le marché des transferts. D’ici le premier Février, nous devrions pouvoir disposer d’un effectif relativement complet. A savoir un cinq composé de Calderon-MWP-LeBron-Murphy-Dalembert. Et un banc composé de Jack-Reddick-Green-Ilyasova. Avec un trou au poste de pivot remplaçant et le seul Navarro comme troisième rotation, il nous faudra être inventif sur le marché des Free Agents mais nous devrions pouvoir trouver notre bonheur. Des contacts ont déjà été pris et nous devrions pouvoir enregistrer sous peu officiellement les arrivées de Esteban Battista et Greg Ostertag comme pivots, Sweetney comme ailier-fort, ainsi que Mason comme ailier.
Les talents de LeBron, mais aussi donc de Murphy et de MWP, entre autres, ont un prix. Celui d’un contrat max. Il me fallait donc être malin pour finaliser cet effectif et je pense avoir fait de mon mieux en bougeant les pièces qui devaient l’être pour en récupérer d’autres qui nous manquaient, tout en gardant de la flexibilité financière, à l’image des contrats renégociés de Calderon et Dalembert, mais aussi des contrats rookies de Green, Reddick, et Ilyasova.
Rachel : « Ca fait court, non ? »
De prime à bord, je ne peux m’empêcher de vous dire que oui, évidemment. Malgré tout, en y repensant un peu, on s’aperçoit que c’est aussi très souvent le lot de chaque contender ou presque. Le banc des Warriors ou des Celtics ne doit pas être bien mieux fournir par exemple. C’est déjà un peu plus le cas pour les Spurs ou les Hornets, mais nous ne devons pas oublier que nous avons la chance de compter sur un trio d’excellente facture, bien accompagné dans le cinq de départ. De même, la versatilité de nos joueurs, chacun pouvant jouant de multiples positions, sera essentielle dans notre ambition. Ne reste plus qu’à ce que cet effectif, qui n’aura pas 6 mois de vécu au moment d’entamer les Playoffs, se trouve une identité propre et une cohésion d’équipe et, là, ce ne sera pas de mon ressort. Je compte énormément sur MWP et Murphy, qui ont de la bouteille et connaissent bien la maison surtout MWP, ainsi que sur LeBron et son incroyable QI basket, pour faciliter au plus possible la tâche de notre coaching staff. Ce ne sera pas simple, mais je crois en eux.
Quinn : « Ca vous fait quoi de parler de nouveau de Playoffs ? »
La question qui tue ! Karen, vous êtes aussi belle que cruelle, et dieu sait que vous l’êtes… Cruelle ! Ca fait du bien, que voulez-vous que je vous dise d’autre ? Ces dernières années ont été très éprouvantes pour la franchise, mais certainement pour moi encore plus. D’ailleurs, j’en profite pour remercier une nouvelle fois Jessie de son incroyable soutien. Elle n’a jamais douté de moi.
Clay : « Oui, enfin, rappelez-vous l’épisode Korver…
Mon cher monsieur, chaque relation a ses hauts et ses bas. Nous venions de terminer deux campagnes sans Playoffs sans disposer de notre choix de draft. Il y avait des désaccords, comme il y en a toujours dans ce métier, et des tensions, comme dans chaque couple finalement, mais, je peux le dire la conscience tranquille : je suis heureux que Jessie n’ait jamais considéré autre chose que ma bouille à ce poste sur l’organigramme de la franchise. Donc, Jessie, merci.
Chris : « Désolé de vous interrompre mais vous semblez très proche de Jessie Hillman, auriez-vous une relation d’ordre personnel tous les deux ?! »
Absolument pas, sinon pourquoi ferais-je tant d’efforts pour flatter Brooke et Quinn ici présentes ? Elles sont ravissantes d’ailleurs, ne trouvez-vous pas Chris ?
Karen : « Revenons aux Playoffs svp, quelle est votre ambition ? »
Clairement, le titre. Rien d’autre. Je n’irai pas jusqu’à dire que ce serait un échec que de ne pas soulever le Larry O’Brien Trophy en Juin prochain, non. L’équipe n’a encore aucun vécu et doit encore se trouver une identité, mais les armes sont là. Au coaching staff de les mettre dans les meilleures conditions possibles et aux joueurs de faire ce qu’ils savent faire le mieux : joueur au basketball.
Deborah : « Objectif titre alors, vraiment ?! »
Oui. Si ce n’est pas pour cette année, ce sera pour l’année prochaine. Vous savez ce que LeBron m’a dit au téléphone avant de prendre l’avion ? Il était tout excité et il m’a dit « not one, not two, not three, not four, not five…” A vous d’en tirer les conclusions que vous voudrez ! Sur ce, je vous laisse, Brooke a laissé un message pour moi à mon assistant, vous comprendrez que j’ai à faire. A bientôt, go Bucks go !
Le nouveau cinq majeur de Milwaukee (jerseys non-contractuels)
Le nouveau cinq remplaçant de Milwaukee (jerseys non-contractuels)
