Partie III : Pas de quartiers

by Brokenarrow

Return to “Bob Pettit, le 1er MVP de l'Histoire”

Brokenarrow

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Partie III : Pas de quartiers

Post by Brokenarrow » 14 March 2016, 14:31

Pas de quartiers
Après ces Playoffs encourageants, 2 événements majeurs vont marquer la saison 1956-'57.

Consacré mais lassé de perdre, Bob se demande comment il pourrait devenir encore plus fort. Le jeu intérieur en NBA est rude, brutal, sans pitié et la solution lui apparaît évidente : devenir plus imposant, et prendre l'ascendant physique soir après soir. « Je suis fatigué de me faire bouger, à mon tour de botter des culs. » déclare le MVP. Avec l'aide d'Alvin Roy, préparateur physique des haltérophiles américains aux JO d'Helsinki 1956, Pettit va prendre pas moins de 18 kilos de muscles sur les 3-4 années qui suivront. Cette transformation physique finira de l'imposer dans les raquettes NBA comme l'un des plus redoutables rebondeurs offensifs de la ligue.
Parallèlement, un petit morceau d'Histoire va se dérouler le jour de la draft 1956 : les Hawks tradent les droits de draft de Bill Russell aux Celtics contre le pivot Ed Macauley (qui voulait retourner chez lui à St-Louis) et le rookie Cliff Hagan. Bardés de talent à l'intérieur, les Hawks enverront ensuite Willie Nauls contre le meneur Slater Martin, et accueilleront Alex Hannum qui deviendra player-coach au cours de la saison.

A deux doigts de jouer avec celui qui deviendra le joueur le plus titré de tous les temps, Pettit se verra poser près de 60 ans plus tard cette question :
« - Vous ne vous êtes jamais demandé : et si ?
-Non, jamais. Mais je vais vous dire une chose : je pense que c'est le plus grand joueur à n'avoir jamais foulé le parquet. On peut dire ça de beaucoup de gars, mais pour moi, je construirais mon équipe autour de Bill. […] Il avait cette volonté de gagner et de vous détruire. […] On entend toujours, « c'est le plus grand gagnant de tous les temps ». Pourquoi ne pas simplement dire que c'est le plus grand joueur de l'Histoire ? »
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Bob Pettit et son coéquipier Cliff Hagan
Cependant, tous ces mouvements ne seront pas payants de suite, et les Hawks vont décrocher un bilan de 34V-38D, à peine mieux que l'an passé, Pettit jouant une bonne partie de la saison avec un poignet cassé qui ne l'empêche pas de marquer 24,7pts de moyenne et gober 14,6rbds. Pourtant, malgré ce bilan en trompe l’œil les Hawks forment maintenant une équipe au talent redoutable. Avec un bilan similaire aux Minneapolis Lakers et aux Fort Wayne Pistons, les Hawks doivent jouer 2 matchs de classement qu'ils remportent, les classant champion de Western Division. Le format des Playoffs change, les Hawks auront juste à affronter le gagnant du tour précédent en Finale de Division, avant de jouer les NBA Finals.
St-Louis sweepera alors les Lakers 3-0 avant de tomber sur les Celtics en Finals.
Nous sommes alors à l'aube d'une des Finals les plus incroyables de l'Histoire de la NBA. Le duel entre les deux équipes en d'autant plus dantesque que les Hawks opposent une résistance innatendue face à des Celtics qui ont signé le meilleur bilan de la ligue en saison régulière. A la surprise générale, St-Louis emporte le Game 1 après deux prolongations 125-123, mais se fait dépecer par 20pts d'écart au Game 2. Les Hawks réagissent et remporte le Game 3, avant de lâcher les Game 4 et 5. Deux jours plus tard, Cliff Hagan arrache le Game 6 avec une claquette de dernière seconde sur un tir manqué de Pettit, 99-97. Le cœur des fans des 2 équipes est mis à rude épreuve, et les cardiaques devraient s'abstenir d'aller au Game 7 décisif : les Celtics prennent les commandes du match, mais les Hawks reviennent très fort. Menés de 2pts à la fin du temps réglementaire, le sang de glace de Pettit lui permet de garder l'espoir intact en plantant 2 lancers francs égalisateurs, synonymes d'overtime. La bataille fait rage, les Hawks sont derrière mais cette fois c'est Jack Coleman qui envoie les 2 équipes pour une prolongation supplémentaire ! Le suspense est insoutenable, l'atmosphère est étouffante, et les derniers instants irréels. Avec une poignée de secondes restantes, Jim Loscutoff offre 2 points d'avance aux Celtics sur la ligne des lancers. Pour la remise en jeu, Hannum balance une passe qui survole le terrain, frappe la planche opposée pour aller tomber dans les mains de Pettit, il shoot au buzzer, la balle frappe l'arceau … et ressort, victoire 125-123 des Celtics après un match venu tout droit des Enfers qui aura vu 6 joueurs se faire exclure pour 6 fautes !
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Bill Russell et Bob Pettit dans les airs
Avec une moyenne sur ces Playoffs de près de 30pts et 17rbds, Bob l'a mauvaise. La défaite a du mal à passer, et sert de moteur aux Hawks la saison suivante. Une rivalité est née, et l'heure de la revanche ne va pas tarder à sonner.
Remonté à bloc, St-Louis signe pour la saison 1957-'58 un bilan de 41V-31D, malgré une nouvelle fracture du poignet pour Pettit. Après avoir écarté les fraîchement renommés Pistons de Detroit 4-1 en Finale de Division, les Hawks retrouvent donc les Celtics dans les Finals pour une nouvelle série au scénario qui sent le déjà-vu. Les Hawks s'emparent du Game 1 sur un nouvel écart de 2pts, 104-102, puis les Celtics égalisent au Game 2. Le 3ème match signe probablement le tournant de la série lorsque Bill Russell se blesse à la cheville, l'handicapant pour les matchs à venir. St-Louis remporte donc ce Game 3, lache le Game 4, et remporte le Game 5 à nouveau de 2 petits points. Cette fois, après une performance moyenne d'un Russell blessé, les Hawks vont remporter le Game 6 et la série 4-2, après une soirée comme seuls les plus grands de ce sport connaissent : avec 31pts marqués dans les 3 premiers quart temps, puis 19 des 21pts de son équipe dans l'ultime période, Bob Pettit établit ce soir là un record de 50pts marqués dans un match de NBA Finals, détrôné seulement en 1962 par les 62pts de Elgin Baylor.
"It's kind of boring when you take open shots." - Go TimberBulls #SEEBLUE

Sam D.

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Re: Partie III : Pas de quartiers

Post by Sam D. » 14 March 2016, 17:28

On peut dire que d'une certaine façon, Bob Pettit est le seul pivot avec Wilt à avoir battu Russell et les Celtics.

Champions de 57 à 69...sauf en 58 face aux Hawks de Pettit (finale) et en 67 face aux 76ers de Chamberlain (finale de conférence). C'est quand même pas rien :)
Joel Embiid : "Whatever happens happens. If something happens, something happens."

jujug

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Re: Partie III : Pas de quartiers

Post by jujug » 14 March 2016, 17:44

Sam D. wrote:On peut dire que d'une certaine façon, Bob Pettit est le seul pivot avec Wilt à avoir battu Russell et les Celtics.
Pas tout à fait en fait. Le pivot des Hawks était Ed Macauley qui avait été échangé aux Hawks par les Celtics après que les Hawks avaient drafté ...Bill Russell. :)

Pettit jouait davantage PF sauf erreur.
"Some people did not like this ceremonial style. But after all when you have to kill a man it costs nothing to be polite." (W. Churchill, déclaration de guerre au Japon, 8 décembre 1941).

Sam D.

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Re: Partie III : Pas de quartiers

Post by Sam D. » 14 March 2016, 17:45

Ah oui c'est vrai à chaque fois je place Pettit pivot je sais pas pourquoi :o

Mais est-ce que Russell ne défendait pas sur Pettit, vu que c'était le top scoreur et que Russell était le top defender ?
Joel Embiid : "Whatever happens happens. If something happens, something happens."

jujug

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Re: Partie III : Pas de quartiers

Post by jujug » 14 March 2016, 17:55

Sam D. wrote:Ah oui c'est vrai à chaque fois je place Pettit pivot je sais pas pourquoi :o

Mais est-ce que Russell ne défendait pas sur Pettit, vu que c'était le top scoreur et que Russell était le top defender ?
Si on regarde les stats des finales, on voit que les deux pivots Macauley et Share totalisent 65 tirs pour 23 réussites seulement, ils ont donc du croiser Russell quelques fois pour avoir un % si faible, en tout cas largement inférieur à leurs habitudes. Pettit est à 58/137 clairement première option mais avec des stats comparables à ses stats habituelles. Après, Pettit n'est pas le premier venu et même si Macauley était réputé bon, il avait certainement beaucoup plus de capacités à gêner Russell que les deux pivots même si Russell d'aventure défendait sur lui.
"Some people did not like this ceremonial style. But after all when you have to kill a man it costs nothing to be polite." (W. Churchill, déclaration de guerre au Japon, 8 décembre 1941).

nunu

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Re: Partie III : Pas de quartiers

Post by nunu » 14 March 2016, 18:03

En fait le seul a avoir battu deux fois Russell en play off c'est Alex Hannum le coach qui était a la fois celui des HAwks en 58 et celui des 76ers en 67
Washington Mystics-BLMA

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